Rabat et Moscou ou les bons baisers de la « diplomatie des intérêts »
Rabat et Moscou ou les bons baisers de la « diplomatie des intérêts »
Rabat qui a tenu à renforcer ses liens de coopération économique avec diverses capitales internationales, s’est, pour ce faire, consacrée à ce que d’aucuns interprètent comme une «diplomatie des intérêts». Qu’à cela ne tienne ! En cherchant à diversifier ses partenaires économiques indépendamment de ses positions politiques, ouverture par exemple, aux marchés de Chine, Russie et Royaume-Uni, en plus de ses partenaires traditionnels en Europe et en Amérique.
La décision stratégique américaine concernant la reconnaissance du Sahara marocain, a fait certes, sortir la Russie de ses gongs pour dénoncer la « violation » d’un « droit international », mais en réalité ce n’est que feu de paille.
Ce n’est rien d’autre qu’une expression de parité politique avec les États-Unis, compte tenu des enjeux économiques que le «Kremlin» compte réaliser au Royaume du Maroc.
Le journal « El Español » a dans son dernier numéro, évoquant la nature des relations entre le Royaume du Maroc et la Russie ces dernières années a souligné que le Royaume du Maroc est devenu le troisième partenaire économique de la Russie en Afrique et le second en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (MENA).
Le quotidien indiquait que la visite royale de 2016 avait ouvert une « nouvelle ère » de relations bilatérales, après la signature de dizaines d’accords à caractère économique en premier lieu, ainsi que le renforcement progressif de la coopération énergétique, industrielle et militaire au cours des prochaines années.
En outre, le Royaume et la Fédération de Russie ont signé un nouvel accord de coopération dans le domaine de la pêche maritime, remplaçant l’accord signé en 2016, qui a expiré en mars 2020.
En effet, le chef du représentant de l’Agence fédérale de la pêche russe au Royaume du Maroc, Mikhail Tarasov, s’est rendu à Laâyoune fin décembre, malgré les critiques russes de la décision américaine.
Ce qui indique clairement l’intérêt russe pour des intérêts plus économiques.
À cet égard, El Mehdi Fakir, commissaire aux comptes, expert-comptable et analyste économiste a déclaré: « La diversification des partenaires est un choix stratégique qui fait ses preuves depuis longtemps, car les relations traditionnelles avec l’Union européenne mettent parfois le Maroc sous une pression à caractère géopolitique ainsi qu’à la merci des fluctuations économiques de ces pays, comme lors des crises du milieu des années 90 et en 2008.
Fakir a expliqué, que « l’initiative royale cherchait à lier de nouvelles relations visant à diversifier les partenaires étrangers, de manière à assurer le développement durable d’une part, et les intérêts supérieurs du Maroc d’autre part ».
Le commissaire aux comptes, expert-comptable et analyste économiste a ajouté qu’ «il n’y a pas d’amitiés durables dans les relations internationales, au contraire, il n’y a que des intérêts permanents, qui nécessitent de les préserver».
L’analyste économique a expliqué que «la diplomatie marocaine est sortie de sa coquille protocolaire, et s’est lancée dans un processus de recherche de nouvelles approches stratégiques, notamment pour ne pas focaliser l’intérêt russe pour l’Afrique du Nord uniquement sur l’Algérie, en plus d’être ouverte au génie chinois, à la Turquie, l’Inde et d’autres émergences, ainsi que l’approfondissement des relations économiques avec l’Afrique.
Sans oublier le virage stratégique lié au fort retour de l’Amérique en Afrique par la porte marocaine».