La fête de l’Aïd al-Adha menacée au Maroc ?
La fête de l’Aïd al-Adha menacée au Maroc ?
Alors que l’Aïd al-adha approche à grands pas, la préoccupation grandit parmi de nombreux Marocains en raison de l’augmentation constante des prix des moutons destinés au sacrifice.
Cette année, réussiront-ils à acheter des moutons pour le sacrifice de l’Aïd al-adha ? C’est une question pertinente compte tenu de l’augmentation généralisée des prix sur le marché. Récemment, les prix des moutons ont encore augmenté, suscitant l’angoisse parmi les consommateurs qui craignent que les prix ne diminuent pas de manière significative avant la Fête du sacrifice, prévue dans moins de trois semaines.
Dans certains supermarchés comme Marjane, le prix d’un kilo de viande de mouton de la race Sardi est passé de 69 dirhams l’année dernière à 83 dirhams, tandis que le mouton de la race Bergui coûte maintenant 76 dirhams par kilo, contre 65 dirhams pour le mouton importé. Selon certaines analyses, le plus petit mouton, pesant 35 kilogrammes, coûte maintenant 2 900 dirhams.
Cette montée en flèche des prix des moutons est attribuée à l’augmentation des prix de l’alimentation animale. Les Marocains, quant à eux, font appel aux commerçants pour qu’ils ajustent les prix de vente des moutons à leur pouvoir d’achat, qui a été nettement réduit suite à la crise du Covid-19. À préciser que l’inflation touche tous les continents.
À noter également que l’Aïd Al Adha n’a pas été célébré au Maroc en 1963, en 1981 et en 1996, à cause de la crise économique, de la sécheresse ou pour la préservation du cheptel (ensemble des bestiaux) national. Cette fête n’est pas une obligation, c’est une Sunna Mouakkada (renforcée). La Sunna désigne la tradition et les pratiques du prophète Mohammed (ﷺ), et constitue un modèle à suivre pour les musulmans.
La célébration de la Fête de l’Aïd al-Adha : une tradition ancestrale pleine de significations
L’Aïd al-Adha, également connue sous le nom de Fête du Sacrifice, est l’une des célébrations les plus sacrées du calendrier islamique. Cet événement religieux rassemble chaque année des millions de musulmans du monde entier pour commémorer le sacrifice du prophète Ibrahim (Abraham), Paix sur lui.
La Fête de l’Aïd al-Adha est marquée par le sacrifice d’un mouton en hommage au geste d’Ibrahim (Paix sur lui) qui, selon la tradition, avait prouvé sa foi indéfectible en se montrant prêt à sacrifier son fils Ismaël sur ordre de Dieu. À la dernière minute, Dieu envoya un mouton pour être sacrifié à la place de l’enfant.
Cet événement majeur est célébré à la fin de la période du Hajj, le pèlerinage annuel à la Mecque, l’un des cinq piliers de l’Islam. Les familles qui ont les moyens sacrificiel sont encouragées à acheter un mouton, et une partie de la viande est distribuée aux plus démunis, soulignant ainsi le principe de charité, un autre pilier fondamental de l’Islam.
Cependant, dans certaines régions, l’augmentation du coût des moutons, due à la hausse des prix de l’alimentation animale, représente un défi économique pour de nombreuses familles. Alors que des appels sont lancés aux autorités et aux commerçants pour ajuster les prix en fonction du pouvoir d’achat de la population, la Fête de l’Aïd al-Adha offre un moment pour réfléchir sur les valeurs de sacrifice, de partage et de solidarité.
En outre, cette fête est aussi l’occasion de passer du temps en famille et avec les amis, de partager un repas et d’échanger des vœux. À l’heure où les musulmans du monde entier se préparent à célébrer l’Aïd al-Adha, cette fête reste un moment fort de partage et de générosité, malgré les défis économiques qu’elle peut présenter.
Les moutons sacrifiés le jour de l’Aïd al-Adha resteront un symbole de la dévotion d’Ibrahim (Paix sur lui) envers Dieu et une preuve des valeurs de générosité et de partage en Islam.