Du nouveau pour le futur tunnel Maroc-Espagne
Du nouveau pour le futur tunnel Maroc-Espagne
Le gouvernement espagnol, par le biais de la Société espagnole d’études pour la communication fixe à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA), a émis un appel d’offres pour louer avec option d’achat quatre sismomètres sous-marins (OBS). Ces appareils sont destinés à étudier les fonds marins du détroit de Gibraltar dans le cadre du projet de tunnel sous-marin entre l’Espagne et le Maroc, un projet ambitieux visant à établir une liaison fixe entre les deux continents.
Détails techniques et objectifs de l’étude sismotectonique
L’objectif principal de l’étude est de mieux comprendre les caractéristiques sismiques et tectoniques du détroit de Gibraltar. Les sismomètres sous-marins, placés dans les fonds marins, permettront d’enregistrer des mouvements tectoniques et des vibrations du sol pour obtenir des données géophysiques essentielles dans cette zone. Le contrat, estimé à environ 488 000 euros TTC, inclut une campagne de recherche de six mois, qui débutera dès la réception des sismomètres par l’Institut royal et l’Observatoire de la marine de San Fernando, à Cadix. L’utilisation de ces appareils sera modulée en fonction des conditions environnementales, comme le vent et les courants marins, qui peuvent affecter les opérations dans cette zone complexe du point de vue géologique et océanographique.
Historique et pertinence du projet de tunnel
Le projet de tunnel sous-marin reliant l’Espagne et le Maroc trouve ses origines en 1980, lorsque les deux pays ont signé un accord formalisant cette coopération transméditerranéenne. Cet accord a abouti à la création de la SECEGSA en Espagne et de la Société nationale d’études du détroit de Gibraltar (SNED) au Maroc. Depuis, de multiples études géologiques, océanographiques et sismiques ont été menées pour évaluer la faisabilité de ce projet ambitieux, qui aurait une longueur totale de 38,5 kilomètres, dont 27,7 kilomètres sous la mer. Le tunnel relierait Punta Paloma, près de Tarifa en Espagne, à Tanger au Maroc. En plus de dynamiser les échanges économiques entre les deux pays, ce projet renforcerait les connexions commerciales entre l’Europe et l’Afrique, favorisant le développement économique des deux continents.
Contexte géopolitique et économique
La SECEGSA a précisé que ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large visant à renforcer les infrastructures de transport et les échanges bilatéraux, dans un contexte de développement économique entre le Maroc et l’Espagne. La nouvelle étude sismotectonique, prévue pour six mois, s’appuiera sur des méthodes de recherche approfondies pour déterminer les conditions sismiques spécifiques du détroit, un passage stratégique pour les liaisons Europe-Afrique. Ce projet, bien qu’encore en phase d’étude et de faisabilité, reflète les ambitions des deux nations à établir une connexion physique et durable entre leurs territoires, renforçant ainsi la coopération bilatérale et les perspectives de développement économique et culturel entre l’Espagne et le Maroc et plus largement entre l’Europe et l’Afrique.