(Officiel) L'Algérie possède désormais moins de réserves de changes que le Maroc
(Officiel) l’Algérie possède désormais moins de réserves de changes que le Royaume du Maroc
Les réserves de changes algériennes qui avaient atteint des montants astronomiques en 2013, couvrant plusieurs années d importations ne permettent à l Algérie de vivre que pour quelques mois. Elles sont désormais moins importantes que celles du Maroc.
C’est l’excellent économiste, mais beaucoup moins bon ministre de l’Industrie Ferhat Aït Ali qui en fait la révélation lors d’une interview à la chaîne I, la radio publique algérienne. Selon lui, les réserves de change du pays ne sont plus que de 29 milliards de dollars en cette fin d’année 2020.
C’est désormais en dessous du matelas financier en devises de Bank Al-Maghrib, la banque centrale marocaine, qui affichait, à fin septembre 2020, un montant de 299,1 milliards de dirhams en devises, soit quelque 33,29 milliards de dollars. C’est dire que l’Algérie n’a plus qu’une couverture d’un peu plus de 8 mois d’importations, si le chiffre de 29 milliards de dollars est confirmé, sachant qu’il est possible qu’il soit encore plus faible.
On est très loin du niveau de réserve de 194 milliards de dollars à fin 2013, qui permettait au pays d’assurer jusqu’à quatre longues années d’achat de biens en tout genre pour offrir aux Algériens un niveau de vie digne d’un émirat du Golfe. Malgré les nombreuses restrictions pour freiner la sortie de devises, le gouvernement algérien va tout droit dans le mur, notamment si les prix du pétrole ne remontent pas de manière significative.
L’inversion de cette tendance baissière ne pourra malheureusement pas se produire en 2021, puisque la loi de Finances a été élaborée sur la base d’un déficit de la balance des paiements de l’ordre de 14% du PIB, soit en valeur absolue quelque 25 milliards de dollars de moins, si l’on s’en tient à la production algérienne de 2020.
C’est dire que, toutes choses étant égales par ailleurs, il ne devrait rester que 4 à 7 milliards de dollars à la Banque centrale d’Algérie vers la fin de l’année qui s’annonce ou à peine deux mois d’importations. Il est clair qu’aucun pays au monde ne saurait se permettre d’être sur la corde raide et risquer de ne plus pouvoir importer les biens de première nécessité dont sa population a besoin pour vivre.
Pourtant, malgré ces 29 milliards de dollars encore dans les comptes de la Banque centrale algérienne, le scénario catastrophe n’est pas très loin de se produire, puisque le pays ne parvient plus à importer ses médicaments. En effet, selon le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), quelque 327 médicaments ne sont plus disponibles en Algérie.
Même des molécules jugées vitales manquent actuellement dans le pays. La question qui se pose est celle de savoir pourquoi, si les réserves sont encore au chiffre annoncé, le pays n’en achète plus. Autres produits que les Algériens ne parviennent plus à procurer depuis plusieurs mois, ce sont les véhicules neufs et même d’occasion, toute importation ayant été interdite.
Mais, malgré ces restrictions, il faut que l’Algérie envisage l’endettement auprès du Fonds Monétaire International (FMI) ou de la Banque mondiale, une hypothèse que Abdelmadjid Tebboune avait totalement exclue plus tôt cette année. Sauf que ne pas emprunter auprès des organismes internationaux et des autres bailleurs de fonds privés est un luxe que ne pourra plus se permettre l’Algérie.