Le Maroc veut libérer le potentiel de la jeunesse avec des financements adaptés
Entrepreneuriat : Une nouvelle «intilaka» pour les jeunes
Ce programme s’articule autour de trois principaux axes, à savoir le financement de l’entrepreneuriat, la coordination des actions d’appui et d’accompagnement de l’entrepreneuriat au niveau des régions, et l’inclusion financière des populations rurales.
Alors que le chômage des jeunes représente une véritable problématique, le Royaume veut encourager l’entrepreneuriat parmi cette catégorie.
Sous une impulsion royale, un programme intégré d’appui et de financement des entreprises a vu le jour début 2020. L’objectif est de libérer le potentiel des jeunes marocains dans le domaine économique.
Dans ce sens, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait présidé, fin janvier au Palais Royal à Rabat, la cérémonie de présentation du «Programme intégré d’appui et de financement des entreprises» et de signature des conventions y afférentes.
Ce programme s’articule autour de trois principaux axes, à savoir le financement de l’entrepreneuriat, la coordination des actions d’appui et d’accompagnement de l’entrepreneuriat au niveau des régions, et l’inclusion financière des populations rurales.
Concrètement, ce programme comporte plusieurs mesures destinées à contenir et à dépasser les difficultés qui entravent l’accès au financement des jeunes porteurs de projets et des Très petites et petites entreprises.
Plus concrètement encore, il a été procédé, au titre de ce programme, à la création d’un compte d’affectation spéciale «Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat» dans le cadre de la loi de Finances 2020. Ledit fonds est doté d’une enveloppe de 6 milliards de dirhams répartie sur une durée de 3 ans, financée à parts égales par l’Etat et le secteur bancaire.
Ce fonds, qui mobilise d’importantes ressources financières, bénéficiera principalement aux jeunes porteurs de projets et aux petites et moyennes entreprises afin de leur permettre d’accéder au financement.
Quelques jours après l’audience royale, le ministère des finances, Bank Al-Maghrib et le GPBM avaient dévoilé dans un communiqué conjoint les détails.
Les trois parties indiquent que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souligné le niveau élevé du taux d’intérêt bancaire qui serait appliqué aux bénéficiaires de ce programme.
Or, la vocation même de ce programme, sa large ambition et le fait qu’il cible essentiellement les petites et moyennes entreprises et les jeunes porteurs de projets requiert de baisser ces taux de façon significative.
«La fixation du niveau de ces taux devant être de nature à contribuer à promouvoir l’entrepreneuriat, à créer de l’emploi et à marquer progressivement une rupture dans la perception et dans les mentalités en rapport avec le crédit bancaire», relève-t-on du communiqué conjoint du ministère des finances, de BAM et du GPBM.
Et de préciser que «le secteur bancaire sera appuyé par plusieurs mesures et dispositions telles que la mise en place d’un mécanisme de refinancement illimité de la part de Bank Al-Maghrib, l’application par cette même institution d’un taux préférentiel dans le cadre de ce programme ou encore le relèvement du taux de garantie».
Les trois institutions soulignent par ailleurs que le Souverain a donné ses Hautes instructions pour que le Fonds Hassan II mette à la disposition du Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat un montant de 2 milliards DH sans intérêt, destiné au monde rural, soit le quart du montant global du fonds, en vue d’obtenir des taux encore plus préférentiels pour ce segment.
De même, le Souverain a fortement émis le souhait que le taux d’intérêt bancaire ne dépasse pas 2%, afin que ce programme soit réaliste et qu’il impacte positivement les populations et catégories ciblées.
C’est en réponse aux vœux du Souverain que le secteur bancaire a plafonné à 2% le taux d’intérêt, ce qui représente le plus bas taux jamais appliqué au Maroc.
S’agissant particulièrement du monde rural, le plafond sera de 1,75% et ce malgré le «risque crédit» plus élevé du fait de l’étroitesse du marché, la sensibilité aux aléas climatiques et aux fortes variations des prix des produits agricoles ; mesure qui favorisera l’émergence plus rapide d’une classe moyenne rurale.