Séisme d’Al Haouz : un coût bien inférieur aux prévisions
Séisme d’Al Haouz : un coût nettement inférieur aux prévisions
Les dépenses d’urgence engagées pour répondre aux dégâts causés par le séisme d’Al Haouz dans la soirée du 8 septembre 2023 ont été nettement inférieures aux prévisions initiales, traduisant une gestion maîtrisée des ressources et une efficacité accrue des interventions. Initialement, le gouvernement avait estimé un impact sur le produit intérieur brut (PIB) atteignant 8 %. Cependant, une évaluation récente a révélé que cet impact s’est limité à seulement 3,5 % (comme le révèle la Banque africaine de développement qui a relayé l’information), une réduction significative grâce à des recettes additionnelles provenant du tourisme et des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Ces deux secteurs ont joué un rôle crucial dans la résilience économique du pays.
Au 31 octobre 2024, les recettes touristiques s’élevaient à 96,9 milliards de dirhams, enregistrant une progression de 9,3 % par rapport à 2023. Cette performance est liée à l’attractivité croissante du Maroc sur la scène internationale, malgré les défis posés par le séisme. Par ailleurs, les transferts des MRE ont atteint 92 milliards de dirhams à la fin de septembre 2024, soit une augmentation de 5,2 % par rapport à l’année précédente. Ces flux financiers ont permis de renforcer la stabilité budgétaire et de soutenir les efforts de reconstruction.
Sur le terrain, les initiatives humanitaires et logistiques ont surpassé les objectifs initiaux. Le programme d’assistance d’urgence a rapidement mis en place 28 hôpitaux de campagne dans les 15 jours suivant le tremblement de terre, alors que seulement deux étaient initialement planifiés. Plus de 500 ambulances ont été déployées, avec la mobilisation de 1 268 médecins et 1 733 infirmiers. Ces ressources humaines et matérielles ont permis de répondre efficacement aux besoins des populations touchées.
La distribution de kits médicaux a également dépassé les prévisions, avec 50 000 kits fournis, soit une augmentation de 500 % par rapport aux estimations. En parallèle, environ 800 tonnes de médicaments ont été acheminées vers les zones sinistrées, renforçant les capacités sanitaires dans des conditions d’urgence extrême.
Pour faire face aux besoins de logement temporaire, plus de 30 000 tentes ont été distribuées, accompagnées de 24 unités de campement militaire, permettant de loger les 60 000 familles affectées. Ce chiffre dépasse largement les 200 unités initialement prévues, traduisant une augmentation de 15 000 %. Concernant l’accès à l’eau potable, 250 unités mobiles d’approvisionnement en eau ont été installées, contre seulement 5 prévues dans les plans initiaux, représentant une hausse de 5 000 %. De plus, 2 500 citernes d’eau ont été mobilisées, et plus de 60 nouvelles sources d’eau ont été identifiées (le séisme n’a pas fait que des dégâts) pour pallier les pénuries dans les régions touchées.
Le volet sanitaire temporaire a également bénéficié d’un effort remarquable, avec la mise en place de 1 500 toilettes fixes, soit une augmentation de 1 000 %, ainsi que la distribution de 1 500 toilettes provisoires par des organisations humanitaires. Ces infrastructures ont contribué à améliorer les conditions de vie des populations déplacées, réduisant ainsi les risques sanitaires.
En matière d’aide alimentaire, le programme a permis de fournir des stocks de première nécessité à 600 000 personnes, dont 255 000 femmes. Ces chiffres représentent une augmentation de 200 % par rapport aux prévisions initiales. Chaque ménage sinistré a également reçu un soutien financier direct, avec 2 500 dirhams par mois pendant huit mois, bénéficiant à 57 596 familles. La finalisation est prévue le 31 décembre 2025, où tous les habitants devraient en principe être relogés.
Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie globale visant à reconstruire les régions touchées tout en maintenant la croissance économique du pays. La gestion de cette crise illustre la capacité du Maroc à mobiliser rapidement des ressources, à coordonner une réponse intersectorielle et à garantir une résilience accrue face aux catastrophes naturelles.