jeudi, décembre 26, 2024
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Maroc : mise en application de la libération conditionnelle

Maroc : mise en application de la libération conditionnelle

Les autorités compétentes du ministère de la Justice, en étroite collaboration avec les services pénitentiaires, sont activement engagées dans l’application de la politique de libération conditionnelle des détenus. Cette initiative, visant à favoriser la réinsertion des personnes incarcérées et à réduire la pression exercée sur le système pénitentiaire, a déjà donné ses premiers résultats avec la libération de plusieurs détenus, dont un premier groupe récemment sorti de la prison Zaki à Salé.

La mise en œuvre de cette mesure intervient dans le cadre d’une politique nationale plus large visant à alléger la surpopulation carcérale et à renforcer les mécanismes de réinsertion des détenus dans la société. Le Maroc fait face à un défi considérable en matière de gestion carcérale, avec un système pénitentiaire qui abrite actuellement plus de 100 000 détenus, dont près de 40 000 sont en détention préventive. Dans ce contexte, la libération conditionnelle devient une solution clé pour alléger les prisons surpeuplées, tout en contribuant à la réhabilitation des prisonniers.

Le premier groupe de six détenus à bénéficier de cette mesure a quitté la prison de Salé après un examen minutieux de leurs dossiers par la Direction des affaires pénales et de l’administration pénitentiaire (DAPAP), relevant du ministère de la Justice. Cette libération a été accordée à ceux qui avaient déjà purgé les deux tiers de leur peine, un critère déterminant pour l’application de la libération conditionnelle.

Selon le quotidien arabophone Assabah, l’un des détenus libérés est un chauffeur de poids lourd, condamné à trois ans de prison pour son implication dans le trafic de drogue. Ayant déjà purgé une grande partie de sa peine, il a été jugé éligible à la libération conditionnelle. Les autres membres de ce groupe incluent divers individus, également jugés aptes à bénéficier de cette mesure en raison de leur bonne conduite et de leur participation aux programmes de réhabilitation.

D’autres détenus pourraient suivre dans les prochains jours, en fonction de l’examen détaillé de leurs dossiers par les services compétents du ministère. Selon les sources d’Assabah, le ministère de la Justice a déjà préparé et envoyé aux directeurs des prisons des listes de détenus potentiellement éligibles, en tenant compte des critères définis par le code de procédure pénale et par la loi n°10.23, régissant l’organisation des établissements pénitentiaires. Ces critères incluent notamment la bonne conduite du détenu, sa participation aux programmes de réinsertion et de réhabilitation, ainsi que la capacité à fournir des garanties suffisantes quant à sa réintégration dans la société (notamment un emploi ou des moyens de subsistance).

Dans ce cadre, les autorités pénitentiaires examinent avec attention chaque dossier, afin de s’assurer que la libération conditionnelle ne soit appliquée qu’aux détenus qui, après avoir purgé une partie substantielle de leur peine, présentent des garanties de réinsertion sans représenter de risque pour la société. Selon Assabah, le ministère met également en place un suivi rigoureux de ces détenus une fois leur libération conditionnelle prononcée, afin d’assurer leur réinsertion effective et durable.

En parallèle, l’administration pénitentiaire s’efforce d’améliorer l’infrastructure des établissements pénitentiaires, en vue d’assurer des conditions de détention plus humaines et de répondre à l’afflux important de détenus, tout en maximisant les chances de réinsertion des prisonniers.

Cette mesure de libération conditionnelle, qui fait partie d’une approche plus globale de réforme du système pénitentiaire marocain, s’inscrit dans les efforts du gouvernement pour réformer son appareil judiciaire et pénal. L’objectif est de trouver un équilibre entre la nécessité de punir les crimes et la volonté d’offrir des possibilités de réhabilitation aux délinquants, en particulier à ceux qui ont montré des signes de rédemption.