Le Maroc va importer 100.000 têtes de bétail d’Australie

Le Maroc a conclu un protocole d’accord avec l’Australie portant sur l’importation annuelle de 100 000 têtes de bétail vivants (principalement des moutons). Actuellement, une délégation marocaine, composée de quinze membres incluant des responsables officiels et des importateurs, est en mission à Perth, en Australie. L’objectif de cette mission est de finaliser les modalités pratiques de cette transaction et de renforcer les liens commerciaux entre les deux pays dans le domaine de l’importation de bétail vivant.

La délégation marocaine doit rencontrer les dirigeants du Conseil des exportateurs de moutons australiens (ALEC) pour discuter des conditions d’importation des moutons, avec la perspective d’élargir cette coopération à d’autres types de bétail, notamment les bovins et les chèvres, dans un futur proche. Le protocole d’accord devrait être signé dans les prochains jours, et la première cargaison de moutons est attendue au Maroc avant le mois de mai prochain. Ces échanges sont particulièrement importants dans le contexte actuel de la filière bétail et viande au Maroc, où une pénurie a été signalée.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des nouveaux accords bilatéraux conclus entre le Maroc et l’Australie, visant à renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays. Ces accords font suite à près de deux ans de négociations intenses, témoignant de la volonté des deux nations de diversifier et consolider leurs relations économiques. Le bétail australien est reconnu pour sa qualité exceptionnelle sur le marché international, étant réputé pour sa fiabilité, sa santé et l’absence de maladies, contrairement à d’autres pays producteurs qui rencontrent fréquemment des problèmes sanitaires ou d’approvisionnement irréguliers.

L’Australie, en tant que leader mondial dans l’exportation de moutons vivants, met en avant des standards rigoureux de qualité et de sécurité sanitaire pour ses produits. La viande d’agneau australienne, notamment, est considérée comme l’une des plus saines au monde. Elle est particulièrement appréciée pour sa faible teneur en graisses et en cholestérol, ainsi que pour sa richesse en fer et en zinc, des éléments essentiels pour une alimentation équilibrée. De plus, les animaux sont élevés dans des conditions naturelles, principalement nourris de pâturages et de céréales sèches, garantissant ainsi la qualité supérieure et la saveur exceptionnelle de la viande.

Cette coopération entre le Maroc et l’Australie intervient à un moment crucial pour le secteur agricole marocain. En effet, le ministre marocain de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a récemment annoncé une baisse significative du cheptel national. Selon ses déclarations, le cheptel marocain a diminué de 38% par rapport à 2016, année du dernier recensement agricole. Cette réduction a eu un impact direct sur la production de viande dans le pays. Alors qu’auparavant, environ 230 000 têtes étaient abattues chaque année pour répondre à la demande nationale, ce chiffre a chuté à une estimation comprise entre 130 000 et 150 000 têtes.

Cette baisse de la production de viande a des conséquences importantes, notamment sur l’approvisionnement du marché local et sur les prix de la viande. Dans ce contexte, l’importation de moutons vivants en provenance d’Australie représente une solution stratégique pour faire face à la demande intérieure et garantir une offre stable, tout en contribuant à soutenir l’industrie de la viande au Maroc.

Le protocole d’accord avec l’Australie pourrait ainsi jouer un rôle clé dans la stabilisation du marché marocain du bétail, en apportant des ressources supplémentaires et en permettant d’assurer une qualité constante de la viande disponible pour les consommateurs marocains. Cela pourrait également renforcer les relations bilatérales entre les deux pays, tout en créant des opportunités économiques et commerciales supplémentaires dans d’autres secteurs.