vendredi, novembre 22, 2024
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Le Maroc a toujours affirmé que les interférences extérieures compliquent la crise libyenne

Le royaume du Maroc a toujours affirmé que les interférences extérieures compliquent la crise libyenne




Le Maroc a toujours soutenu que les interférences extérieures compliquent les efforts pour l’aboutissement à une solution à la crise libyenne, a affirmé le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidents à l’étranger, M. Nasser Bourita.




« Le Maroc a toujours dit que le problème de la Libye était l’ingérence extérieure. La solution à la crise libyenne aurait déjà pu être trouvée, mais l’ingérence extérieure a tout compliqué, car malheureusement la Libye est aujourd’hui devenue un enjeu diplomatique pour d’autres pays », a souligné M. Bourita dans une interview au journal italien La Repubblica.

Sur le dossier libyen, le Maroc, a-t-il poursuivi, a joué un rôle important sur la voie du règlement de la crise depuis les accords de Skhirat.

« À Bouznika, nous nous sommes concentrés sur l’unification des institutions libyennes. Nous avons également dit aux Libyens de ne pas gaspiller leur énergie à trouver des médiateurs ou d’autres personnalités, mais de s’atteler sur des solutions aux problèmes », a-t-il relevé.




Dans cet entretien, le ministre est revenu sur sa récente visite au Mali, sur Hautes instructions Royales, soulignant que « le Mali est à un moment crucial de son histoire et a besoin du soutien de la communauté internationale ».
« J’ai rencontré les autorités de transition pour apporter un message clair de SM le Roi Mohammed VI: encourager le pays vers une transition pacifique qui lui permettra de sortir de la crise dans laquelle il se trouve depuis des années », a-t-il dit.
Il a rappelé dans ce sens que le Maroc a formé des centaines d’Imams maliens au Maroc à un islam tolérant et modéré, précisant que le Mali a subi de terribles pressions terroristes ces dernières années.




Le ministre a évoqué à ce propos « un terrorisme qui est en train de changer » en Afrique, soulignant qu’il est important que la communauté internationale « prenne conscience de ce qui se passe sur le continent africain aujourd’hui avant qu’il ne soit trop tard ».
« En 2012, il y avait 656 attentats terroristes en Afrique. Aujourd’hui il y en a 4000, donc ils se sont multipliés. Il y a quelques années, les victimes des attentats en Afrique étaient moins de 300, aujourd’hui on a dépassé les 1000 et les victimes civiles sont très nombreuses », a-t-il fait observer.
« Il y a quelques années, il y avait un seul mouvement terroriste qui était Al Qaeda, aujourd’hui il y en au moins 7 », a-t-il enchainé, faisant remarquer que ces mouvements sont présents dans plusieurs pays.




S’agissant de la situation au Moyen-Orient, M. Bourita a réitéré la position du Maroc pour une paix durable au Moyen-Orient basée sur la notion de deux États.
Il a indiqué que SM le Mohammed VI en tant que Président du Comité Al Qods a toujours soutenu que la Ville sainte doit rester un lieu ouvert aux trois religions.
Pour ce qui est de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus en Afrique, le ministre a relevé que “de nombreux pays africains ont pris des mesures importants” dans ce sens, relevant toutefois que « si le volet sanitaire est plus ou moins sous contrôle, la situation socio-économique l’est beaucoup moins et cela pèsera sur le continent ». Il a indiqué à cet égard que « la gestion internationale de Covid 19 doit éviter de tomber dans l’égoïsme ».




Concernant la question de l’immigration, il a fait observer qu’il s’agit d’un phénomène naturel qui ne devrait pas représenter un danger.
« Avec les partenaires européens, nous devrions commencer à parler de responsabilité partagée. Nous avons dit à l’Europe que la politique migratoire telle qu’elle est aujourd’hui est une politique contre l’histoire de la Méditerranée, qui n’a jamais été une forteresse, mais un lieu d’échange entre les peuples », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne la relation avec l’Italie, il a indiqué que les deux pays sont déterminés à oeuvrer pour que le Partenariat stratégique signé entre eux l’année dernière « ne soit pas seulement un titre, mais qu’il devienne une réalité ».