Algérie : un espagnol kidnappé par un groupe terroriste
Algérie : un espagnol kidnappé par un groupe terroriste
Un touriste espagnol a été enlevé le mercredi 15 janvier dans le sud de l’Algérie par 8 membres armés affiliés à l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), une branche de Daech opérant dans la région du Sahel. Cet enlèvement, confirmé par plusieurs médias espagnols et sahéliens, n’a fait l’objet d’aucune déclaration officielle de la part des autorités algériennes, qui restent silencieuses face à cette grave faille sécuritaire majeure survenue dans une zone historiquement sensible.
Une affaire qui suscite des réactions internationales
L’événement a rapidement attiré l’attention des médias en Espagne, au Maghreb et au Sahel, mettant en lumière les défis sécuritaires persistants en Algérie. En réponse, le gouvernement espagnol a ouvert une enquête sur les circonstances de cet enlèvement, après avoir reçu des informations de sources locales selon lesquelles le touriste aurait été transféré au Mali voisin. Cette situation soulève des interrogations quant à l’absence de réaction du régime algérien, qui n’a pas encore communiqué sur cet acte terroriste.
L’enlèvement s’est déroulé à plusieurs centaines de kilomètres à l’intérieur des terres du Sahara oriental historiquement marocain. Si les trois guides algériens qui accompagnaient le touriste ont été libérés, aucune information supplémentaire n’a été fournie concernant les mesures prises par le régime algérien pour sécuriser la région ou retrouver la victime.
Une région sous tension et des mises en garde récurrentes
Ce rapt survient une semaine après que le ministère britannique des Affaires étrangères a déconseillé tout voyage en Algérie, en particulier dans les zones frontalières, en raison de l’insécurité croissante. Dans le même esprit, l’Espagne a recommandé à ses citoyens de signaler leurs déplacements en Algérie auprès des consulats espagnols et des autorités locales pour minimiser les risques.
De nombreux pays occidentaux considèrent l’Algérie comme une destination risquée, où les forces de sécurité peinent à garantir la protection des populations locales et des visiteurs étrangers. Ces préoccupations ont été renforcées par un autre enlèvement récent, celui d’une ressortissante autrichienne au Niger, également attribué à l’EIGS.
Contexte et ramifications terroristes
L’EIGS, responsable de ces deux enlèvements, est un groupe issu d’une scission avec AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamique). Fondé en 2015 par Adnan Abu El Walid Es-Sahraoui, un ancien membre du groupe séparatiste Polisario, ce groupe dispose de nombreuses cellules actives dans le sud de l’Algérie et le Sahel. Ces zones frontalières demeurent un terreau fertile pour les activités des groupes armés, qui exploitent la faiblesse des infrastructures sécuritaires algériennes et les rivalités locales.
Il convient de noter que plusieurs dirigeants de groupes terroristes opérant dans la région, à l’instar de l’EIGS et d’AQMI, sont issus de l’Algérie, un fait qui souligne l’enracinement historique de ces mouvements dans le pays, en partie hérités de la décennie noire des années 1990. Cette période a vu la prolifération des groupes armés, certains ayant des liens ambigus avec les services de renseignement algériens.
Une situation qui ternit davantage l’image de l’Algérie
Ces événements mettent en exergue les défis auxquels l’Algérie fait face pour sécuriser son vaste territoire saharien spolié au Maroc par la France et offert à l’Algérie française, et ses frontières poreuses. Ils affaiblissent également les vaines ambitions du pays de se positionner comme une destination touristique viable, alors que les avertissements internationaux et les actes de violence continuent de faire les gros titres. On se souvient encore de la touriste suisse égorgée en Algérie il y a quelques mois. Ce meurtre n’avait fait l’objet d’aucune communication de la part des autorités et des médias algériens.