Les dattes Bousthami, la perle noire convoitée dans les marchés
LES DATTES « BOUSTHAMI » (ou « BOUSTHAMMI »), LA PERLE NOIRE CONVOITÉE DANS LES MARCHÉS
Les dattes « Bousthammi », cette perle noire, qui voyage depuis les palmeraies du sud-est du Royaume du Maroc pour trouver sa place dans l’effervescence commerciale à l’occasion du mois sacré, est tant convoitée par les initiés, quoique discrète et peu connue du grand public.
Populaires parmi les commerçants, ces délicieuses dattes noires, exemptes de tous produits chimiques, sont jovialement appelées « Bob Marley ».
Attachés à ce produit national singulier, les habitants du sud-est, notamment de Zagora, lui donnent aussi l’autre sobriquet, tout aussi drôle et expressif, « Bousthami, ould ammi » (mon cousin), reflet de la relation de familiarité et d’amour qui les unit à ces dattes « chères à nos coeurs ».
Selon Abderahmane Chamli, un marchands de dattes de Casablanca, originaire de Zagora, ce bijou, d’un noir vif, dont le prix de vente oscille entre 20 et 30 dirhams, sont actuellement exposées dans les différents marchés de Casablanca à l’occasion du mois sacré. « Elles sont, notamment, abondantes au marché de Derb Milan dans le quartier Farah, où les passionnés de ces dattes ont pris l’habitude, depuis des années, de s’en approvisionner dans cet espace commercial qui connaît une affluence remarquée pendant le ramadan.
Avant d’arriver dans les marchés de Casablanca, les dattes « Bousthammi » entame un long voyage depuis les oasis du sud-est, ponctués par de nombreuses opérations, en l’occurrence l’entretien des tonnelles de palmiers, la récolte et le stockage selon les méthodes traditionnelles, pendant plusieurs mois, fait savoir le commerçant dans une déclaration à la MAP.
Au marché de Darb Milan, ces dattes sont exposées dans de grands sacs en plastique, où elles sont compactées avec le plus grand soin afin que air ne s’y infiltre et les abîme. Elles sont également présentées dans de petites boîtes en carton. « Ces perles ont des clients d’un milieu particulier qui les recherchent partout », poursuit-il.
Constat confirmé, en outre, par le commerçant Mustapha Al Arifi. D’après lui, « le Bousthami est unique, de par son goût et sa petite taille ». Par conséquent, les clients le consomment en abondance pendant le mois sacré, explique-t-il.
D’autres variétés nationales de dattes, telles que le « Majhoul », le « Bouskri » et « Al Jihel », connaissent, de leur côté, un engouement remarquable, relève-t-il.
Pour sa part, Fanan Ahmed, un autre commerçant, indique qu’il pratique la culture des palmiers dattiers à Zagora, avant de collecter sa récolte et la stocker, puis l’acheminer vers différents marchés, dont bien sûr les dattes Bousthami, qu’il chérit particulièrement.
« Elle sont exempts de tout produit chimique, vu qu’elles sont produits et stockés de manière traditionnelle », fait-il savoir, non sans fierté, précisant que ce genre de dates est particulièrement sollicité par les familles du sud-est, « car elles connaissent sa valeur nutritionnelle ».
Si la commercialisation du Bousthami est soumise à plusieurs considérations, selon le goût de chaque client, sa consommation a aussi ses propres caractéristiques, comme l’affirment certains clients qui préfèrent ce type de dattes. Ils expliquent qu’outre sa consommation pour rompre le jeûne, elle est également utilisée pour préparer des gâteaux et des jus, notamment « Tasabount », qui est un mélange de pâte de dattes et d’autres produits de terroir.
Bousthami demeure une datte bon marché et au goût délicieux, respectueuse de l’Homme et de l’environnement. En effet, toutes leurs composantes sont consommées, y compris l’arbre, utilisé comme bois de chauffage, et le noyau utilisé comme aliment de bétail. En outre, ce type de datte présente une particularité esthétique, puisqu’il change de couleur (vert, rouge foncé, noir) pendant ses différentes étapes de maturation.