vendredi, novembre 22, 2024
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Montpellier dit non à la cession de la grande mosquée au Maroc

Montpellier dit niet à la cession de la grande mosquée au Maroc




Le maire de Montpellier Michaël Delafosse affiche son opposition à la cession à 1 euro symbolique de la grande mosquée de La Paillade au Maroc.




À l’heure où le «projet de loi confortant la laïcité et les principes républicains» provoque des tensions, le projet de cession de la grande mosquée Averroès de La Paillade, la plus grande de la ville, au profit de l’Union des mosquées de France (UMF) très proche du Maroc n’est pas du goût de l’édile.
«Ma position est claire, ce n’est pas à un État étranger de prendre le contrôle de lieux de culte. En quoi, un État étranger viendrait se substituer aux Montpelliérains.
Dans l’esprit de la loi de 1905, c’est aux fidèles de prendre en charge leur gestion», a martelé M. Delafosse. Le lieu de culte se trouve à l’intérieur du périmètre de l’opération de réhabilitation ANRU en cours sur le quartier de La Paillade.




«On y définit les programmes d’aménagement que nous voulons réaliser», a précisé l’élu. Lhoussine Tahri, responsable d’Averroès tente de justifier l’opération de cession à 1 euro symbolique. «Il y a d’abord la gestion, il y a trop de charges. Les frais de fonctionnement, c’est 5 000 € par mois sans compter le salaire de l’imam.
Depuis mars et la crise sanitaire, les fidèles sont moins présents, il y a moins de rentrées d’argent mais une mosquée, il faut la faire tourner. […] Nous avons besoin de fonds.
Il faut refaire la toiture, c’est 150 000€», a-t-il expliqué. Ce projet fait suite à un processus de rachat avec échéances de ce lieu de culte jadis en bail emphytéotique entre la ville et l’association de gestion du lieu.




La direction des Domaines avait fixé le prix de vente à 1,2 M€. Un fonds que les fidèles s’étaient engagés à mobiliser. L’acquisition définitive du bâtiment interviendra en juin 2019, un an avant la dernière échéance fixée par la ville. Ce projet rappelle la cession de la mosquée Abou-Bakr-Essedik d’Angers au Royaume du Maroc.
«Ce qui se passe à Montpellier se passe ailleurs. En France, on demande la neutralité de l’État et là, un État étranger viendrait s’ingérer dans les affaires cultuelles de notre pays ?
C’est une ingérence, il faut dire stop», a-t-il fustigé, martelant que sa décision sera de préempter pour essayer d’empêcher cette cession.