Dégradation de la notation de la dette marocaine: Abdellatif Jouahri s’en prend à l’agence Fitch
Dégradation de la notation de la dette marocaine: Abdellatif Jouahri s’en prend à l’agence Fitch
Pour le wali de Bank Al-Maghrib, l’agence Fitch Ratings a manqué de professionnalisme et d’éthique en dégradant la note du Maroc à la veille d’une émission obligataire sur le marché international.
C’est peu dire que la dégradation de la note de la dette souveraine du Royaume du Maroc par l’agence de notation Fitch, en octobre dernier, a du mal à passer auprès des autorités monétaires du Royaume.
Ce n’est pas tant la dégradation de la note en elle-même que son timing qui a fortement déplu à Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM). Ce dernier n’a pas manqué de le faire savoir lors d’un point de presse tenu mardi après-midi.
«Dégrader la note du Royaume du Maroc à la veille d’une sortie du Trésor sur le marché international n’est ni professionnel ni éthique», a affirmé le gouverneur de la banque centrale.
«Quand on veut dégrader une notation, on ne le fait pas à la veille de la sortie d’un pays à l’international», a-t-il déploré. Cette dégradation est d’autant plus surprenante, selon Jouahri, que six mois auparavant, la même agence avait reconduit la note du Maroc».
À en croire le wali de BAM, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, est tout aussi surpris par l’attitude de l’agence de notation.
Il aurait d’ailleurs pris contact avec Fitch Ratings afin de lui demander des explications. Toujours est-il que malgré la dégradation de la note du Maroc par Fitch, le Trésor a pu lever 3 milliards de dollars sur les marchés internationaux.
Et ceci à de «très bonnes» conditions, s’est réjoui le gouverneur de la Banque centrale, que ce soit en termes de taux ou de maturité. Ces conditions étaient même meilleures que celles de la précédente sortie du Trésor, en septembre dernier.
Pour le wali de la banque centrale, cette sortie réussie du Trésor est le signe que les marchés financiers continuent de donner du crédit à la signature du Royaume du Maroc.
Il en veut pour preuve que la demande des investisseurs internationaux était au rendez-vous, puisqu’elle a atteint près de 13 milliards de dollars, alors que le Royaume du Maroc n’avait besoin que de 3 milliards de dollars.