Une production « Made in Morocco » pour réduire les importations et créer des emplois
La production « Made in Morocco » entre moyens et ambition de réduire les importations
Le gouvernement aspire à compenser les matériaux et produits importés de l’étranger, d’une valeur de 4 milliards de dirhams, sur milliards de dirhams annuels au total, par des matériaux fabriqués localement, en soutenant et en encourageant les investissements dans des secteurs qui offrent des opportunités inexploitées.
Le gouvernement s’est efforcé de limiter ces importations, qui peuvent être fournies par la production et la fabrication locales, dans le but d’alléger la pression sur la balance des devises fortes et de ralentir l’aggravation du déficit de la balance commerciale, tout en créant des emplois.
Les autorités ont eu recours à cette initiative en raison de la baisse des sources de devises fortes depuis que la crise du nouveau coronavirus ait frappé le pays, alors que les investissements directs étrangers ont diminué. Les revenus du tourisme ont été touchés de plein fouet et les exportations ont ralenti significativement.
Il y a quelques mois, le ministère de l’Industrie, du Commerce, du Numérique et de l’Économie verte a annoncé le lancement d’une banque de projets qui offrirait des opportunités importantes aux investisseurs. C’est une initiative qui n’est pas nouvelle.
Le Maroc a l’habitude de disposer d’institutions publiques et de bureaux dont la tâche principale est de créer une banque de projets. À cet égard, le ministère de l’Industrie a supervisé, mercredi dernier, la signature de 17 accords d’investissement, d’une valeur d’environ 857 millions de dirhams, avec un certain nombre d’entreprises des secteurs alimentaire, textile et industriel qui permettront la création de milliers d’emplois.
La fabrication locale est confrontée à de nombreux défis, y compris la nécessité de répondre au niveau de qualité disponible dans les produits importés de l’étranger, ce que les investisseurs doivent prendre en considération pour que les efforts de réduction de la valeur des importations puissent être tout de succès.
Le projet de loi budgétaire 2021 comprenait plusieurs dispositions visant à stimuler l’industrialisation locale, les droits de douane sur les importations ayant été relevés de 30% à 40%.
Ce qui permettra de détériorer le déficit de la balance commerciale et d’augmenter les recettes douanières. Pour le Centre Marocain des Conjonctures (CMC), il existe de grands obstacles à l’approvisionnement marocain, car il considère que le succès de la politique de « consommation de la production marocaine » est lié à la nécessité d’améliorer et de renforcer l’offre marocaine en termes de, quantité et qualité.
Les experts du centre soulignent que « la souveraineté économique ne signifie pas isolement, mais nécessite plutôt un choix correct en faveur des priorités économiques, sociales et environnementales ».
À cet égard, ils appellent à la sélectivité en ce qui concerne les investissements directs étrangers et les exportations, et l’évaluation des options économiques à la lumière de leurs effets globaux. Le CMC souligne également l’importance de donner la priorité aux industries locales.
Celles qui répondent aux besoins réels des citoyens, sans conduire à la fermeture du pays, et il souligne la nécessité d’encourager la diversification de l’industrie, d’assurer la sécurité alimentaire et d’atteindre une plus grande indépendance énergétique.
Il reste difficile de combler le déficit structurel de la balance commerciale du Maroc résultant d’importations dépassant les exportations, en raison du volume important des importations et de sa structure, qui se compose principalement de matériaux de transformation, de matériaux semi-finis, d’énergie et de céréales indispensables et soumis aux fluctuations de prix sur le marché international.
Bien que le Royaume soit lié à un certain nombre de pays ayant des accords de libre-échange, la plupart d’entre eux sont empreints d’un déficit persistant, ce qui signifie que l’offre d’exportation du pays est incapable d’exploiter dans une large mesure les opportunités disponibles.
Celles qui peuvent égaler ce qui est importé, réduisant ainsi le déficit. Dans ce contexte, Mohamed Chiguer, économiste et chef du Centre d’études et de recherches Aziz Bilal, souligne dans une déclaration que le Maroc a déjà été témoin d’expériences de lancement de projets d’investissement par les banques, similaires à celui lancé par le ministère de l’Industrie il y a quelques mois, mais il a souligné que le Royaume « n’a pas bénéficié des expériences antérieures et n’a pas travaillé à les capitaliser ».
Il a en outre indiqué que le Maroc avait le Bureau des contributions industrielles (BCI) en 1959 et le Bureau de développement industriel (BDI) dans les années 1990, qui sont des institutions publiques dont le rôle principal est de créer une banque de projets au profit des investisseurs marocains et étrangers.
L’économiste a déclaré que le BDI était lié à une banque spécialisée dans le financement des investissements industriels.
Elle porte le nom de Banque nationale de développement industriel; il se demande « où est le bureau et où est la banque ? »
En plus de la Banque nationale pour le développement industriel, de la banque immobilière et touristique et du Crédit agricole, Chiguer a souligné que l’État « a fait d’énormes efforts pour épargner la CIH et la faillite du Crédit agricole, et a pris la décision de liquider la banque du CIH, bien qu’elle ait été essentielle et importante ».
Mohamed Chiguer affirme qu’un pourcentage important d’importations marocaines ne peut pas être compensé par la production locale, expliquant que, « par exemple, il n’est pas possible d’abandonner l’importation d’hydrocarbures et tout ce qui est lié à sa transformation… déplorant qu’au total, il y a environ 60% des importations qui ne peuvent pas être contrôlées localement ».