lundi, septembre 9, 2024
NationalSociété

Grâce royale à des journalistes : le SNPM « recadre » la FIJ

Grâce royale accordée à des journalistes : le SNPM « recadre » la FIJ

Grâce royale accordée à des journalistes: le Syndicat national de la presse marocaine* (SNPM) répond au communiqué «vicieux» et «inexact» de la Fédération internationale des journalistes* (FIJ)

*Le Syndicat national de la presse marocaine est un syndicat marocain créé en janvier 1963 et dont l’objet est de représenter les intérêts de la presse marocaine.

*La Fédération internationale des journalistes ou FIJ est une fédération syndicale internationale qui rassemble environ 600 000 professionnels des médias dans 187 syndicats et organisations dans 146 pays du monde. Son siège social est à Bruxelles. 

Le communiqué de la Fédération internationale des journalistes au sujet de la grâce royale accordée récemment à des journalistes est «vicieux et inexact», a affirmé le Syndicat national de la presse marocaine.

Dans une mise au point adressée à la Fédération internationale des journalistes (FIJ), le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a expliqué que les propos attribués au vice-secrétaire général de la fédération, Tim Dawson, cité dans ledit communiqué, «comportent des données erronées et vicieuses du point de vue de la forme, et sont même porteuses d’un jugement politique sans aucun lien avec la tradition syndicale».

«Il n’y a eu aucune coordination avec le Syndicat national de la presse marocaine, ni prise en compte de son avis par rapport à ce communiqué que nous considérons comme un document miné et politisé», a déploré le syndicat, rappelant qu’il est de coutume que l’organisation syndicale représentant le pays membre de la Fédération internationale des journalistes soit consultée et que sa position soit prise en compte lors du traitement de tout dossier concernant ce pays, chose qui n’a pas eu lieu.

Selon la même source, le communiqué de la Fédération fait l’impasse sur la déclaration à la presse du président du Syndicat national de la presse marocaine à l’occasion de la grâce royale, pour mettre en avant des conclusions propres à la Fédération, «ce qui est inacceptable pour un Syndicat membre de cette Fédération internationale».

Le Syndicat national de la presse marocaine relève que la manière dont le communiqué a été publié ne respecte ni les rapports, ni les données et encore moins les positions de la Fédération internationale des journalistes au sujet des journalistes qui étaient poursuivis dans des affaires de droit commun et non pas dans des dossiers en lien avec la presse et l’édition, en particulier le rapport élaboré par l’actuel secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes à l’occasion de sa visite au Maroc.

Sur la base de ces observations, le Syndicat national de la presse marocaine qualifie de «précipité» ce communiqué qui ne se conforme pas aux règles de base de l’action syndicale, fondée sur la rigueur et l’objectivité et se référant aux rapports des organisations membres de la Fédération.

Et de souligner que la diffusion de ce communiqué n’a pas été conforme au contenu des rapports publiés par le Syndicat national de la presse marocaine, en tant qu’organisation membre de la Fédération internationale des journalistes, notamment lorsque le communiqué appelle les autorités marocaines à cesser toute poursuite judiciaire à l’encontre des journalistes.

À ce propos, le syndicat s’interroge sur l’identité des journalistes auxquels le communiqué de la Fédération internationale des journalistes fait référence, surtout que le rapport annuel sur la liberté de la presse, publié dernièrement par le Syndicat national de la presse marocaine, et qui devrait être adopté par la fédération comme il est d’usage avec les organisations professionnelles membres, ne fait aucune référence à ces données.

Le Syndicat national de la presse marocaine exprime d’autre part son étonnement de voir la Fédération évoquer dans son communiqué l’affaire dite Pegasus, sachant qu’il s’agit d’un dossier qui a déjà fait l’objet d’un examen minutieux en coordination avec la Fédération internationale des journalistes, estimant que celle-ci «n’a pas respecté, encore une fois, les positions, les communiqués et les rapports émanant du syndicat à ce sujet, ni les rapports et les déclarations de la fédération elle-même en la matière».

Le communiqué, estime le Syndicat national de la presse marocaine, trahit clairement «le caractère politisé» de la dernière position de la Fédération internationale des journalistes qui reprend les allégations contenues dans le rapport de l’organisation Forbiden Stories sur le prétendu recours des autorités marocaines au logiciel Pegasus pour mettre sous écoute des journalistes marocains.

À cet égard, le syndicat rappelle que le gouvernement marocain avait demandé à cette organisation et à tous les médias ayant contribué à ce rapport, qui remonte à plus de quatre ans, à apporter des preuves et à recourir à la justice, sachant que les autorités marocaines avaient fourni des preuves suffisantes pour déconstruire ces allégations, en s’appuyant sur des expertises et des experts en technologie de pointe.




À lire aussi :

Maroc : une grâce royale qui renforce la cohésion nationale