France: Renvoyé en cour d’assises, Saad Lamjarred risque 20 ans de prison
Le chanteur Saad Lamjarred renvoyé aux assises pour viol aggravé
Nouveau rebondissement judiciaire pour la pop star marocaine Saad Lamjarred dans l’affaire de viol d’une jeune femme de 21 ans en France en 2016. Le célèbre artiste marocain, accusé d’avoir abusé une jeune femme de 21 ans en 2016 dans un hôtel parisien, a toujours nié les faits. La cour d’appel a décidé mardi qu’il devait être jugé par la cour d’assises.
Côté musique, ça marche. Le clip de sa dernière chanson cumule déjà plus de 7,2 millions de vues sur YouTube. Côté justice, ça coince.
Dans un arrêt du 2 mars, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a ordonné, conformément aux réquisitions du parquet général, le renvoi de Saad Lamjarred devant la cour d’assises pour viol aggravé et violence aggravée.
Selon elle, il existe des charges suffisantes contre le chanteur marocain d’avoir commis, le 26 octobre 2016 à Paris, ce crime et ce délit — ivre et sous l’emprise de la coke — sur Laura P., alors âgée de 21 ans. Pour la star de 35 ans, qui a toujours nié les faits, c’est un sacré revers.
L’annulation en avril d’un arrêt similaire par la Cour de cassation pour des raisons de procédure n’aura été qu’un simple sursis. En 2019, le premier juge avait, en l’absence de l’ADN du suspect ailleurs que sur la culotte de sa victime, même requalifié les faits en agression sexuelle aggravée, relevant du tribunal correctionnel.
Cette fois, il encourt 20 ans de réclusion. Dans cette affaire, où une inconnue un peu fleur bleue accuse une célébrité et grand séducteur, c’est le mystère de la chambre 714.
Avec deux certitudes. Laura P. et Saad Lamjarred, qui s’étaient rencontrés la veille dans une boîte de nuit parisienne, s’y sont retrouvés la nuit du 25 au 26 octobre 2016. Leur tête à tête langoureux à l’hôtel Marriott s’est interrompu quand la jeune femme a fui la chambre apeurée et portant des traces de coups.
Les déclarations « évolutives » du chanteur
Que s’est-il passé ? La cour d’appel pointe des déclarations « évolutives » du chanteur qui finira par relater qu’ils se sont embrassés, qu’elle l’a aidé à se dévêtir, déduisant alors qu’elle désirait avoir une relation sexuelle.
Selon lui, elle a brusquement changé de comportement, le repoussant et le griffant au cou. L’artiste dit l’avoir frappée au visage par peur. Les déclarations de la plaignante sont, elles, qualifiées de « constantes ».
Aux yeux de la cour, Laura P. a toujours affirmé avoir « refusé d’aller plus loin » qu’un baiser. Sa décision aurait déclenché la violence du chanteur et ses pénétrations forcées.
Elles sont « corroborées par l’examen gynécologique ». Et il y a ces trois employés de l’hôtel décrivant la jeune femme au tee-shirt déchiré, en pleurs, paniquée et poursuivie par la star qui aurait lâché « no proof » (pas de preuve) d’un air narquois.
Plaidant ces mêmes arguments à l’audience du 2 février, Me Jean-Marc Descoubes, avocat de Laura P., a aussi assuré que Saad Lamjarred a cherché — en pure perte — à dédommager la victime avec un bracelet et 150 euros.
Il a aussi cité l’intolérance à la frustration relevée par un expert psychiatre chez le mis en cause, déjà impliqué en 2010 dans une affaire de viol aux États-Unis soldée par une transaction.