vendredi, novembre 22, 2024
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Gazoduc Nigeria-Maroc : finalisation imminente d’un accord

Gazoduc Nigeria-Maroc : finalisation imminente d’un accord intergouvernemental

La Commission de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM, Maroc) ainsi que la Nigerian National Petroleum Company Limited (la compagnie pétrolière nationale du Nigeria) organisent un important atelier de travail réunissant des experts des différents États traversés par le futur Gazoduc Nigeria-Maroc, ainsi que des représentants des départements ministériels et des sociétés nationales concernées. Cette rencontre stratégique se déroule à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 27 au 30 août 2024.

Le Projet de Gazoduc Nigeria-Maroc, une initiative ambitieuse qui vise à relier les ressources gazières du Nigeria aux marchés énergétiques du Maroc et au-delà, soulève une série de défis majeurs sur les plans juridique, technique et environnemental. Il s’agit notamment de concevoir un cadre réglementaire précis et équitable, garantissant que les droits et obligations de chaque partie prenante soient clairement définis et respectés. Ce cadre devra aussi aborder des enjeux cruciaux tels que la sécurité énergétique des pays traversés, le partage des risques et des bénéfices entre les États impliqués, ainsi que la protection des investissements étrangers et locaux.

Durant cet atelier, les experts de la CEDEAO, de l’ONHYM, de la NNPC, ainsi que les parties prenantes des États concernés, mettent la dernière main aux discussions sur ces aspects fondamentaux. L’objectif est de finaliser un ensemble d’accords techniques et réglementaires qui permettront de faire avancer le projet de manière significative. Les discussions portent également sur l’élaboration de stratégies communes pour surmonter les défis environnementaux et sociaux liés à la réalisation du gazoduc, tout en assurant une coordination efficace entre les différents États impliqués.

Cette rencontre d’Abidjan représente une étape cruciale dans le processus de mise en œuvre du Projet de Gazoduc Nigeria-Maroc. Soutenu par les plus hautes autorités du Maroc et du Nigeria, ce projet d’envergure avance vers une phase déterminante : la finalisation d’un accord intergouvernemental majeur entre les États concernés. Cet accord, en cours de négociation, définira les modalités de coopération et les engagements de chaque pays pour assurer la réussite du projet. Une fois cet accord signé, le projet entrera dans une nouvelle phase de concrétisation, rapprochant un peu plus la vision d’une intégration énergétique régionale au service du développement économique des pays concernés, à savoir le Maroc, le Nigeria, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la République de Guinée, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, le Liberia, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin.




Le communiqué de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines, qui développe les ressources naturelles pétrolières et minières du Maroc :





Sur le plan géopolitique, ce mégaprojet énergétique pourrait jouer un rôle déterminant en tant que levier de souveraineté et d’indépendance pour les pays africains. En réduisant leur dépendance aux importations d’hydrocarbures en provenance de l’extérieur du continent, ce projet contribuerait à renforcer leur autonomie énergétique. De plus, il s’inscrit pleinement dans la stratégie de coopération Sud-Sud prônée par le Maroc, qui vise à consolider les liens économiques et politiques entre les nations africaines. Cette coopération régionale accrue pourrait favoriser une intégration plus profonde des économies africaines, tout en créant des synergies bénéfiques pour le développement durable du continent.

Sur le plan technique, la construction d’un gazoduc transfrontalier de plusieurs milliers de kilomètres représente un défi colossal. Ce gazoduc traverserait des territoires variés, y compris des zones politiquement instables ou difficiles d’accès, ce qui ajoute une complexité supplémentaire au projet. La réalisation d’une telle infrastructure nécessitera des investissements financiers énormes, tant pour la construction que pour l’exploitation à long terme. Cette entreprise exige une planification méticuleuse, incluant l’analyse des risques géopolitiques, économiques et logistiques, ainsi qu’une coordination étroite entre les différents acteurs impliqués. Les financements devront être garantis par des partenariats solides entre les États concernés, des institutions financières internationales, et des investisseurs privés.

Enfin, l’impact environnemental d’un projet de cette envergure ne saurait être sous-estimé. Bien que le gaz naturel soit souvent considéré comme une énergie de transition, moins polluante que les combustibles fossiles traditionnels, son extraction, son transport, et son utilisation ne sont pas sans conséquences. Ces activités peuvent générer des émissions de gaz à effet de serre et d’autres impacts environnementaux, tels que la dégradation des écosystèmes traversés par le gazoduc. Pour atténuer ces effets, il sera crucial de mener une étude d’impact environnemental et social approfondie, qui devra identifier les risques potentiels et proposer des mesures d’atténuation adéquates. La mise en œuvre de ces mesures est indispensable pour garantir que le projet respecte les principes de durabilité et de responsabilité environnementale.




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