mercredi, octobre 9, 2024
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Indice de conservation de la nature 2024 : le classement du Maroc

Indice de conservation de la nature 2024 : le classement du Maroc

Le Maroc figure à la 136e place sur 180 pays dans l’Indice de conservation de la nature (NCI) 2024, un classement mondial qui évalue les efforts de protection des écosystèmes naturels. Cet indice, établi par des experts environnementaux, mesure la performance des pays en matière de préservation de la biodiversité, prenant en compte une variété de facteurs, tels que le nombre d’espèces menacées, l’étendue des zones protégées, la qualité des habitats naturels, et l’efficacité des programmes de conservation.

L’Indice de conservation de la nature est articulé autour de quatre piliers fondamentaux.

Le premier pilier, la gestion des terres, mesure la capacité des pays à protéger et à gérer efficacement leurs espaces naturels. Avec un score de 51,84, le Maroc se situe à la 136e place dans cette catégorie, reflétant les efforts du pays pour conserver ses écosystèmes, bien que des défis importants subsistent.

Le second pilier concerne les menaces pesant sur la biodiversité, qui évaluent les dangers auxquels sont confrontées les espèces et les habitats. Le Maroc se classe 150e dans cette catégorie, avec un score de 55 points, ce qui souligne la pression croissante sur sa faune et sa flore, notamment en raison de l’urbanisation, de la déforestation et du changement climatique.

Le troisième pilier, les capacités et la gouvernance, examine les infrastructures, les ressources humaines et les politiques publiques mises en place pour soutenir la conservation. Le pays se classe 129e, avec un score de 58 points, indiquant des progrès, mais aussi des lacunes en matière d’application des lois environnementales et de gestion des ressources naturelles.

Enfin, en ce qui concerne le quatrième pilier, les tendances futures, qui prédisent l’évolution des efforts de conservation sur la base des politiques actuelles et des engagements pris, le Maroc se positionne à la 135e place, avec un score de 35 points, laissant entrevoir des défis considérables pour garantir la durabilité à long terme de ses écosystèmes.

Malgré ces classements mitigés, le Maroc possède une riche diversité d’écosystèmes, en particulier ses forêts méditerranéennes, zones boisées, et maquis, qui couvrent de vastes étendues du territoire. Ces zones abritent des espèces végétales variées, telles que le chêne-liège, l’olivier, et le caroubier, tout en constituant un habitat vital pour plusieurs mammifères, dont la gazelle de Barbarie, le sanglier, et, autrefois, le léopard de Barbarie, aujourd’hui disparu dans cette région. Le parc national d’Ifrane, situé dans le Moyen Atlas, est particulièrement remarquable pour ses majestueuses forêts de cèdres, qui abritent l’un des derniers refuges pour le macaque de Barbarie, une espèce en danger d’extinction, emblématique du pays.

Les forêts marocaines sont le refuge de nombreuses espèces endémiques et menacées, ce qui rend les efforts de conservation particulièrement cruciaux. Parmi les espèces endémiques, on trouve le criquet marocain et le cèdre de l’Atlas, tandis que le léopard de Barbarie, l’ibis chauve du Nord, et le phoque moine de Méditerranée figurent parmi les espèces en danger critique d’extinction que le pays s’efforce de protéger.

Cependant, malgré les efforts nationaux, les défis restent immenses, notamment à cause de la déforestation, de la surpâturage, de la chasse illégale, et du changement climatique, qui continue de perturber les écosystèmes naturels du pays. La raréfaction des ressources en eau, combinée à l’intensification de l’agriculture et à la croissance démographique, exerce également une pression considérable sur les habitats naturels, accélérant la dégradation de la biodiversité.

Sur le plan mondial, l’indice place des pays comme le Luxembourg, l’Estonie, le Danemark, la Finlande et le Royaume-Uni en tête des nations les mieux classées en matière de conservation de la nature. Des pays tels que le Zimbabwe, l’Australie, la Suisse (8e), la Roumanie (9e), et le Costa Rica (10e) complètent ce top 10, illustrant la diversité géographique des pays engagés dans la protection de l’environnement.

Bien que le Maroc soit riche en biodiversité et en écosystèmes uniques, il fait face à des défis significatifs en matière de conservation, comme le reflète son classement dans l’Indice de conservation de la nature 2024. Les efforts doivent être renforcés pour protéger ces ressources naturelles vitales, en particulier en améliorant les capacités institutionnelles, en renforçant la gouvernance environnementale, et en investissant dans des stratégies de conservation à long terme pour contrer les menaces grandissantes qui pèsent sur la biodiversité du pays.