17 marins pêcheurs portés disparus au large de Dakhla
17 marins pêcheurs portés disparus au large de Dakhla
Depuis le 17 février 2025, 17 marins ont disparu au large de Dakhla, laissant leurs familles dans une profonde détresse. Malgré des recherches intensives et de nombreuses démarches pour obtenir des réponses, leur sort demeure inconnu, et la disparition soudaine de leur bateau de pêche reste un mystère.
Cette affaire a pris une ampleur nationale et a été portée jusqu’au Parlement, comme le rapporte le journal arabophone Al Akhbar dans son édition du 7 mars 2025. Un député a interpellé le secrétaire d’État chargé de la Pêche maritime, à travers une question écrite, sur les mesures prévues pour améliorer la sécurité en mer et prévenir de telles tragédies.
Le parlementaire a notamment plaidé pour la mise en place d’un organe national de sauvetage en mer moderne et performant, afin de garantir des interventions rapides et efficaces en cas de naufrage. Il a également mis en avant la nécessité de construire des héliports le long des côtes marocaines, pour faciliter le déploiement d’opérations de secours aériennes. En parallèle, il a insisté sur l’acquisition de vedettes de sauvetage de nouvelle génération, conformes aux normes internationales, pour renforcer les capacités de recherche et de sauvetage en mer.
Plus de trois semaines après la disparition du bateau et de son équipage, les recherches n’ont toujours rien donné. Le bateau avait pris la mer comme à son habitude, mais n’a plus donné aucun signe de vie après son départ. Ce qui intrigue particulièrement, c’est que la radio de bord n’a émis aucun signal de détresse, et que le centre de sauvetage maritime de Bouznika n’a reçu aucun appel d’urgence en provenance de la zone où le bateau a disparu.
Cette absence totale de communication ajoute une part de mystère à l’affaire. Habituellement, en cas de problème technique ou de conditions météorologiques difficiles, un appel d’urgence est envoyé. Or, dans ce cas précis, aucun indice ne permet d’expliquer la disparition soudaine du navire et de son équipage.
Dès que l’alerte a été donnée, les autorités portuaires de Dakhla ont déployé la vedette de sauvetage « El Wahda », spécialisée dans les opérations de secours en mer, afin d’explorer la zone où le bateau aurait été aperçu pour la dernière fois. En parallèle, la Marine royale et la brigade maritime de la gendarmerie royale ont procédé à des ratissages aériens et maritimes, couvrant de vastes étendues d’eau. Mais aucun débris ni indice n’ont été retrouvés jusqu’à présent.
Les familles des marins disparus, toujours dans l’incertitude et l’angoisse, dénoncent un manque de communication des autorités sur l’avancement des recherches et réclament plus de transparence. Certaines ont même lancé des appels à l’aide sur les réseaux sociaux, demandant aux instances concernées d’intensifier les efforts pour retrouver leurs proches.
Le quotidien Al Akhbar met en lumière un problème plus large : ces derniers mois, les naufrages de bateaux de pêche se sont multipliés dans le sud du pays. Cette situation alarmante soulève des questions sur l’état mécanique des embarcations utilisées par les pêcheurs. Beaucoup d’entre elles, souvent vieillissantes et mal entretenues, ne semblent pas adaptées aux conditions maritimes difficiles et aux exigences de la navigation au large.
Certains observateurs estiment qu’une révision des normes de sécurité s’impose, notamment à travers un contrôle plus strict des licences de navigation et des inspections régulières des navires avant leur départ en mer.
Alors que les recherches se poursuivent, cette disparition tragique met en lumière les failles du système de sécurité maritime au Maroc. L’absence de dispositifs de localisation avancés sur les bateaux, le manque de moyens de secours modernes et l’inadaptation des infrastructures de sauvetage sont autant de défis à relever pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
En attendant des avancées dans l’enquête, les proches des 17 marins disparus vivent dans une attente insoutenable, espérant un jour connaître la vérité sur ce qui est arrivé à leurs êtres chers.