mercredi, octobre 16, 2024
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Le Maroc protège son caftan contre l’appropriation de l’Algérie

Le Maroc protège son caftan contre l’appropriation culturelle

Le Maroc s’efforce activement de protéger et de valoriser l’image de son caftan, vêtement traditionnel parmi les plus anciens au monde, pièce riche en histoire, symbolisant la noblesse, l’élégance, l’héritage et l’identité au Maroc, face aux multiples tentatives d’appropriation, notamment de la part d’un certain pays (l’Algérie en fait).

Pour répondre à cette situation, un atelier de travail s’est tenu vendredi à Fès, sous l’égide du ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, en partenariat avec la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, et le Centre de Formation et de Qualification aux Métiers de l’Artisanat de Marrakech. L’atelier avait pour but d’examiner et de développer un cahier des charges et des règles d’usage en vue de créer un label et une marque collective de certification pour le caftan marocain.

Moha Errich, directeur de la Préservation du Patrimoine, de l’Innovation et de la Promotion au ministère du Tourisme, a souligné l’importance de ce projet de labellisation en réponse à une concurrence déloyale croissante. Il a précisé que cette marque collective de certification facilitera la commercialisation du caftan à l’échelle nationale et internationale tout en garantissant son authenticité. « En enregistrant cette marque à l’échelle nationale et internationale, nous garantissons que le caftan marocain est un produit authentiquement marocain », a-t-il affirmé.

Abderrahim Belkhayat, directeur régional de l’Artisanat à Fès, a quant à lui déploré les actes de contrefaçon et d’appropriation culturelle de la part de certains pays, soulignant l’importance de cette initiative pour préserver un patrimoine qui est intrinsèquement lié à l’identité marocaine. Selon lui, l’atelier visait à établir un cahier des charges pour encadrer l’usage de la marque collective, garantissant ainsi la protection du caftan marocain et renforçant son rayonnement international, notamment dans le domaine du tourisme.

L’atelier a réuni des acteurs clés du secteur de l’artisanat, incluant des représentants du ministère de l’Artisanat à différents niveaux, la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, le département de la Culture, ainsi que des experts et des professionnels du caftan, notamment des artisanes, créatrices et stylistes spécialisées dans sa confection.

À noter que le caftan a déjà été inscrit par le Maroc, en 2022, sur la liste de l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO) comme patrimoine immatériel. Faisant partie de l’ICESCO, l’Algérie a de fait déjà reconnu la marocanité du caftan en 2022. Le Maroc a déjà déposé son dossier en 2023 pour inscrire son caftan à l’UNESCO en 2025.




Bon nombre d’internautes algériens affirment avec force que le caftan et de la jellaba sont algériens, créant ainsi une vaine polémique. Un journaliste algérien tente d’y couper court. Alors que des internautes algériens revendiquent la paternité du caftan et de la jellaba, le journaliste algérien Oualid Kebir a, dans une vidéo mise en ligne sur YouTube, affirmé que la djellaba et le caftan sont des tenues traditionnelles marocaines que les Algériennes vivant dans l’Ouest de leur pays ont adoptées au cours des dernières décennies. « En plus de porter une tenue traditionnelle et Hayek avant l’ouverture des frontières, certaines femmes de l’ouest algérien portaient également caftan et jellaba.

Après l’ouverture des frontières en 1988, cependant, la jellaba marocaine et le caftan ont commencé à dominer la tenue vestimentaire locale », raconte-t-il. « Ce caftan est marocain, et les femmes algériennes ont commencé à le porter beaucoup après l’ouverture des frontières en 1988 », a-t-il souligné. « Alors que plusieurs coutumes et traditions marocaines ont commencé à se répandre dans l’ouest de l’Algérie après l’ouverture des frontières en 1988, de nombreux Algériens ont commencé à revendiquer à tort ces coutumes comme les leurs », a encore souligné le journaliste algérien. Selon lui, cette attitude est due au fait qu’en acquérant une culture unique qu’ils n’avaient pas auparavant, les Algériens ont voulu se l’approprier.

Les fêtes de mariage et Amariya (lorsque les mariés sont soulevés et présentés à leurs invités) figurent parmi les autres traditions marocaines qui sont pratiquées dans les régions occidentales de l’Algérie. Oualid Kebir estime par ailleurs que le régime au pouvoir algérien redoute l’effet massif que les traditions marocaines pourraient avoir sur le peuple algérien. « C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Algérie refuse désormais d’ouvrir ses frontières avec le Maroc », a-t-il soutenu. Le journaliste algérien Oualid Kebir conclue que si les frontières terrestres n’étaient pas restées fermées depuis 1994, la culture marocaine aurait déjà influencé la vie de bon nombre d’Algériens.




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