jeudi, décembre 12, 2024
NationalSociété

Le Maroc accélère le développement de son réseau autoroutier

Le Maroc accélère le développement de son réseau autoroutier

Le Maroc intensifie le développement de son réseau autoroutier, visant à doubler sa longueur actuelle de 1 800 kilomètres pour atteindre 3 000 kilomètres, faisant déjà de ce réseau le deuxième plus vaste du continent africain après celui de l’Afrique du Sud. Cette initiative ambitieuse est intrinsèquement liée aux préparatifs pour la Coupe du monde de football 2030, que le Maroc coorganisera avec l’Espagne et le Portugal, un événement d’envergure mondiale nécessitant des infrastructures de transport modernes et efficaces pour accueillir les spectateurs, les équipes et les délégations internationales.

Un plan d’investissement massif
Le gouvernement marocain prévoit un investissement massif dans ses infrastructures autoroutières, estimé à 7,74 milliards de dirhams (environ 735 millions de dollars) sur la période 2025-2027, selon le rapport sur les établissements et entreprises publics publié par le ministère de l’Économie et des Finances. Au premier semestre de 2024, les investissements engagés représentaient déjà 42 % du budget prévu pour l’année, avec une mobilisation de près de 853 millions de dirhams. Cette somme a principalement été dédiée aux projets structurants, notamment la réalisation de l’autoroute Tit Mellil-Berrechid et le contournement de Casablanca, qui constituent des maillons essentiels pour la fluidité du trafic dans les zones métropolitaines.

Le rôle central de la Société nationale des autoroutes du Maroc
La Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM), l’entité responsable de la construction, de l’entretien et de l’exploitation des autoroutes, joue un rôle crucial dans cette expansion. En mars 2024, la Société nationale des autoroutes du Maroc affichait un chiffre d’affaires consolidé de 1,19 milliard de dirhams, en hausse par rapport à l’année précédente. Les dépenses d’investissement de l’organisme ont également progressé de 24,2 %, soulignant un engagement accru dans la mise en œuvre des projets prioritaires. Par ailleurs, la modernisation et l’entretien du réseau existant bénéficient d’une attention particulière, avec l’intégration de technologies avancées pour améliorer la sécurité routière et optimiser la gestion du trafic.

Une vision à long terme : horizon 2040
Les investissements dans les infrastructures autoroutières s’inscrivent dans le cadre du Schéma national des infrastructures routières, un plan stratégique qui oriente le développement du réseau jusqu’en 2040. Ce plan vise non seulement à connecter efficacement les différentes régions du pays, mais également à soutenir le développement économique, à promouvoir le désenclavement des zones isolées et à répondre aux exigences croissantes en matière de transport.

En 2024, le ministère de l’Équipement et de l’Eau a alloué plus de 13 milliards de dirhams à des projets autoroutiers, incluant la modernisation des infrastructures existantes et la construction de nouvelles routes. Parmi les projets emblématiques, on trouve :
– La nouvelle autoroute Casablanca-Rabat : longue de 60 kilomètres, ce projet vise à décongestionner l’axe le plus fréquenté du pays.
– Le doublement de la route nationale N°1 entre Tiznit et Dakhla : ce tronçon de 1 055 kilomètres constitue un corridor stratégique pour connecter le nord et le sud du Maroc.
– Le raccordement du port Nador West Med au réseau autoroutier : une infrastructure clé pour renforcer la compétitivité logistique du pays.

Projets actuels et futurs
Actuellement, plusieurs projets sont en cours de construction, à l’étude ou en phase de planification.

Parmi les chantiers en cours figurent :
– L’autoroute Guercif-Nador (105 kilomètres), dont la livraison est prévue pour fin 2024, avec un coût estimé à 5 milliards de dirhams.
– La section Tit Mellil-Berrechid (31 kilomètres), représentant un investissement de 1,35 milliard de dirhams.

D’autres projets sont en phase d’appel d’offres ou d’étude, tels que :
– L’autoroute continentale entre Rabat et Casablanca (60 kilomètres) avec un budget prévisionnel de 5 milliards de dirhams.
– Le contournement d’Agadir (80 kilomètres) et la conversion de la voie express Tiznit-Guelmim (114 kilomètres) en autoroute.
– Des projets à plus long terme sont également planifiés, comme les liaisons entre Tanger et Tétouan, entre Fès/Meknès et Beni Mellal, ou encore l’extension vers des régions plus reculées comme Marrakech-Ouarzazate ou le port Safi Sud-Essaouira.

Objectifs stratégiques et défis
L’expansion du réseau autoroutier marocain répond à plusieurs objectifs. Il s’agit d’améliorer la mobilité des personnes et des biens, de fluidifier le trafic sur les principaux axes, de renforcer la sécurité routière et de soutenir l’essor économique régional. Par ailleurs, ces infrastructures joueront un rôle crucial dans le cadre de la Coupe du monde 2030, en facilitant les déplacements des visiteurs et en offrant une logistique de transport de classe mondiale.

Cependant, le Maroc doit relever plusieurs défis, notamment le financement de ces projets d’envergure, la gestion du trafic croissant sur les axes saturés et l’adaptation aux exigences environnementales. En effet, des normes plus strictes en matière de durabilité poussent le pays à intégrer des solutions respectueuses de l’environnement, telles que l’utilisation de matériaux durables et l’optimisation énergétique des infrastructures.

Grâce à une vision claire et des investissements massifs, le Maroc se positionne comme un modèle de développement autoroutier en Afrique, renforçant ainsi sa compétitivité économique et sa capacité à accueillir des événements internationaux majeurs.