samedi, novembre 23, 2024
Politique

Pour un ex ministre algérien, Tebboune est un fou et un danger pour son pays et ses voisins

Algérie: un ancien ministre algérien qualifie Abdelmadjid Tebboune de «fou» et de «danger» pour son pays et ses voisins




C’est un gros pavé que vient de jeter dans la mare Noureddine Boukrouh, ancien ministre et ex-collègue d’Abdelmadjid Tebboune. Dans une tribune intitulée «Ce fou de Tebboune», il estime qu’il est désormais clair que l’actuel président algérien n’a de place que dans «un asile d’aliénés mentaux».




Sur sa page Facebook, l’ancien ministre du Commerce (1999-2005) d’Abdelaziz Bouteflika, Noureddine Boukrouh, a publié, ce lundi 14 juin 2021, une tribune-brûlot dans laquelle il dévoile ce qui lui semble être le vrai visage d’Abdelmadjid Tebboune, son ancien collègue au gouvernement.

Pour Noureddine Boukrouh, à l’origine de «l’Algérie nouvelle», dont le socle repose sur un président illégitime et une constitution ainsi que des législatives boudées par près de 80% des électeurs, se trouve un désaccord entre deux généraux: Gaid Salah et Wassini Bouazza.

Ce dernier, ex-puissant patron des renseignements algériens (DGSI), disposait d’un énorme dossier de corruption impliquant Abdelmadjid Tebboune, auquel il préparait déjà une cellule à la prison d’El Harrach, aux côtés de son fils, Khalid.




Et aux côtés de deux autres anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia. Sauf que, Gaid Salah, chef d’état-major et homme fort du régime après la mise à l’écart d’Abdelaziz Bouteflika suite au déclenchement du Hirak en février 2019, voyait dans le sulfureux dossier de Tebboune un bon CV d’un présidentiable, malléable et corvéable à merci.

La suite est connue, explique Noureddine Boukrouh: la mort suspecte de Gaid Salah, après l’élection de Tebboune, la libération de Tebboune junior, puis l’emprisonnement de Wassini Bouazza, déclassé au rang d’homme de troupe.

Et c’est finalement le général Said Chengriha, actuel chef d’état-major de l’armée, qui hérite du dossier noir de Tebboune, acculé à s’exécuter sous peine d’aller en prison.




«Jamais dans l’histoire des nations une telle proximité entre la prison et le sommet de l’Etat n’a été constatée», écrit Noureddine Boukrouh.

Mais le plus grave, c’est qu’à cause des effets simultanés de sa longue hospitalisation en Allemagne durant l’hiver dernier, de la pression antinomique exercée par Chengriha d’un côté et la contestation populaire anti-système de l’autre, l’actuel président algérien a commencé ces derniers mois à présenter des symptômes de «delirium tremens» (démence, folie), communément dû à un excès de consommation d’alcool. Pour Noureddine Boukrouh, «quand on n’est que simple quidam, devenir fou est un malheur inconsolable.

Mais quand on est le ‎chef d’Etat du plus grand pays d’Afrique, le problème prend les proportions d’une menace ‎nationale et d’une source de désordre international.




Ce n’est plus le sort d’un homme qui est en ‎jeu, mais celui d’une nation et de son voisinage.‎» En effet, dire que le Hirak est «béni» parce qu’il aurait permis de remplacer Bouteflika par Tebboune, et qu’en contestant ce dernier, le Hirak devient une minorité hors-la-loi, est un signe de dégradation avancée des facultés mentales chez l’actuel locataire d’El Mouradia, qui ferme les yeux et les oreilles face au peuple.

De même, le fait de déclarer sans sourciller que l’Algérie dispose de l’un des meilleurs systèmes de santé, avant de se faire transporter dans un avion médicalisé pour être soigné à deux reprises, pendant trois mois, en Allemagne, est symptomatique d’un manque de discernement chez Tebboune.

D’ailleurs, pour illustrer davantage la défaillance du système de santé algérien, Boukrouh aurait pu également citer les cas de Said Chengriha.




Il se soigne régulièrement en Suisse, où la rocambolesque affaire de Mohamed Benbatouche, nom d’emprunt du chef du Polisario, venu récemment se faire soigner en catimini en Espagne.

Tebboune manque également de cohérence mentale quand il s’agit de jongler avec les faux chiffres. Il les voit toujours à l’envers. Ainsi, lorsque des études scientifiques déclarent que les économies mondiales ont connu une récession de 20%, Tebboune parle de 80% en vue d’amortir le choc psychologique de la crise socio-économique qui sévit en Algérie. Et c’est exactement cette tendance démentielle à inverser les chiffres, qu’il vient de rééditer avec les législatives de samedi dernier, en déclarant majoritaire la minorité, et vice versa.

«Peut-on sensément parler de légitimité populaire quand 30% d’un peuple disent ‘Oui’ à ‎quelque chose et 70% ‘Non’?




C’est ce dernier taux et non le premier qui confère la légitimité, ‎sinon ce serait le monde à l’envers. Mais Tebboune n’en a cure» quand il dit que le taux de participation ne l’intéresse pas.‎

«Il a refoulé le souvenir qu’il a été élu par une minorité d’électeurs (4,9 millions sur 24,5), que la ‎Constitution de la ‘nouvelle Algérie’ qu’il a soumise à référendum a été rejetée par les quatre-‎cinquièmes du corps électoral, que l’instance législative qu’il veut mettre en place coûte que coûte ‎n’a recueilli au mieux que 30% des voix inscrites, refusant de voir le verre rempli à 70% de ‘Non’», écrit l’auteur de L’Algérie entre le mauvais et le pire (1997).

Mais Tebboune n’est pas que dangereux, avec ses délires, pour la seule Algérie où il voit le terrorisme partout, tout en soufflant sur les braises du séparatisme kabyle.




Il l’est également pour ses voisins, explique Boukrouh, que ce soit à travers ses déclarations intempestives sur une supposée intervention militaire algérienne en Libye, ou ses projets d’envoi de troupes au Sahel…

Reste à savoir si cette virulente sortie médiatique de Boukrouh, ancien candidat à la première présidentielle pluraliste de 1995, est un simple coup de gueule contre Tebboune, ou un coup de semonce téléguidé par le mécontentement d’une aile des généraux. Cette dernière hypothèse transparait clairement quand Boukrouh, en ancien homme du système, ouvre la voie à un coup d’Etat médical conte ce «fou de Tebboune».

Et de se demander: du moment que Tebboune veut envoyer 70% d’Algériens se faire voir ailleurs, «ne serait-il pas plus simple, plus logique et plus économique que ce soit lui qui aille voir ‎ailleurs?»‎ Les prochains jours seront très mouvementés en Algérie.