vendredi, novembre 22, 2024
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Moncef Slaoui prêt à former des marocains pour fabriquer un vaccin

Covid-19: Moncef Slaoui se dit prêt à former des techniciens marocains qui pourraient fabriquer un vaccin




Le Maroc a pu accéder aux doses de vaccins nécessaires pour protéger sa population contre le nouveau coronavirus (Covid-19), a affirmé le Dr. Moncef Slaoui, qui a salué la stratégie de vaccination du Royaume en ce qui concerne le choix des vaccins adopté par le Comité scientifique marocain.




« Il me semble que le plus urgent était de choisir la voie qui allait permettre d’accéder aux doses de vaccins le plus vite possible. Le Maroc a pu accéder aux doses de vaccins nécessaires pour protéger sa population. J’ai pu constater qu’au mois de février dernier, le Maroc était bien placé en termes de pénétration du vaccins », a-t-il souligné dans une interview exclusive accordée à BM Magazine.

L’expert marocain, qui a dirigé la mission « Warp Speed » que lui a confiée l’ancien président américain Donald Trump pour trouver un vaccin anti-Covid dans des délais records, a également fait état, au cours de cette interview, de sa disposition à aider le Royaume dans la mesure de ses capacités et de ce qu’il peut apporter à son pays natal.

« Les domaines dans lesquels je suis expérimenté et performant sont des domaines de très haute technologie, donc de recherche et de développement et d’entreprises nécessitant une technicité très complexe et de très haut niveau », a précisé le Dr. Slaoui.




« Par exemple, si je devais collaborer dans le domaine du remplissage stérile de vaccins, ma valeur ajoutée ne serait pas importante et n’aurait pas un apport significatif. Par contre, si l’on me demandait d’aider à former des techniciens de haut niveau qui pourraient fabriquer le vaccin, le produit lui-même, là oui! Je serais prêt à le faire! », s’est enthousiasmé Moncef Slaoui.

Selon le scientifique, « cela demande une complexité et une technicité très avancée et c’est quelque chose qui bénéficierait de manière très significative au Maroc. Ce serait une première étape vers l’acquisition de connaissances et de techniciens qui pourraient ensuite non seulement développer le vaccin, mais faire des découvertes dans d’autres pays et conduire à faire de la recherche ».

Il a également indiqué que ce genre de projets l’intéressait: « ce sont des projets dans lesquels je peux apporter ma contribution et qui pourraient s’étaler sur le moyen et long termes,.




Voire une ou deux décennies, en intervenant directement par mon expertise ou en incitant toutes mes relations et mon réseau dans le domaine académique et de centres de recherches à participer au projet ».

« Je suis totalement disposé à aider si la demande correspond à un domaine où je peux apporter de la valeur ajoutée et où il n’y aurait pas d’interférence politique ou une bureaucratie excessive », a par ailleurs assuré l’immunologiste. Par ailleurs, le Dr. Slaoui a expliqué que le Maroc avait réalisé des avancées significatives au cours de ces dernières décennies.

« Il y a des progrès certains (infrastructures…) que l’on peut voir dans les différentes villes. Mais si l’on considère le doublement de la population, il y a aussi des besoins encore plus grands et plus difficiles à assouvir », a-t-il détaillé, estimant qu’il y a également de grands efforts à faire dans les secteurs de la santé publique et de l’éducation.




À propos de sa collaboration avec l’administration américaine dans le cadre de l’opération « Warp Speed », le chercheur a indiqué que cette expérience a été marquée par deux étapes:

la première est un « apprentissage en politique » dans la mesure où il y avait une opposition vraiment profonde et viscérale à l’égard de l’administration de Trump de la part des démocrates et d’une bonne partie de la population qu’il était inconcevable pour eux de reconnaître que beaucoup de décisions prises par l’administration Trump avaient été un succès, comme cela a pu être le cas de l’opération « Warp Speed » qui, a déclaré Moncef Slaoui, a permis de trouver, en une année à peine, un vaccin pour arrêter un virus qui avait mis à l’arrêt la marche du monde.

La seconde étape, a-t-il enchaîné, est d' »ordre personnel »: Le Dr. Slaoui a déploré le fait d’avoir été attaqué au cours de sa mission alors qu’il avait accepté de laisser tomber tout ce qu’il faisait pour tenter de sauver le monde.




« Cette aventure a été extraordinaire mais sa fin décevante », a-t-il sobrement résumé. « Si je devais le refaire, je ne réfléchirais pas un seul instant. Je le referais! Le plus important est de mettre mon expertise et mon énergie à la disposition du monde pour essayer de résoudre cette pandémie absolument inédite », a insisté Moncef Slaoui, qui a toutefois, assuré s’être retiré de la vie publique, « avec l’intention de revenir de manière très forte et très claire ».

Le Dr. Slaoui a, d’autre part, évoqué sa fibre sociale et humanitaire, qui l’a poussé à tout laisser tomber pour l’opération « Warp Speed », qui avait avant tout pour but de sauver le monde. « J’ai toujours voulu aider les gens.

C’est un élément central dans ma vie et ma carrière. Je serai aussi intéressé par une action sociale et humanitaire dans mon pays d’origine et qui corresponde à mes compétences », a conclu l’immunologiste marocain.