Maroc: les biologistes refusent que les pharmaciens vendent des autotests
Maroc: les biologistes refusent que les pharmaciens vendent des autotests
Alors que la commercialisation des autotests n’a pas encore été autorisée par le ministère de la Santé, les biologistes refusent que les pharmaciens les vendent. Il faut dire que le dispositif médical représente de gros enjeux économiques.
Tension autour de la distribution du test antigénique Covid au grand public. Dans son édition du jour, L’Économiste annonce une tension sournoise entre les biologistes et les pharmaciens alors que la commercialisation de ces tests n’est même pas autorisée par les pouvoirs sanitaires.
Ainsi, le journal L’Économiste relève que « les biologistes contestent aux pharmaciens d’officine l’aptitude à procéder à ces tests car cela reviendrait à empiéter sur les platebandes des premiers ».
Mais ce n’est pas l’unique raison: « À l’évidence, les biologistes s’opposent à la vente des tests dans les pharmacies non pas seulement pour des questions de périmètre professionnel, mais aussi en raison des enjeux économiques derrière ce nouveau produit ».
Cela annule d’office l’appel aux services des laboratoires qui facturent les tests Covid (tests PCR et tests sérologiques) autour de 1.000 dirhams. La différence de prix est énorme car ces autotests sont vendus pour le moment exclusivement aux médecins dans le cadre de la commande publique autour de 70 dirhams l’unité.
Si les autorités sanitaires n’ont pas encore autorisé leur vente au public, c’est pour maîtriser la traçabilité des cas positifs, car les pharmacies d’officines ne sont pas connectées au système d’information du ministère de la Santé.
Ceci étant, le journal L’Économiste assure que la vente des autotests n’est pas sans rappeler que les pharmacies commercialisent déjà des tests de grossesse anisi que des tests de VIH.
D’où la légitimité pour les officinaux de nourrir l’ambition d’intégrer le circuit de distribution des autotests, sachant que les tests de dépistage rapide du Covid ne seront pas vendus directement aux utilisateurs mais effectués par les pharmaciens eux-mêmes.
Aujourd’hui, ils demandent officiellement au ministère de la Santé d’autoriser la vente de ces autotests dans les officines dans l’intérêt des citoyens, compte-tenu du rôle de proximité qu’ils jouent.
Il restera à régler la question de la traçabilité des résultats positifs. Celle-ci suppose, comme le note le quotidien, la connexion du réseau de pharmacies au système d’information du ministère de la Santé. « Pour l’être, les laboratoires d’analyses ont dû se plier à un cahier des charges des plus stricts ».