Les tournages cinématographiques au Maroc en chute de 25% en 2020
Les tournages cinématographiques au Royaume du Maroc en chute de 25% en 2020
Selon Sarim Fassi-Fihri, directeur général du Centre cinématographique marocain (CCM), l’année s’achèvera sur une baisse de 25% du nombre de tournages et du chiffre d’affaires à cause de l’interruption liée au confinement durant 100 jours.
Alors que le chiffre d’affaires des tournages étrangers devrait chuter de 50% en 2020, celui des productions nationales a été moins impacté par l’arrêt d’activité lié à la période du confinement. À fin novembre, il s’élève à 560 millions de DH contre 750 millions sur toute l’année 2020, soit une baisse de 25%. Les chiffres du mois de décembre ne devraient pas trop changer cette variation, selon le CCM.
Ce chiffre d’affaires correspond à 250 tournages contre 344 durant l’année dernière, soit une chute de 27%. A fin 2020, la baisse pourrait être ramenée à 25% grâce à quelques tournages.
Dans le détail, 12 longs-métrages ont été tournés à fin novembre contre 22 en 2019 ; 15 docu-fictions contre 18 ; 77 courts-métrages contre 115 ; 2 moyen-métrages contre 1 ; 33 séries télévisées contre 39 ; 81 spots publicitaires contre 125 ; 27 téléfilms contre 20 ; et enfin 3 sitcoms contre 4 en 2019.
Baisse du nombre de tournages de long-métrages à cause du surcoût sanitaire
Sollicité pour commenter ces chiffres, Sarim Fassi-Fihri a déclarés que la plus importante baisse a concerné le nombre de tournages de long-métrages qui sont passés de 22 à 12.
« La raison est que les longs métrages qui sont réalisés par des producteurs indépendants ne sont pas des films de commande. En effet, la prise de risque est plus importante et le respect du protocole sanitaire lié au Covid 19 constitue un surcoût que la plupart des producteurs ne peuvent pas assumer.
« Quand c’est un téléfilm, une publicité ou une série commandés par une télévision, le surcoût Covid est pris en charge par les chaînes, alors que ce n’est pas le cas pour le long-métrage.
« Sachant que certains ont considéré que les frais supplémentaires étaient trop élevés, plusieurs personnes ont donc préféré reporter d’un an leur tournage alors qu’ils avaient touché la 1ère partie de l’aide », explique le DG en précisant que les chiffres n’étaient pas définitifs et qu’il n’excluait pas d’atteindre, à la fin de l’année 75 à 77% du nombre de tournages réalisés en 2019, soit 258 à 265.
Les productions pour la télévision ne se sont pas effondrées
À contrario selon lui, le contrecoup de la pandémie, en termes d’interruption et de surcoût, n’aura pas été aussi important pour les productions audiovisuelles réservées à la télévision.
« En effet, si le nombre de tournages publicitaires a un peu baissé, ça n’a pas été le cas des séries télévisées sachant que 33 ont déjà été tournées contre 39 l’année dernière soit un pourcentage de réalisation de 85% qui devrait atteindre 87% à la fin de l’année courante.
« Idem pour le nombre de fictions et de téléfilms tournés pour faire face à une demande plus importante du fait de la pandémie et du confinement.
« En effet, avec un arrêt de 3 mois où il ne s’est rien passé entre le 15 mars et le 28 juin, la baisse est beaucoup moins dramatique qu’elle ne paraît et nous nous en sortons plutôt bien », estime Fassi-Fihri qui se veut plutôt optimiste pour les tournages télévisés des programmes du ramadan 2021.
Les tournages de productions télévisées du ramadan 2021 ont déjà commencé
« Ainsi, plusieurs commandes de séries, fictions ou téléfilms qui seront diffusées durant le prochain ramadan ont été lancées avec des équipes qui ont commencé à les préparer voir même à les tourner.
« La bonne nouvelle est que malgré la pandémie actuelle qui n’est pas encore vaincue, les chaînes télévisées n’ont pas décidé de réduire la voilure pour leurs productions du ramadan de 2021.
Un chiffre d’affaire prévisionnel en 2020 en baisse de 200 MDH
« S’il reste encore un mois avant de se prononcer sur le volume des investissements réalisés en 2020, l’ensemble de la production nationale représentait en 2019 un montant total de 750 millions de dirhams », conclut le directeur général qui laisse entendre que la baisse de 25% du nombre de tournages devrait donc occasionner un chiffre d’affaires de 560 millions à la fin de l’année 2020.