dimanche, avril 20, 2025
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Le Maroc, un modèle de dialogue islamo-chrétien

Le Maroc, un modèle de dialogue islamo-chrétien

Tolérance religieuse et diplomatie inter-confessionnelle : le Maroc, un pont entre l’islam et le christianisme

Relations Maroc–Vatican : un dialogue historique ancré dans la tolérance religieuse
Le Maroc continue de se distinguer dans le paysage du monde musulman par sa politique de tolérance religieuse et son dialogue soutenu avec le Saint-Siège. Dans une interview accordée au média catholique Aleteia, l’analyste géopolitique et historien Jean-Baptiste Noé souligne que « le gouvernement marocain n’a jamais persécuté les chrétiens », mettant en lumière une tradition de coexistence qui remonte à l’Antiquité.

Un héritage chrétien plurimillénaire
L’article publié par Aleteia met en avant le riche patrimoine chrétien du Maroc, profondément enraciné dans l’histoire antique du pays. Bien avant l’arrivée de l’islam, le territoire correspondant au Maroc actuel faisait partie de la Maurétanie tingitane, une province de l’Empire romain, où des communautés chrétiennes s’étaient déjà établies. À Volubilis, ancienne capitale provinciale, vivaient des chrétiens issus des rangs des marchands, soldats et administrateurs romains. « Ces vestiges sont les témoins d’une présence chrétienne qui remonte à près de deux millénaires », affirme Jean-Baptiste Noé.

Des édifices symboles de tolérance
Cette continuité historique trouve aussi écho dans le paysage architectural du Royaume. Après l’indépendance, des lieux de culte chrétiens ont continué à être érigés, à l’image de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Tanger, inaugurée en 1961. Elle succède à d’autres édifices majeurs comme la cathédrale Saint-Pierre de Rabat, bâtie en 1921 sous le protectorat français. Pour l’analyste, ces monuments religieux témoignent d’une tolérance institutionnelle stable, dans un pays où le roi, en tant que Commandeur des croyants, veille à la protection des différentes confessions.

Un dialogue constant avec le Vatican
Les relations diplomatiques entre le Maroc et le Vatican ne datent pas d’hier. Depuis 1976, les deux États entretiennent des liens réguliers et cordiaux, renforcés au fil des décennies par des initiatives de haut niveau. En avril 1980, le roi Hassan II devient le premier chef d’État musulman à se rendre officiellement au Vatican, où il est reçu par le pape Jean-Paul II. Cinq ans plus tard, en 1985, ce dernier se rend au Maroc – une première là aussi pour un souverain pontife dans un pays musulman – et s’adresse à plus de 100 000 jeunes Marocains réunis au stade de Casablanca, dans une atmosphère marquée par l’ouverture et la paix interreligieuse.

Un équilibre préservé malgré les mutations politiques
Même l’arrivée au pouvoir des islamistes dans les années 2010 n’a pas remis en question cette orientation. « Contrairement à d’autres pays musulmans comme l’Égypte ou l’Algérie, le Maroc a su maintenir sa stabilité et préserver son modèle de modération », analyse Jean-Baptiste Noé. Cette continuité a permis au Royaume de conserver sa place de partenaire privilégié du Vatican, dans un contexte mondial souvent marqué par la montée de l’intolérance religieuse.

Le Maroc, un modèle de dialogue islamo-chrétien
Le voyage du pape François au Maroc en mars 2019 s’inscrit dans cette dynamique. Reçu par le roi Mohammed VI, le souverain pontife a participé à des échanges interreligieux et a célébré une messe en présence de la communauté catholique locale. Quelques mois plus tard, Cristobal Romero, alors archevêque de Rabat, est élevé au rang de cardinal par le pape, une distinction inédite pour le Maroc.

Pour Jean-Baptiste Noé, ce geste fort s’inscrit dans la volonté du Vatican de faire du dialogue avec l’islam un pilier de son pontificat. Le Maroc, de par sa tradition historique de coexistence et son engagement diplomatique, apparaît aujourd’hui comme un modèle de référence dans le monde musulman en matière de liberté religieuse et de dialogue inter-confessionnel.