Peine de mort : un changement dans la position du Maroc
Peine de mort : un changement dans la position du Maroc
Le Maroc amorce un tournant significatif dans sa position sur la peine de mort. Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, a annoncé que le Royaume votera pour la première fois en faveur de la dixième résolution des Nations unies relative à un moratoire sur l’application de la peine de mort. Cette résolution sera examinée prochainement lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Jusqu’à présent, le Maroc s’était abstenu de voter sur les neuf précédentes résolutions.
Une décision historique
Cette annonce a été formulée le 9 décembre par Abdellatif Ouahbi devant la Chambre des représentants, en réponse à une question orale des groupes de l’opposition et de la majorité. Le ministre a expliqué que ce positionnement reflète l’engagement du Maroc à renforcer la protection du droit à la vie, tel que stipulé par l’article 20 de la Constitution marocaine.
Le soutien à cette résolution traduit également une volonté de consolider les avancées du Maroc en matière de droits de l’Homme, tout en respectant le contexte sociétal et les spécificités nationales. Le ministre a précisé que ce choix s’inscrit dans une politique pénale équilibrée visant à moderniser la justice humaine.
Maroc : un moratoire de facto depuis 1993
Bien que la peine de mort figure encore dans le Code pénal marocain, le Royaume applique un moratoire de facto sur son exécution depuis 1993. Aucune exécution n’a été réalisée depuis cette date, ce qui illustre un engagement implicite en faveur du droit à la vie.
Le vote en faveur de la résolution onusienne marque un pas supplémentaire vers une abolition progressive, tout en maintenant un dialogue national sur cette question sensible. Cette démarche témoigne de l’ambition du Maroc de jouer un rôle actif sur la scène internationale en matière de promotion des droits fondamentaux.
Ce changement de cap positionne le Maroc parmi les pays œuvrant pour une justice plus humaine et moderne, alignée sur les principes universels des droits de l’Homme.