vendredi, novembre 22, 2024
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Le gazoduc Nigéria-Maroc avance de façon extrêmement favorable

Le projet stratégique du Gazoduc Nigéria-Maroc avance de façon extrêmement favorable

Le projet stratégique du Gazoduc Atlantique africain (Nigéria-Maroc) connaît des avancées significatives, se déroulant de manière « extrêmement favorable » grâce à l’engagement fort de tous les pays concernés par son tracé, a affirmé Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM). Ce projet d’envergure, initié par la vision clairvoyante du Roi Mohammed VI et de l’ancien Président nigérian Muhammadu Buhari, bénéficie également du soutien déterminant du Président actuel du Nigéria, Bola Tinubu.

Son caractère stratégique est indéniable, car il vise à répondre à l’urgence énergétique dans plusieurs pays de la sous-région africaine, dont certains affichent un taux d’électrification inférieur à 40 %. Ce projet, en plus d’améliorer l’accès à l’énergie pour des millions de personnes, contribuera à transformer le paysage énergétique de la région, a précisé Mme Benkhadra lors d’un atelier régional qui s’est tenu du 27 au 30 août. Cet atelier était dédié à l’examen et à la validation de l’Accord Intergouvernemental (IGA) et de l’Accord Pays Hôte (HGA) relatifs au projet.

Aujourd’hui nous sommes réunis à Abidjan en Côte d’Ivoire au niveau des experts des treize pays concernés par ce projet pour finaliser l’Accord Intergouvernemental (IGA) ou traité qui devra être signé par tous les Etats et l’HGA qui est l’accord gouvernemental entre un pays et la société de projet. Amina Benkhadra

Mme Benkhadra a mis en avant le rôle crucial de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui est pleinement investie dans ce projet, permettant ainsi d’atteindre les phases finales des négociations avec l’ensemble des pays traversés. Ces pays sont représentés par leurs experts, ainsi que par des représentants de leurs ministères de l’énergie et de leurs sociétés nationales respectives. Cette implication collective est essentielle pour garantir le succès du projet.

Par ailleurs, elle a souligné que le Gazoduc africain atlantique ne se limitera pas à desservir le continent africain. En effet, il jouera également un rôle clé dans l’exportation de gaz vers l’Europe, ce qui en fera un instrument stratégique pour réduire la dépendance énergétique de l’Europe vis-à-vis de ses fournisseurs traditionnels de gaz naturel. Ce double objectif – répondre aux besoins énergétiques de l’Afrique tout en renforçant la sécurité énergétique de l’Europe – confère au projet une dimension géopolitique majeure, renforçant ainsi son importance à l’échelle internationale.



Le projet stratégique du gazoduc Nigéria-Maroc : vers une révolution énergétique pour l’Afrique et l’Europe

Le projet du gazoduc Nigéria-Maroc représente l’une des initiatives énergétiques les plus ambitieuses et stratégiques jamais conçues pour l’Afrique. Lancé en 2016 sous l’impulsion du Roi Mohammed VI du Maroc et du président nigérian Muhammadu Buhari, ce projet vise à relier les vastes réserves de gaz naturel du Nigéria aux marchés de l’Afrique du Nord et de l’Europe en passant par 13 pays d’Afrique de l’Ouest. Le gazoduc Nigéria-Maroc, véritable catalyseur pour l’intégration économique régionale, présente un potentiel immense tant pour l’Afrique que pour l’Europe, en matière d’approvisionnement énergétique, de développement économique, et de coopération Sud-Sud.

Une infrastructure géante : Détails du projet

Le gazoduc Nigéria-Maroc s’étendra sur environ 5.600 kilomètres, reliant le delta du Niger, riche en hydrocarbures, à Tanger, au Maroc, avant de se connecter au réseau européen via l’Espagne. Ce projet permettra de transporter le gaz nigérian, qui est l’une des plus grandes réserves gazières prouvées au monde, vers le Maroc, où il sera distribué dans les pays riverains et acheminé vers l’Europe.

Le pipeline traversera plusieurs pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, notamment le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal, et la Mauritanie, avant d’atteindre le Maroc. En plus de renforcer l’accès à l’énergie dans ces pays, le projet vise également à soutenir l’industrialisation locale, l’accès à l’électricité et la sécurité énergétique dans une région où la dépendance aux énergies fossiles est encore forte.

Objectifs stratégiques : Répondre aux besoins énergétiques et économiques

Le gazoduc Nigéria-Maroc vise à répondre à plusieurs enjeux stratégiques majeurs pour l’Afrique et l’Europe.

Sécurité énergétique en Afrique et en Europe : En reliant le Nigéria, détenteur de la première réserve de gaz naturel en Afrique (et la 9ᵉ au monde), aux réseaux européens, le gazoduc Nigéria-Maroc pourrait jouer un rôle clé dans la diversification des sources d’énergie pour l’Europe, qui cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe, dans un contexte marqué par les tensions géopolitiques.

Accès à l’énergie pour l’Afrique de l’Ouest : Pour les pays d’Afrique de l’Ouest, ce gazoduc signifie non seulement un accès régulier à une ressource énergétique propre et durable, mais aussi une réduction de la dépendance au charbon et au pétrole. Les pays traversés bénéficieront de l’installation d’infrastructures gazières locales, qui alimenteront les centrales électriques, l’industrie, et les ménages. Il s’agit donc d’une véritable opportunité pour ces pays de promouvoir une transition énergétique vers des sources moins polluantes.

Intégration économique et coopération régionale : Le gazoduc Nigéria-Maroc est un symbole fort de la coopération Sud-Sud, en alignement avec la vision stratégique du Roi Mohammed VI de renforcer les partenariats africains. En reliant les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest, le projet favorise une plus grande intégration économique régionale, facilitant les échanges commerciaux et la coopération énergétique. Il est prévu que plusieurs États bénéficient économiquement de ce projet par la création d’emplois locaux, l’augmentation des recettes fiscales, et la construction d’infrastructures qui contribueront à leur développement.

Réduction de la pauvreté énergétique : En plus de fournir du gaz aux centrales électriques, le projet ambitionne de réduire la pauvreté énergétique en Afrique de l’Ouest. Le gaz permettra d’améliorer l’accès à l’électricité pour des millions de foyers, ce qui aura des retombées sociales importantes, notamment en matière d’éducation, de santé, et de développement des petites entreprises.

Avantages économiques et géopolitiques : Un levier pour le Maroc et le Nigéria

Le gazoduc Nigéria-Maroc est perçu comme un atout géopolitique majeur pour les deux pays. Pour le Nigéria, il offre une alternative à son principal pipeline gazier existant, le Gazoduc Transsaharien, qui relie le pays à l’Europe via l’Algérie. En diversifiant ses routes d’exportation de gaz, le Nigéria pourra atteindre de nouveaux marchés tout en renforçant sa sécurité énergétique.

Pour le Maroc, ce projet constitue un levier stratégique dans la réalisation de sa vision de devenir un hub énergétique en Afrique et un acteur clé sur la scène internationale. Le Royaume, déjà pionnier dans les énergies renouvelables (avec des projets majeurs comme Noor Ouarzazate, l’un des plus grands complexes solaires au monde), pourra également profiter du gazoduc Nigéria-Maroc pour renforcer sa position dans le secteur du gaz naturel et améliorer son mix énergétique.

En outre, le gazoduc permettra au Maroc d’être un fournisseur énergétique stratégique pour l’Europe, ce qui pourrait renforcer les relations économiques et politiques entre Rabat et les capitales européennes, notamment dans le contexte de la transition énergétique et des objectifs climatiques.

Enjeux environnementaux et sociaux

Outre les bénéfices économiques et énergétiques, le projet du gazoduc Nigéria-Maroc se veut également une réponse aux défis environnementaux. Le gaz naturel, bien que fossile, est une énergie plus propre que le charbon ou le pétrole. Son utilisation pourrait donc contribuer à une réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays africains concernés.

De plus, en améliorant l’accès à une énergie fiable et abordable, le projet devrait favoriser l’inclusion sociale et réduire les inégalités énergétiques dans une région où de nombreuses populations vivent encore sans accès à l’électricité. L’intégration de ce gazoduc devrait également s’accompagner de programmes de développement durable pour assurer que les communautés locales bénéficient pleinement des retombées du projet.

Financement et faisabilité : Un défi de taille

Le projet du gazoduc Nigéria-Maroc, bien qu’ambitieux, présente des défis significatifs, notamment en matière de financement. Le coût total de l’infrastructure est estimé à environ 25 milliards de dollars, ce qui en fait l’un des projets les plus coûteux du continent africain. Le Maroc et le Nigéria ont déjà engagé des négociations avec des institutions financières internationales et des investisseurs privés pour garantir les fonds nécessaires à sa réalisation.

Par ailleurs, la faisabilité technique du projet, qui nécessite la traversée de plusieurs frontières et environnements géographiques complexes, est un autre défi. Toutefois, les autorités marocaines et nigérianes se montrent optimistes quant à sa réalisation, estimant que l’infrastructure pourrait être finalisée dans la décennie à venir.

Un projet au potentiel transformateur

Le projet du gazoduc Nigéria-Maroc incarne une vision ambitieuse pour l’avenir énergétique de l’Afrique et de l’Europe. En reliant deux continents et en promouvant une intégration régionale accrue, il pourrait transformer le paysage énergétique mondial tout en apportant des avantages économiques et sociaux durables aux pays participants. Toutefois, sa réussite dépendra de la capacité à surmonter les obstacles techniques, financiers et politiques. Si ces défis sont relevés, le gazoduc Nigéria-Maroc pourrait marquer une étape décisive dans la coopération énergétique et le développement économique de l’Afrique.




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