Témara: une femme accusée par son mari de vols dans un tribunal
Témara: un individu accuse sa femme de vols dans un tribunal
Une femme de ménage vole des couteaux dans un tribunal. Et c’est son mari qui la dénonce. Est-ce un simple vol ou une tentative de faire disparaître des pièces à conviction? Une enquête a été ouverte.
Le procureur du roi près le Tribunal de première instance de Témara n’en revient toujours pas. Le cas devant lequel il s’est retrouvé, il y a une semaine, était pour le moins insolite. Une femme de ménage avait commis un larcin au cœur du tribunal et s’est fait dénoncer par son mari!
L’information telle qu’elle a été rapportée par le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 5 octobre, fait, en effet, état de vols de couteaux et autres coutelas saisis dans le cadre d’opérations de lutte contre le crime menées par la police.
D’après le quotidien, elle serait tout simplement entrée dans la salle où l’on range les pièces à conviction et autres objets saisis et se serait servie. Elle set rentrée chez elle avec son «butin».
Elle a suscité la suspicion de son mari qui a tout de suite deviné la provenance des objets qu’elle venait de ramener à la maison. Il a donc décidé de porter plainte et s’est présenté au commissariat du 6e arrondissement, à Témara, avec un sac contenant les objets volés.
Il l’a déposé sur le premier bureau qu’il a trouvé sur son chemin avant d’aller à la recherche du chef d’arrondissement. Quand on lui a demandé pourquoi il était là, l’homme a répondu qu’il voulait dénoncer des vols répétitifs au tribunal.
D’après le quotidien, personne, au commissariat, n’a voulu le prendre au sérieux. Mais, lorsqu’il a insisté en répétant que sa femme avait commis des vols au tribunal où elle travaille, on a fini par l’entendre.
Ses déclarations ont été consignées dans un PV rédigé en bonne et due forme. Après avoir expliqué que sa femme travaillait, en réalité, pour une société privée et qu’elle avait été affectée au tribunal, il a déclaré que, lorsqu’il avait noté les vols de son épouse, il avait décidé, en homme averti, de rapporter l’affaire de crainte d’être ensuite soupçonné de complicité.
Par la suite, poursuit le quotidien, la police, après avoir examiné de près les 9 coutelas ramenés par le mari au commissariat, a considéré qu’ils pouvaient effectivement provenir d’un lot d’objets saisis et de pièces à conviction.
Ils ont alors décidé d’alerter le procureur du roi qui a ordonné l’ouverture d’une enquête et mandaté la police judiciaire pour ce faire.
Selon le quotidien, on aurait voulu garder l’affaire au secret, mais elle a fini par éclater au grand jour. Les 9 couteaux ont effectivement été subtilisés dans la salle où sont rangées les pièces à conviction et les objets saisis.
Mais la question est de savoir si la femme de ménage a commis ce vol d’elle-même ou si un fonctionnaire du tribunal les lui a remis pour les faire disparaître.
Surtout, souligne le quotidien, que ce n’est pas la première affaire du genre. À Meknès, en effet, un sac contenant des pièces à conviction, des couteaux et des coutelas principalement, avait été retrouvé enterré près de la Fac. Après enquête, il s’est avéré que l’auteur de ce forfait était un fonctionnaire qui avait tenté de les faire disparaître.