Condamnation de l’Algérienne qui prétendait être Marocaine
Condamnation d’une Algérienne qui se faisait passer pour une Marocaine
Après son arrestation suivie d’un placement en détention provisoire, l’influenceuse algérienne sur TikTok qui s’était présentée en tant que Marocaine (en mode pleureuse) devant des médias a été condamnée par le tribunal de première instance de Tétouan. Elle écope de huit mois de prison ferme assortis d’une amende de 500 dirhams. Le verdict fait suite aux charges d’« incitation à l’immigration clandestine » et de « diffusion de fausses informations aux médias ». Identifiée comme la figure principale de la campagne ayant incité des milliers de personnes à tenter de rejoindre l’Europe clandestinement, elle aurait lancé sur les réseaux sociaux des appels en direction de jeunes Nord-Africains, majoritairement Marocains, pour un départ massif le 15 septembre dernier. Ces publications auraient motivé un groupe d’environ 3 000 personnes à se rassembler pour franchir les frontières de manière illégale.
Elle a été appréhendée par la gendarmerie royale dans la région de Belyounech, en compagnie de deux jeunes Marocaines, dont l’une était enceinte. Suite à cette arrestation, la justice marocaine a pris le relais de l’enquête et l’a placée en détention. Par ailleurs, un autre ressortissant algérien, joueur de football et résidant au Maroc, a également été arrêté dans le cadre de cette opération. Ce dernier, qui prévoyait de passer clandestinement en Espagne pour poursuivre sa carrière sportive, aurait lui aussi encouragé sur les réseaux sociaux plusieurs jeunes à prendre cette même voie. Son incarcération s’inscrit dans le cadre d’une action plus large visant à réprimer les incitations à l’immigration irrégulière, particulièrement via les réseaux sociaux.
Cette affaire illustre l’importance des réseaux sociaux dans l’organisation de migrations illégales, surtout lorsque des influenceurs incitent des individus, parfois jeunes et vulnérables, à entreprendre des trajets dangereux pour atteindre l’Europe. Le dispositif marocain a ainsi permis d’interpeller 152 individus impliqués dans ce projet de migration illégale vers Sebta. Quelques jours avant, le 12 septembre, les autorités marocaines avaient déjà intercepté et expulsé 39 ressortissants algériens (de plus en plus d’Algériens tentent de rejoindre l’Espagne en passant par le Maroc) et tunisiens qui tentaient de pénétrer illégalement en territoire marocain pour rejoindre Sebta. En raison de la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie, ces migrants algériens ont été renvoyés en Tunisie.
Ces arrestations s’inscrivent dans une politique marocaine de plus en plus sévère face à l’immigration clandestine, impliquant un contrôle renforcé et une coopération accrue avec les pays voisins pour lutter contre les réseaux organisés de trafic de migrants.
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