vendredi, novembre 22, 2024
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UE : L’Espagne mobilise ses diplomates pour faire face à la campagne du Maroc

UE : L’Espagne mobilise ses diplomates pour faire face à la campagne du Maroc




Après la crise migratoire à Ceuta, l’Espagne et le royaume du Maroc s’affrontent dans une bataille diplomatique auprès des capitales des pays de l’Union européenne.




Après avoir mobilisé Bruxelles pour une prise de position en sa faveur, le gouvernement de coalition de gauche, qui est au pouvoir en Espagne depuis janvier 2020, s’organise pour un plaidoyer auprès des capitales des membres de l’Union européenne pour la ville occupée de Ceuta.

La ministre des Affaires étrangères a mobilisé les ambassades de l’Espagne auprès des pays des Vingt-sept pour contrer l’offensive diplomatique lancée par le royaume du Maroc.

Les «instructions» données portent sur la crise migratoire et le Sahara occidental révèle le journal espagnol El Confidencial. «Le royaume du Maroc s’active dans différentes capitales de l’Union Européenne.




Il s’active pour présenter sa version des événements liés à la crise actuelle dans les relations avec l’Espagne», indique la note.

Le département d’Arancha Gonzalez Laya estime nécessaire d’aider ses diplomates par une argumentation qu’ils utiliseront de manière proactive dans leurs contacts avec les ministères des Affaires étrangères» des pays de l’UE. Le document porte la signature de Camilo Villarino, directeur du cabinet de la ministre.

Il est l’un des rares haut fonctionnaire à avoir participé à l’opération d’accueil en catimini de Brahim Ghali dans un hôpital à Logroño. C’est surtout un fin connaisseur du Maroc puisqu’il était n°2 à l’ambassade d’Espagne à Rabat, durant quatre ans.




Le Sahara au coeur de la crise

Dans ce texte, Camilo Villarino martèle qu’ «il est évident que la réaction du Maroc ne peut être expliquée si l’accent n’est pas mis sur la question du Sahara occidental».

Un passage qui s’inscrit en faux par rapport à la version officielle donnée par la cheffe de la diplomatie espagnole au sujet de la tension avec Rabat. Mme Gonzalez continue d’écarter la question du Sahara comme étant la cause principale de la crise avec le Maroc, et ce bien avant l’hospitalisation de Brahim Ghali le 18 avril.

En effet, cette escalade dans les relations entre les deux pays voisins est la conséquence directe du rejet du gouvernement de coalition, par la voie de sa ministre des Affaires étrangères, de la reconnaissance par l’administration Trump de la marocanité du Sahara.




S’ensuivit un report sine die de la rencontre de haut niveau entre les gouvernements de l’Espagne et du royaume du Maroc. L’affaire Ghali n’est en fait que la goutte de trop.

Le 14 décembre dans une interview, la cheffe de la diplomatie a martelé que la solution à la question du Sahara occidental «ne dépend pas de la volonté ou de l’action unilatérale d’un pays, quelle que soit sa grandeur. Sur ce dossier le centre de gravité se situe à l’Organisation des Nations unies».

Et d’émettre le vœu que l’administration du président américain Joe Biden «puisse évaluer la situation et voir de quelle manière elle va se positionner et travailler en vue d’une solution juste et durable qui ne dépend pas d’un alignement d’un moment sur un camp ou sur l’autre».