mercredi, décembre 25, 2024
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Algérie : des Fiat produites… avec des pièces détachées du Maroc

Algérie : des voitures Fiat produites avec plus de 95% de pièces détachées provenant… du Maroc

L’Algérie a récemment célébré un événement marquant dans le secteur automobile en annonçant l’assemblage local de la Fiat Doblo, une voiture emblématique du constructeur italien. Cet assemblage, qui s’inscrit dans une politique de développement de l’industrie automobile locale, a été salué par les autorités algériennes comme une grande réussite. Toutefois, une particularité de ce projet a suscité des commentaires acerbes et une vive polémique : plus de 95% des pièces détachées utilisées pour l’assemblage de la Fiat Doblo en Algérie proviennent du Maroc. Ces pièces, étiquetées « Made in Morocco », ont été intégrées dans le véhicule final, un fait qui a attiré l’attention des observateurs et alimenté un débat sur la réalité de l’autosuffisance industrielle de l’Algérie.

Les autorités algériennes, dans un discours nationaliste, ont célébré cet assemblage comme une réalisation sans précédent dans le cadre de la politique de développement de leur propre secteur automobile. Cependant, la dépendance à l’égard des pièces détachées marocaines a irrité de nombreux observateurs, notamment les activistes et journalistes. Walid Kabir, un journaliste et militant algérien, a vivement réagi sur les réseaux sociaux, dénonçant ce qu’il perçoit comme une contradiction flagrante dans le discours officiel. « Ils se croient les tuteurs du Maroc ! Fabriquez d’abord une seule pièce, et après, imposez aux Italiens de ne pas importer de pièces détachées du Maroc. Les pièces de rechange de la Fiat Doblo assemblée en Algérie viendront entièrement du Maroc », a-t-il tweeté sur X. Il a également exprimé son mécontentement en qualifiant le régime algérien de « démon de l’Afrique du Nord », soulignant ainsi l’ironie de la situation.

Walid Kabir a aussi mis en avant les avancées impressionnantes de l’industrie automobile marocaine, qui a su se développer de manière exponentielle ces dernières années. Le Maroc, en effet, produit plus de 700 000 véhicules par an et exporte ces véhicules vers plus de 70 pays à travers le monde. Ce développement a été rendu possible grâce à un environnement favorable à l’investissement, une main-d’œuvre qualifiée, ainsi que des partenariats solides avec des géants de l’industrie automobile mondiale comme Renault et Peugeot.

En outre, le Maroc a construit un écosystème automobile dynamique, qui comprend 250 usines et emploie près de 250 000 personnes, faisant de l’industrie automobile l’un des secteurs clés de son économie. Cette réussite a permis au pays de se positionner comme un acteur majeur de l’industrie automobile en Afrique et de renforcer sa compétitivité au niveau mondial. Selon plusieurs rapports, le Maroc est désormais reconnu comme le premier pays d’Afrique en termes de production automobile, et il se classe troisième mondial en termes de compétitivité, juste après des géants comme l’Inde et la Chine.

Kabir a également souligné que la position dominante du Maroc dans ce secteur ne se limite pas à sa capacité de production. Le Maroc bénéficie également d’une infrastructure de qualité, d’une réglementation favorable aux investissements, ainsi que de projets stratégiques en matière de logistique et d’exportation. La combinaison de ces facteurs fait du Maroc un hub régional pour la production automobile et un modèle pour de nombreux autres pays africains en quête de développement industriel.

En revanche, l’Algérie, malgré ses efforts pour développer son industrie automobile, peine à sortir de la dépendance aux importations, comme en témoigne la situation de la Fiat Doblo assemblée localement. Cela soulève des questions sur la véritable indépendance de son secteur automobile et sur la capacité du pays à atteindre une autosuffisance complète dans ce domaine stratégique.

Les autorités algériennes, tout en saluant cet assemblage, doivent donc faire face à des critiques croissantes concernant leur stratégie industrielle et à la concurrence régionale croissante, notamment celle du Maroc, dont l’industrie automobile est perçue comme un modèle de réussite en Afrique.