lundi, janvier 6, 2025
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Le Maroc va-t-il mettre fin aux cartes d’embarquement en papier ?

Le Maroc va-t-il mettre fin aux cartes d’embarquement en papier ?

L’ère du numérique se généralise de plus en plus dans le monde moderne, et le secteur aérien n’échappe pas à cette tendance. Alors que certaines compagnies aériennes, comme Ryanair, ont déjà fait le choix de supprimer les cartes d’embarquement papier en faveur de solutions entièrement numériques, la question se pose désormais pour d’autres régions, y compris le Maroc, où cette transition est encore en cours.

Actuellement, la plupart des voyageurs ont la possibilité de choisir entre une carte d’embarquement traditionnelle en papier ou un code QR numérique sur leur téléphone portable. Toutefois, cette option pourrait bientôt devenir obsolète, remplacée par des technologies plus modernes et plus efficaces qui visent à simplifier et accélérer les processus d’enregistrement et d’embarquement dans les aéroports.

Une évolution vers la biométrie
Tony Douglas, le directeur général de la compagnie Riyadh Air, prédit que les cartes d’embarquement, qu’elles soient papier ou numériques, disparaîtront d’ici 2030, au profit de la biométrie. La reconnaissance faciale et les empreintes digitales, déjà en phase de test dans plusieurs aéroports à travers le monde, devraient remplacer les documents physiques. « Ce que nous avons conçu est plus proche de ce que proposent des services comme Uber ou Amazon, créant ainsi une expérience entièrement numérique », a-t-il expliqué dans une interview au Telegraph, soulignant ainsi son ambition de révolutionner le secteur avec une expérience de voyage ultra-modernisée.

Les aéroports du futur, en particulier ceux des grandes métropoles mondiales, devraient donc offrir une gestion entièrement automatisée des flux de passagers, de l’enregistrement à l’embarquement, en passant par la sécurité. Paul Charles, expert en voyages, partage cette vision et va même plus loin en affirmant que d’ici dix ans, les passeports papier, eux aussi, seront relégués aux oubliettes. Selon lui, les nouvelles technologies de reconnaissance oculaire et de reconnaissance faciale deviendront la norme pour vérifier l’identité des voyageurs, remplaçant ainsi la nécessité de documents physiques.

Les avantages et inconvénients de cette transition
Bien que cette évolution soit prometteuse et promette de grandement simplifier les déplacements, elle soulève cependant quelques inquiétudes. L’un des principaux inconvénients réside dans la dépendance accrue vis-à-vis des smartphones. En effet, si la solution numérique permet d’éviter la perte des cartes d’embarquement, elle repose entièrement sur l’équipement mobile du passager. Paul Charles a mis en garde contre ce problème potentiel, soulignant que la décharge des téléphones portables pourrait devenir un véritable casse-tête. « Si votre téléphone se décharge avant l’embarquement, vous vous retrouvez sans moyen d’accès aux informations nécessaires », avertit-il. En réponse à cette problématique, il appelle les aéroports et compagnies aériennes à multiplier les points de recharge et à développer des solutions de secours pour les passagers dans cette situation.

Le Maroc : un pays à la croisée des chemins
Quant au Maroc, bien que le pays ait pris des mesures pour moderniser ses infrastructures et ses processus dans le cadre de sa stratégie d’intégration numérique, la transition vers des cartes d’embarquement exclusivement numériques n’est pas encore entièrement généralisée. Actuellement, pour certains vols, le royaume exige encore la présentation de cartes d’embarquement papier, notamment pour des compagnies comme Ryanair. Ces dernières continuent de renforcer la règle en imposant des amendes substantielles aux passagers ne respectant pas cette exigence.

Cependant, le Maroc semble se préparer à franchir cette étape, à mesure qu’il s’engage dans des projets d’envergure pour moderniser son secteur du transport aérien, notamment en vue de plusieurs événements internationaux à venir, qui devraient l’amener à réévaluer sa politique sur les cartes d’embarquement. Les technologies numériques, y compris la biométrie, commencent à faire leur apparition dans les principaux aéroports du pays, avec des tests de reconnaissance faciale et des systèmes automatisés d’enregistrement. Si ces initiatives se généralisent, elles pourraient bien se traduire par une adoption plus large des cartes d’embarquement numériques, à terme.

Le Maroc pourrait ainsi devenir l’un des premiers pays d’Afrique et du monde arabe à adopter cette révolution technologique dans ses aéroports. Cela correspondrait à la dynamique de modernisation et de numérisation qui caractérise le pays ces dernières années, notamment avec le développement des infrastructures digitales, de l’e-commerce et des services en ligne.

En bref…
La transition vers un secteur aérien sans papier, fondé sur des technologies avancées comme la biométrie, semble inéluctable. Si des géants aériens comme Ryanair ont déjà franchi le pas, d’autres pays et compagnies aériennes, y compris le Maroc, sont en train d’évaluer les avantages et défis de cette évolution. Dans un avenir proche, les passagers pourraient donc se retrouver à voyager avec peu ou pas de documents physiques, leurs smartphones devenant la clé de tout leur parcours de voyage. Cependant, la dépendance accrue aux appareils numériques soulève des questions importantes, qui devront être résolues avant que cette transition ne soit pleinement effective.