vendredi, novembre 22, 2024
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Le Maroc inquiet face au risque de sur-tourisme

Le Maroc exprime des inquiétudes face au risque de sur-tourisme

Le Maroc exprime des inquiétudes grandissantes face au risque de surtourisme en 2030, année où il co-organisera la Coupe du monde de football avec l’Espagne et le Portugal, et s’efforce activement d’éviter ce phénomène. La pression liée à l’accueil de millions de visiteurs pendant cet événement majeur suscite des préoccupations, notamment en ce qui concerne la capacité des infrastructures touristiques et l’impact environnemental, social et économique potentiel.

Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, a récemment abordé ces défis lors du Future Hospitality Summit, tenu à Dubaï. Elle a souligné que le Maroc doit s’assurer de développer son secteur touristique de manière stratégique, en évitant de reproduire les erreurs commises par d’autres pays confrontés à un surtourisme. « Nous avons observé des cas de surtourisme dans plusieurs destinations à travers le monde. Il est donc crucial pour nous de développer cette activité de manière réfléchie, sans nous concentrer uniquement sur la Coupe du monde et les six villes hôtes, à savoir Casablanca, Rabat, Agadir, Marrakech, Fès et Tanger », a-t-elle précisé. Le Maroc prévoit d’accueillir environ 26 millions de touristes en 2030, soit une augmentation considérable par rapport aux 14,5 millions attendus pour l’année 2023.

L’ampleur de cette augmentation, qui sera en grande partie due à l’afflux massif de supporters et de touristes venus assister aux matchs, représente un défi de taille pour le gouvernement marocain. L’une des premières mesures adoptées pour répondre à cette situation est l’expansion des trois principaux aéroports du pays, notamment ceux de Marrakech, Casablanca et Agadir, afin de mieux absorber le flux croissant de passagers.

Outre l’amélioration des infrastructures aéroportuaires, le Maroc place également la modernisation de ses installations touristiques au cœur de sa stratégie. Imad Barrakad, directeur général de l’Agence marocaine de développement du tourisme (AMDT), a rappelé lors de ce même sommet que « la Coupe du monde se déroulera dans six villes, et nous devons améliorer nos infrastructures dès à présent pour nous préparer à cet événement. Il est primordial d’investir dans la construction de nouveaux hôtels et d’offrir une gamme diversifiée d’activités touristiques. C’est un chantier d’envergure qui doit être entrepris immédiatement pour garantir que nous soyons prêts à temps ».

Le développement d’une offre touristique diversifiée constitue une priorité afin d’éviter une concentration excessive de visiteurs dans les mêmes lieux, ce qui pourrait perturber le tissu économique local, endommager l’environnement et affecter la qualité de vie des résidents. Cela implique la construction de nouveaux hôtels, l’élargissement de l’offre d’activités culturelles, de loisirs et sportives, et l’amélioration des infrastructures d’accueil dans les régions moins touristiques.

Pour soutenir ces efforts, le Maroc cherche activement à attirer des investissements étrangers, en particulier dans le secteur hôtelier, les parcs à thème, les stations balnéaires, ainsi que les centres d’exposition et de congrès. « Nous bénéficions d’une position géographique avantageuse, proche des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), et nous accueillons favorablement les investisseurs de cette région. Nous sommes prêts à les soutenir dans leurs démarches d’investissement », a souligné Imad Barrakad. Les pays du CCG, comprenant l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït, Bahreïn et le Qatar, figurent parmi les partenaires stratégiques du Maroc, notamment en termes d’investissements touristiques et immobiliers.

Afin de rendre ces investissements plus attractifs, le Maroc a lancé en 2022 une nouvelle Charte de l’investissement. Celle-ci propose une série de mesures incitatives pour encourager les capitaux étrangers, notamment des subventions financières directes de la part de l’État, des exonérations de TVA, ainsi que des exemptions de droits de douane pour l’importation de certains biens nécessaires à la réalisation de projets touristiques. Ces incitations visent à renforcer l’attractivité du royaume comme destination d’investissement, en particulier dans le secteur du tourisme, qui est l’un des principaux moteurs économiques du pays. L’Agence marocaine de développement du tourisme ambitionne d’accroître les investissements directs étrangers dans ce secteur de 20 % à 30 % d’ici à 2026, afin de répondre aux besoins croissants liés à l’organisation de la Coupe du monde et au développement global du tourisme dans le pays.

Enfin, l’enjeu de la durabilité est central dans cette démarche. Le Maroc souhaite que le développement touristique lié à la Coupe du monde s’inscrive dans une logique de respect de l’environnement et de la culture locale, afin de minimiser l’impact négatif sur les ressources naturelles et les populations locales. La gestion raisonnée des flux touristiques, l’utilisation de technologies vertes, et l’amélioration des systèmes de gestion des déchets et de l’énergie sont autant de volets intégrés à la stratégie globale du Maroc pour éviter les effets néfastes du surtourisme.

Le Maroc met en place une stratégie ambitieuse et proactive pour éviter les pièges du sur-tourisme lors de la Coupe du monde 2030, en se concentrant sur le développement intelligent de ses infrastructures, l’attraction d’investissements étrangers, et la durabilité de son secteur touristique, tout en anticipant une explosion du nombre de visiteurs.




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