jeudi, décembre 26, 2024
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Le régime Algérien fait profil bas face aux États-Unis

Le régime Algérien fait profil bas face aux États-Unis

Le régime Algérien courbe l’échine, baisse les yeux et fait profil bas face aux américains

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a reçu l’ambassadrice américaine à Alger, Elizabeth Aubin Moore, dans un cadre des plus formels. Cette rencontre, qui a eu lieu le lundi 23 décembre 2024, intervient dans un contexte où les observateurs s’attendaient à un accueil plutôt froid de la part des autorités algériennes, suite à la publication du rapport américain sur le terrorisme 2023. Toutefois, contrairement à ces attentes, le ministère algérien des Affaires étrangères a mis en avant le développement des projets de partenariat bilatéral, notamment dans le domaine économique.

L’accueil de l’ambassadrice survient peu de temps après la convocation de l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, pour répondre à des accusations jugées « fantaisistes » par la diplomatie française. Ce rapport, émis par le département d’État américain, accuse le régime algérien d’instrumentaliser le terrorisme à des fins politiques, notamment en maintenant sur sa liste des organisations terroristes des mouvements pacifiques comme le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et le mouvement islamiste Rachad. Ces deux mouvements, classés terroristes par Alger depuis 2021, sont jugés par les États-Unis comme n’ayant jamais commis de violences ni en Algérie ni ailleurs. Le rapport américain met en évidence le fait que les accusations du gouvernement algérien sont davantage politiques que sécuritaires, car aucun des deux mouvements n’a été impliqué dans des actes terroristes concrets.

Ce rapport fait notamment référence aux événements de l’été 2021, lorsque le régime algérien a imputé au MAK, à Rachad, à Israël et au Maroc, la responsabilité des incendies dévastateurs en Kabylie et de l’assassinat de Djamel Bensmail, accusé à tort d’être un pyromane et lynché par une foule manipulée par le régime. Le département d’État américain, en revanche, réfute ces accusations et confirme que ces groupes sont des mouvements pacifiques d’opposition, persécutés pour des raisons politiques.

De plus, le rapport pointe l’utilisation abusive des lois antiterroristes par l’Algérie, notamment le récent article 87 bis du nouveau Code pénal algérien, qui permet de qualifier de « terroristes » toute forme d’opposition au régime. Cette loi a conduit à de nombreuses arrestations de militants politiques et de simples citoyens qui ont juste critiqué le régime algérien. Le département d’État américain évoque ainsi l’utilisation de la législation antiterroriste pour museler la liberté d’expression et d’opinion.

Face à ces critiques, le régime algérien n’a cependant pas réagi, n’ayant ni convoqué l’ambassadrice américaine ni rappelé son ambassadeur à Washington, contrairement à ce qu’il a fait avec l’Espagne en 2022 et la France en 2024, après des décisions politiques contestées. Au lieu de cela, l’ambassadrice Elizabeth Aubin Moore a été accueillie « chaleureusement » et a rencontré Ahmed Attaf dans le cadre de la révision des relations bilatérales.

Un communiqué officiel du ministère algérien des Affaires étrangères a précisé que la rencontre visait à discuter des progrès réalisés dans la mise en œuvre de projets de partenariat économique entre les deux pays. Aucun mot n’a été prononcé sur les conclusions embarrassantes du rapport américain sur le terrorisme, laissant entendre que l’Algérie préfère passer sous silence les critiques internationales concernant ses pratiques répressives. Cette évolution de la (lâche) diplomatie algérienne, qui semble vouloir minimiser les tensions avec les États-Unis, contraste avec l’attitude plus combative envers d’autres pays comme l’Espagne et la France.

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a reçu l’ambassadrice américaine à Alger, Elizabeth Aubin Moore, lors d’une rencontre formelle qui a eu lieu le lundi 23 décembre 2024. Cette visite s’est déroulée dans un contexte diplomatique tendu, après la publication par le département d’État américain de son rapport annuel sur le terrorisme pour l’année 2023, dans lequel l’Algérie est sévèrement critiquée. En dépit des attentes d’un accueil glacial en raison de ces critiques, les autorités algériennes ont choisi de recevoir l’ambassadrice américaine avec tous les honneurs et de mettre en avant la coopération bilatérale, notamment dans le domaine économique.

Contexte de la rencontre : tensions avec la France et le rapport sur le terrorisme
Cette rencontre intervient quelques jours après la convocation de l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, qui a été convoqué par les autorités algériennes pour répondre à des accusations jugées « fantaisistes » par le gouvernement français. Ces accusations portaient sur de prétendus actes de terrorisme que la France aurait projetés pour déstabiliser le régime algérien. Moins d’une semaine après cette affaire, un autre incident lié au terrorisme a secoué la diplomatie algérienne, cette fois en raison du rapport du département d’État américain, qui contient des accusations graves à l’encontre du régime d’Alger.

Les critiques américaines : instrumentalisation du terrorisme à des fins politiques
Le rapport sur le terrorisme 2023 du département d’État américain a mis en lumière les pratiques de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme. Selon le document, l’Algérie est accusée d’instrumentaliser la lutte contre le terrorisme pour réprimer l’opposition politique. En particulier, les États-Unis remettent en cause la liste des organisations terroristes établie par le régime algérien, qui inclut des mouvements pacifiques comme le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et le mouvement Rachad. Selon les États-Unis, ces deux groupes n’ont jamais commis d’actes terroristes, ni en Algérie ni à l’étranger. En d’autres termes, les autorités algériennes auraient classé comme terroristes des mouvements d’opposition pacifiques, principalement en raison de leurs activités politiques et de leurs prises de position contre le régime. Le rapport indique que « la focalisation de l’Algérie sur ces groupes est davantage politique que sécuritaire », suggérant que l’Algérie utilise la législation antiterroriste pour réprimer ceux qui s’opposent à son pouvoir. Le MAK et Rachad sont en effet des mouvements politiques qui militent pacifiquement pour des réformes démocratiques, mais sont accusés par le régime algérien de déstabiliser le pays. Le département d’État précise que ces deux groupes n’ont aucun lien avec des activités terroristes, ni avec les incendies de forêts en Kabylie en 2021, ni avec l’assassinat de Djamel Bensmail, un jeune homme lynché par la foule après avoir été faussement accusé de pyromanie par le régime.

Le régime algérien et la répression de l’opposition : une loi antiterroriste abusive
Le rapport américain fait également référence à l’utilisation abusive des lois antiterroristes par l’Algérie pour réprimer l’opposition politique. En particulier, l’accent est mis sur le nouvel article 87 bis du Code pénal algérien, adopté récemment, qui permet de qualifier de « terroristes » toute personne ou tout acte s’opposant au régime (comme ce fut le cas pour l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal). Cet article a été largement critiqué par des organisations internationales, y compris l’ONU, qui affirment que ces lois sont utilisées pour criminaliser les opposants politiques et réprimer la liberté d’expression. Les États-Unis soulignent que l’Algérie utilise ces lois pour arrêter des militants, des journalistes et des manifestants pacifiques qui osent critiquer le gouvernement ou exprimer des idées contraires à la ligne officielle. Cela a conduit à de nombreuses arrestations et à une restriction des libertés publiques dans le pays. Le rapport américain fait un parallèle entre cette répression et les violations des droits de l’homme qui ont marqué l’histoire récente de l’Algérie.

Le contexte diplomatique : une visite en apparence cordiale
Malgré ces critiques sévères du régime algérien, l’ambassadrice Elizabeth Aubin Moore a été reçue à bras ouverts par les autorités algériennes, un contraste frappant avec les réactions hostiles que le régime a eues envers d’autres pays, comme l’Espagne en 2022 et la France en 2024, après des décisions politiques contraires à ses intérêts. En 2020, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur à Washington après la reconnaissance par les États-Unis de la marocanité du Sahara, mais cette fois, l’Algérie a choisi de ne pas réagir de manière aussi virulente contre les États-Unis. L’objectif de la rencontre entre Ahmed Attaf et Elizabeth Aubin Moore, selon un communiqué officiel du ministère algérien des Affaires étrangères, était de revoir les relations bilatérales entre les deux pays et de mettre en lumière les progrès réalisés dans les projets de partenariat économique. Aucun mot n’a été mentionné sur les critiques du rapport américain, laissant entendre que les autorités algériennes préfèrent passer sous silence les critiques internationales en faveur de la consolidation des relations économiques avec les États-Unis.

Une coopération économique malgré les tensions politiques
Cette rencontre a aussi souligné les progrès réalisés dans la mise en œuvre des projets économiques bilatéraux, mais il reste à savoir dans quelle mesure ces projets pourront se concrétiser dans un contexte diplomatique aussi tendu. L’Algérie semble privilégier les aspects économiques de ses relations avec Washington, tout en ignorant les critiques diplomatiques formulées par le département d’État américain. Ce rapprochement avec les États-Unis, bien qu’exprimé par des déclarations positives sur la coopération économique, se déroule donc dans un contexte de tensions politiques, notamment concernant la question des droits de l’homme et de la liberté d’expression en Algérie.

En bref : un régime algérien sous pression
Le régime algérien se trouve dans une position délicate après la publication du rapport sur le terrorisme, mais il semble avoir choisi d’ignorer les critiques en favorisant un dialogue pragmatique sur le terrain économique. La répression de l’opposition, l’utilisation de lois antiterroristes pour contrôler les dissidents et l’instrumentalisation de la question du terrorisme pour justifier sa politique intérieure sont des points de tension majeurs entre l’Algérie et les pays occidentaux, notamment les États-Unis. Toutefois, le régime Algérien semble ne vouloir mettre en avant que la coopération économique avec les États-Unis, courber l’échine, baisser les yeux et faire profil bas, plutôt que de se lancer dans un affrontement diplomatique ouvert.