Le patron du BCIJ revient sur les connexions entre le Polisario et les mouvances terroristes
Le patron du BCIJ revient sur les dangereuses connexions entre le Polisario et les mouvances terroristes
Depuis 2008 et au fil des démantèlements des cellules terroristes liées aux groupes jihadistes actifs dans la zone du Sahel et du Sahara, il a été établi l’existence de liens entre le front Polisario et le terrorisme transrégional.
C’est un fait incontestable. La prolifération et l’abondance des armes provenant du trafic international dans la région du Sahel et du Sahara, cette vaste zone qui n’est soumise à aucune autorité, est une réalité qui a largement été exploitée par le Polisario.
Les membres de la milice, protégée par Alger, ont rejoint les mouvements terroristes qui pullulent dans cette zone pour exécuter l’agenda destructif du Polisario avec comme cible le Maroc.
Entre autres mouvements terroristes rejoints, ou même dirigés, par les éléments du Polisario, l’AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique), Al-Mourabitoune, une organisation terroriste née en 2013 de la fusion du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et des «Signataires par le sang» et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une organisation militaire et terroriste formée en 2017 pendant la guerre du Mali.
Le nouveau patron du BCIJ, Habboub Cherkaoui, a également parlé, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Al Ayyam publié dans l’édition actuellement en kiosque, d’un autre mouvement qualifié de dangereux dirigé par un membre du Polisario natif de la ville de Laâyoune. Il s’agit du dénommé Adnane Abou Walid Al-Sahraoui. C’est un ancien membre d’Al-Mourabitoune qui s’est fait connaître en 2015 lorsqu’il a prêté allégeance, avec d’autres combattants, à «l’Etat islamique».
Un acte qui a déclenché une scission dans cette organisation. Adnane Abou Walid Al-Sahraoui s’en est donc allé créer son propre groupe terroriste qu’il a baptisé «État islamique dans le Grand Sahara».
Son adjoint est également un ancien membre de la milice du Polisario, dénommé Abdelhakim Sahraoui. Pour mesurer le danger de ce mouvement, le patron du BCIJ renvoie aux attaques perpétrées, entre 2016 et 2020, contre les postes des brigades conjointes des armées locales du Mali, du Niger et du Burkina-Faso et internationales.
Les attaques multiples effectuées par ce mouvement terroriste, dont les liens avec le Polisario sont incontestables, montrent le degré du danger qu’il présente pour toute la région. C’est pour dire que, souligne le patron du BCIJ dans l’entretien publié par Al Ayyam, les camps de Tindouf ont constitué depuis ces dernières années un terreau fertile pour l’éclosion des mouvements terroristes.
Les camps sont surtout considérés comme une réserve pour le recrutement des jihadistes pour les différentes organisations terroristes actives dans cette zone depuis l’époque du GSPC algérien, devenu plus tard AQMI.
Aujourd’hui, diverses organisations affiliées à Daesh se fournissent en candidats terroristes et en chair à canon dans ces camps avec la bénédiction et la complicité de la direction du Polisario. Cette complicité entre le Polisario et les organisations terroristes a d’ailleurs été démontrée.
Ceci au fil des investigations menées par les services antiterroristes marocains et des démantèlements successifs des cellules terroristes. C’est ainsi qu’en août 2008, lorsque la cellule Fath Al Andalous, groupuscule terroriste qui avait planifié des attaques dans plusieurs villes du Royaume mais aussi contre les membres de la Minurso, a été démantelée, il a été établi que ses membres avaient des liens avérés avec le Polisario.
Ils avaient même coordonné ces attaques avec le Front. En 2009, Al-Mourabitoune Al-Joudoud (les Nouveaux Almoravides), cellule dont les membres ont été arrêtés à Laâyoune et Agadir notamment, a été démantelée à son tour.
Ses membres voulaient asseoir le Califat au Sahara, et les services de sécurité ont trouvé en leur possession des enregistrements qui font l’apologie du séparatisme et qui démontrent clairement leurs liens avec le Polisario. Le «Front jihadiste sahraoui» a été démantelé un an plus tard.
Ceci confirme la réalité des accointances entre les séparatistes et le terrorisme transrégional. Entre autres opérations que ses membres avaient planifiées, la destruction de la ligne ferroviaire qui relie les mines de Boukraâ au port de Laâyoune.
Quelques années plus tard, en 2015, la cellule terroriste que le BCIJ avait démantelée et qui se faisait appeler «Les soldats du Califat au Maroc, wilaya de Laâyoune», avait planifié de monter un camp d’entraînement aux environs de la ville et de proclamer, plus tard, le Califat islamique sous l’égide de Daesh.
Les membres de cette cellule étaient très liés avec les responsables du Polisario, comme l’ont confirmé les investigations. De même, des opérations d’enlèvement d’étrangers dans la zone, dont celle de deux Espagnols et un Italien, par une organisation terroriste avec la complicité des membres du Front, démontre clairement les liens étroits entre le Polisario et le terrorisme.