vendredi, septembre 13, 2024
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Hausse des importations marocaines de gaz naturel d’Espagne

Hausse des importations marocaines de gaz naturel d’Espagne

Les importations du Maroc de gaz naturel en provenance d’Espagne via l’inversion du gazoduc Maghreb-Europe poursuivent leur hausse

Selon le média espagnol Vozpópuli, les exportations de gaz vers le Maroc sont passées de 7,7% à 18% du total en un an via le gazoduc Maghreb-Europe.

L’Algérie et le Maroc traversent une crise diplomatique déclenchée par la junte militaire depuis 2021. Un fait qui affecte directement l’Espagne, principalement ses besoins en gaz naturel. Jusque-là, le gouvernement algérien acheminait cet hydrocarbure vers le marché espagnol via deux gazoducs. L’Algérie a décidé de fermer le gazoduc Maghreb-Europe qui traversait le Maroc en espérant « assécher » son rival, tout en restant le principal fournisseur de l’Espagne pour les autres infrastructures. Et le Maroc s’est tourné vers l’Espagne.

Les expéditions de gaz naturel vers le territoire marocain représentaient 0,1% de toutes les expéditions de gaz effectuées par l’Espagne en juin 2022. Un an plus tard, ce chiffre représentait 7,7% et, en juin 2024, les exportations de gaz naturel vers le Maroc représentent déjà 18,5%. En termes d’électricité, au cours des douze derniers mois, ces expéditions atteignent 9 338 gigawattheures (GWh), soit 155 fois plus qu’en juin 2022.

Tout ce gaz est acheminé via le gazoduc Maghreb-Europe. Un gazoduc qui, jusqu’en octobre 2021, pompait le gaz du champ de Hassi R’Mel, pour entrer à Tarifa, à Cadix, fournissant cet hydrocarbure au Maroc.

Comme l’explique Vozpópuli, l’Espagne met au service du Maroc, comme d’autres partenaires comme l’Italie, son réseau de regazéification des méthaniers qu’elle achète pour son approvisionnement et le tronçon de son gazoduc destiné aux navires pour décharger le GNL dans les usines.

Une activité que l’Algérie passe en revue à la loupe. Depuis que le gouvernement Sánchez a annoncé en 2022 son intention de regazéifier les méthaniers contractés par le Maroc. L’Algérie avait alors menacé l’Espagne de rompre le contrat de fourniture de gaz naturel si une molécule du gaz qu’elle envoyait à l’Espagne aboutissait au Maroc, pays avec lequel elle a rompu ses relations en août. La Moncloa a ensuite assuré à Alger que le Maroc ne recevrait que du GNL regazéifié en Espagne, en aucun cas du gaz d’origine algérienne.

C’est pour cette raison que le gouvernement espagnol a nié à plusieurs reprises que le gaz algérien, qui continue de représenter 29,6% de son approvisionnement, puisse être redirigé vers le Maroc et a activé un plan spécial pour éviter une telle éventualité. Le Maroc importe cette source d’énergie à l’état liquide des États-Unis qui passe par une unité de regazéification dans le sud de l’Espagne, avant d’atteindre le Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe en flux inversé.




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