lundi, septembre 16, 2024
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Exportation de blé tendre au Maroc : la Russie détrône la France

Exportation de blé tendre au Maroc : la Russie détrône la France

Importation de blé tendre au Maroc : la Russie a pris la place de la France en tant que principal fournisseur du Royaume

Au mois d’août 2024, un bouleversement notable a été observé dans le domaine des importations de blé tendre au Maroc : la Russie a pris la place de la France en tant que principal fournisseur du Royaume, une position que l’Hexagone occupait depuis de nombreuses années, particulièrement depuis la période post-Covid. Ce changement s’inscrit dans un contexte où les cours mondiaux des céréales continuent de chuter, notamment au sein de l’Union européenne. Cette situation incite les importateurs marocains à intensifier leurs achats pour éviter toute fluctuation future des prix et pour sécuriser leurs stocks.

D’après le quotidien L’Economiste, dans son édition du jeudi 5 septembre, la France a subi cette année une baisse historique de sa production de blé tendre. Selon les estimations du cabinet Argus Media France, la récolte ne dépasserait pas 25,17 millions de tonnes, un niveau de production qui n’avait pas été enregistré depuis 1940. En comparaison, la France produit habituellement autour de 35 millions de tonnes, dont plus de 15 millions sont destinées à l’exportation. Cette baisse importante est liée à des conditions climatiques défavorables, notamment des sécheresses et des périodes de pluie excessives qui ont perturbé le cycle de culture.

Face à cette diminution de l’offre française, les prix mondiaux du blé sont susceptibles de rebondir après une période de baisse. D’ailleurs, une alerte a été émise le 28 août 2024, marquant une légère remontée des cours du blé et du maïs sur les marchés mondiaux, ce qui pourrait encore accélérer les décisions d’achat des importateurs marocains. En effet, ces derniers, à travers la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL), ont renforcé leurs importations durant les trois premiers mois de la campagne d’importation 2024-2025, acheminant un total de 10,69 millions de quintaux de céréales au Maroc.

Parmi ces importations, le blé tendre, principal composant des besoins alimentaires du Royaume, représente 4,23 millions de quintaux. Le maïs suit avec 3,25 millions de quintaux. Cette quantité de blé tendre importée en août est largement suffisante pour répondre aux besoins des minoteries marocaines, qui consomment en moyenne 4,25 millions de quintaux par mois. Ces importations massives témoignent de la vigilance des opérateurs économiques marocains, soucieux de maintenir un approvisionnement constant malgré les fluctuations du marché international.

Le fait marquant de cette campagne d’importation est la montée en puissance de la Russie en tant que fournisseur dominant du Maroc. Sur les 4,3 millions de quintaux de blé tendre importés en août, la Russie a fourni 1,92 million de quintaux, devançant largement la Roumanie (0,60 million de quintaux), l’Ukraine (0,52 million de quintaux), et la France (0,33 million de quintaux). D’autres fournisseurs, tels que la Bulgarie (30 000 quintaux), la Turquie (0,28 million de quintaux), l’Allemagne (0,13 million de quintaux), et la Lituanie (0,12 million de quintaux) ont également contribué, mais dans des proportions moindres.

Cette évolution montre une diversification des sources d’approvisionnement en blé tendre pour le Maroc, le Royaume ne dépendant plus exclusivement de la France. Ce phénomène est principalement lié à la baisse de production française, mais aussi aux stratégies commerciales des importateurs marocains, qui cherchent les meilleures opportunités sur le marché mondial.

Les céréales importées arrivent principalement par le port de Casablanca, qui reste le point d’entrée privilégié pour le blé tendre au Maroc. En août, plus de 2,88 millions de quintaux y ont été débarqués, provenant principalement de la Russie, de la Roumanie, de l’Ukraine et de la France.

Enfin, cette dynamique d’importation intervient dans un contexte où la sécurité alimentaire est une priorité nationale, surtout après une année agricole marquée par la sécheresse au Maroc. Le blé tendre est un élément essentiel de la consommation nationale, notamment pour la production de pain, aliment de base pour une grande partie de la population. Par conséquent, garantir un approvisionnement suffisant et diversifié est crucial pour stabiliser les prix et éviter des perturbations sur le marché intérieur.