lundi, septembre 16, 2024
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Le Maroc au Top 10 mondial de la performance environnementale

Le Maroc au Top 10 mondial de la performance environnementale

Le Maroc poursuit sa progression parmi les leaders mondiaux en matière de performance climatique, se classant au neuvième rang dans l’Indice de Performance Climatique (CCPI) pour l’année 2024. Cette position enviable met en lumière les efforts constants du Royaume pour répondre aux défis climatiques mondiaux.

Ce classement, reconnu à l’échelle internationale, est le résultat des efforts considérables déployés par le Maroc pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, améliorer l’efficacité énergétique et accélérer la transition vers les énergies renouvelables. Le CCPI, publié chaque année par l’organisation « Germanwatch », en collaboration avec le « Réseau Action Climat » et le « NewClimate Institute », évalue les performances des pays en matière de lutte contre le changement climatique en se basant sur des critères rigoureux. Ces critères incluent les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation de l’énergie, les politiques climatiques nationales et le développement des énergies renouvelables.

Le Maroc se distingue particulièrement par ses résultats élevés dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’efficacité énergétique. Ces domaines montrent la détermination du Royaume à minimiser son empreinte carbone et à utiliser l’énergie de manière plus rationnelle. Cependant, malgré ces succès, les performances du pays dans le domaine des énergies renouvelables et des politiques climatiques restent modérées. Le Maroc s’est néanmoins fixé un objectif ambitieux : réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45,5 % d’ici 2030 par rapport à un scénario de statu quo, ce qui démontre son engagement ferme à devenir un acteur majeur dans la lutte mondiale contre le changement climatique.

Malgré ces progrès, le Maroc demeure encore largement dépendant des combustibles fossiles, qui constituent une part significative de sa consommation énergétique actuelle. Cette dépendance persistante a été critiquée par les experts du CCPI, qui déplorent les projets du gouvernement visant à explorer les réserves nationales de pétrole et de gaz, une initiative qui pourrait compromettre les gains réalisés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Toutefois, les experts reconnaissent et saluent l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du Maroc. Ils soulignent néanmoins les défis persistants que le pays doit relever, notamment les coûts élevés de toutes les formes d’énergie, le soutien encore insuffisant à l’énergie solaire, et l’absence de mécanismes permettant aux citoyens producteurs d’énergie solaire de se connecter au réseau électrique national. Ces défis sont cruciaux pour que le Maroc puisse tirer pleinement parti de son potentiel en matière d’énergie renouvelable.

Les régions montagneuses du Maroc, en particulier, font face à des défis environnementaux importants, notamment en ce qui concerne la production de biomasse. Les experts du CCPI notent que la déforestation dans ces zones a entraîné une érosion des sols, provoquant des inondations et la destruction d’infrastructures, ce qui affecte gravement les écosystèmes naturels ainsi que les communautés locales qui dépendent de ces terres.

Le secteur agricole, qui est l’un des piliers de l’économie marocaine, n’est pas épargné par ces enjeux climatiques. Les experts insistent sur la nécessité d’une transition équitable vers des pratiques agricoles plus durables. Ils soulignent que la culture d’espèces végétales à forte consommation d’eau, ainsi que l’utilisation non régulée de pompes fonctionnant au diesel, exacerbent les problèmes environnementaux du pays, en particulier dans les régions rurales.

Pour faire face à ces défis, les experts recommandent un renforcement des politiques visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles et à promouvoir le développement de projets solaires et éoliens, tout en respectant des normes sociales et environnementales strictes. Ils préconisent également une augmentation du soutien à l’énergie solaire, l’amélioration des systèmes d’irrigation goutte à goutte pour limiter le gaspillage d’eau, l’utilisation de pompes solaires pour réduire la consommation de combustibles fossiles, et la promotion d’une agriculture durable qui respecte les ressources naturelles du pays.

Globalement, bien que le Maroc soit perçu comme un acteur engagé et proactif sur la scène climatique internationale, les experts insistent sur l’importance de renforcer les politiques nationales pour réduire l’usage des combustibles fossiles et préserver les écosystèmes locaux. Seule une telle approche permettra au pays de maintenir et de renforcer sa position de leader dans la lutte mondiale contre le changement climatique tout en garantissant un développement durable pour ses populations.