(Vidéo) Espagne : Karim El Bakkali s’est rendu aux autorités
(Vidéo) Espagne : Karim El Bakkali s’est rendu aux autorités
Impliqué dans l’assassinat de deux policiers, Karim El Bakkali s’est rendu aux autorités espagnoles
Recherché depuis plusieurs mois, Karim El Bakkali s’est finalement rendu aux autorités espagnoles le jeudi 19 septembre. Il est accusé d’être impliqué dans le meurtre de deux agents de la Garde civile espagnole, David Pérez et Miguel Ángel González, lors d’un incident violent au port de Barbate. En parallèle, trois autres trafiquants de drogue, également sous le coup de mandats d’arrêt internationaux, sont toujours en fuite et localisés au Maroc, où ils ont été repérés depuis plusieurs mois.
Karim El Bakkali est identifié comme le principal suspect dans cette affaire, impliquant non seulement l’assassinat des deux gardes civils, mais également les blessures graves infligées à deux autres agents lors d’une collision entre les embarcations des forces de l’ordre et celles des trafiquants de drogue, dans le port de Barbate, au sud de l’Espagne. Originaire de Tanger, Karim El Bakkali n’en est pas à ses premières confrontations avec la justice : il possède un casier judiciaire bien rempli. En plus de ce double homicide, il est également accusé de multiples infractions liées au trafic de drogue. Selon les médias espagnols, il est un acteur clé du narcotrafic entre le Maroc et l’Andalousie, et compte des rivaux de part et d’autre du détroit de Gibraltar.
Sa localisation au Maroc, et plus précisément dans la région de Dalia, près de Tanger, a été établie après plusieurs mois de recherches. Des négociations entre les autorités marocaines et espagnoles ont été menées dans le but de faciliter son extradition vers l’Espagne, où il devra répondre des charges de double meurtre et de trafic de drogue. El Bakkali, surnommé « le pilote », est bien connu pour son habileté à manœuvrer des embarcations rapides, souvent utilisées pour transporter de la drogue entre le Maroc et la côte sud de l’Espagne, en particulier vers la région de Cadix.
Pendant plusieurs mois, Karim El Bakkali a échappé à la surveillance des forces de l’ordre, trouvant refuge sur la côte de Tanger, où il était hors de portée des radars de la Garde civile espagnole. Cependant, après une longue période de cavale, il a décidé de se rendre de lui-même aux autorités espagnoles. Le jeudi 19 septembre, à une heure du matin, il s’est présenté au poste de la Garde civile à Barbate. Dès le lendemain, il a été déféré devant le tribunal de première instance n°1, pour être jugé.
Les enquêtes menées depuis plusieurs mois par la police espagnole ont permis de réunir suffisamment de preuves pour soutenir une demande officielle d’extradition auprès du Maroc. Les charges retenues contre El Bakkali incluent non seulement le double homicide, mais aussi la responsabilité dans la collision meurtrière avec les gardes civils. Par ailleurs, la police espagnole a aussi rassemblé des preuves contre d’autres individus présents à bord du bateau impliqué dans l’incident.
Malgré l’arrestation de Karim El Bakkali, les autorités espagnoles maintiennent la confidentialité des détails de l’enquête, continuant de recueillir des informations sur ses activités criminelles et celles de ses complices. Cet incident a mis en lumière l’importance croissante des opérations de narcotrafic dans la région, en particulier sur la côte de Cadix et dans le port de Barbate. À la suite de l’assassinat des deux gardes civils, les opérations policières visant à lutter contre le trafic de drogue dans cette zone ont été considérablement renforcées.
Après l’arrestation de Karim El Bakkali, le représentant du gouvernement andalou, Pedro Fernández, a exprimé sa satisfaction quant à cette capture. Il a salué la coopération totale entre les autorités espagnoles et marocaines, soulignant que cette collaboration internationale avait été cruciale dans la localisation et l’arrestation de l’individu. Il a également mis en avant l’importance de cette coordination, qui a permis de résoudre une affaire d’une telle complexité.
L’incident ayant conduit à la mort des deux gardes civils remonte à la nuit du 9 février. Ce soir-là, David Pérez et Miguel Ángel González, ainsi que plusieurs de leurs collègues, avaient pris la mer dans le cadre d’une opération visant à débarrasser le port de Barbate des embarcations de trafiquants de drogue, qui s’étaient réfugiées dans le port en raison d’une tempête. Informé par le maire de Barbate, Miguel Molina, le colonel responsable du commandement de la Garde civile de Cadix avait alors ordonné le déploiement d’une unité spéciale, le Groupe spécial d’activités sous-marines (GEAS), basée à Algésiras.
Sur place, la situation s’est rapidement tendue. Les trafiquants de drogue, qui cherchaient à échapper aux forces de l’ordre, étaient à bord de puissantes embarcations pesant jusqu’à 5 tonnes, équipées de moteurs de plus de 350 chevaux. En comparaison, les agents de la Garde civile se trouvaient à bord de bateaux bien plus petits, de 6 mètres de long, équipés de moteurs de seulement 80 chevaux. Face à cette supériorité matérielle, les trafiquants ont tenté de s’échapper en percutant délibérément le bateau des gardes civils. Lors de cette collision violente, deux agents ont été tués sur le coup, tandis qu’un troisième a perdu un bras dans l’incident.
Cet acte de violence a provoqué une onde de choc en Espagne, et a intensifié la lutte contre le trafic de drogue dans la région. Les autorités espagnoles et marocaines poursuivent activement leur collaboration pour démanteler les réseaux de trafiquants opérant entre les deux rives du détroit de Gibraltar.
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