L’Espagne veut se réconcilier avec le Maroc en ignorant le plan d’autonomie pour le Sahara
L’Espagne veut se réconcilier avec le Maroc en ignorant le plan d’autonomie pour le Sahara
La ministre espagnole des Affaires étrangères affirme que son gouvernement est disposé à examiner toute solution proposée par le royaume du Maroc pour le règlement de la question du Sahara, ignorant de facto la proposition du plan d’autonomie.
«Discrétion» et «prudence», sont les principaux ingrédients de la recette que propose la ministre espagnole des Affaires étrangères pour récupérer la «confiance» avec le royaume du Maroc.
«Nous allons travailler à créer un espace de confiance à partir duquel la relation pourra être rétablie. Cela demande une grande prudence de ma part», a-t-elle reconnu dans une interview accordée à Lavanguardia.
Arancha Gonzalez a botté en touche une question sur les «gestes» que le gouvernement Sanchez serait disposé à prendre pour gagner la confiance du Maroc. «J’ai peur d’être un peu ennuyeuse dans cette interview.
Discrétion et prudence pour instaurer la confiance», a-t-elle répété. C’est la même ligne défendue le 15 juin dans une autre interview accordée à la Radio Cadena Ser. «Nous allons désamorcer la tension avec le Maroc avec discrétion et peu de bruit», avait-elle précisé.
La cheffe de diplomatie, accusée par l’opposition et une partie des médias ibériques, d’être la principale responsable de l’accueil de Brahim Ghali, a bien défendu sa position.
«Je suis aussi ferme dans mes convictions. Je ne les change pas facilement. Lorsque j’ai pris mes fonctions de ministre des Affaires étrangères, j’ai promis deux choses.
J’ai promis de défendre les intérêts de notre pays et j’ai promis de représenter les valeurs de la société espagnole». Mme. Gonzalez a maintes fois expliqué, devant les médias, que l’hospitalisation du chef du Polisario à Logroño a obéit à des «raisons humanitaires».
Des justifications rejetées par la partie marocaine. Une ligne de défense critiquée également par l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Ana Palacio.
«Expliquer un acte politique uniquement en termes moraux a peu de chances de convaincre», avait ainsi indiquée l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères dans une tribune.
«Nous voulons une solution négociée dans le cadre des Nations Unies»
De l’affaire Brahim Ghali, la cheffe de diplomatie a enchainé sur le dossier du Sahara occidental. «Nous comprenons parfaitement que le Maroc a une grande sensibilité sur cette question.
Nous voulons une solution négociée dans le cadre des Nations Unies. Dans ce cadre, nous sommes prêts à considérer toute solution que le Maroc propose, sachant qu’il n’appartient pas à l’Espagne de servir de médiateur, puisque ce rôle doit être joué par les Nations unies».
Mme Gonzalez a insisté, son gouvernement est «prêt à considérer toute solution que le Maroc apportera», faisant fi du plan d’autonomie présenté par Rabat en 2007. Le Conseil de sécurité le qualifie, depuis, comme étant une initiative «sérieuse et crédible» pour le règlement du conflit.
Elle a également mis de côté le principal changement dans le dossier ces derniers mois, à savoir la reconnaissance par l’administration Trump de la marocanité du Sahara occidental. Mme Gonzalez a préféré insister que l’Espagne et les Etats-Unis sont sur la même longueur d’onde sur la question du Sahara.
«Nous convenons avec les États-Unis que la solution doit être promue par les Nations unies. Et nous convenons aussi que cette ligne doit être redynamisée, toujours dans le plus grand respect du Maroc».
Le 15 juin, la cheffe de diplomatie espagnole précisait que «c’est aux Etats-Unis de décider de leur position sur le Sahara. Ce que l’Espagne a toujours dit, c’est qu’il est important que nous donnions une impulsion aux négociations aux Nations unies».