Le Maroc n’est pas un pays à choisir pour fuir les autorités
Le Maroc n’est pas un pays à choisir pour fuir les autorités
Les autorités marocaines ont toujours su briller par leur efficacité dans la lutte contre le crime international sous toutes ses formes. Cette semaine était marquée par l’arrestation du Hacker Dr. Hex, un de plus sur la liste déjà bien fournie du Maroc. Pour se mettre au vert, le Royaume du Maroc n’est décidément pas la bonne destination.
Ibrahim Lee Murray: l’auteur du «casse du siècle» en Grande-Bretagne a été arrêté en juin 2006 à Rabat.
Né d’un père marocain et d’une mère britannique, ce «bad boy» de Londres, champion de MMA, est le cerveau présumé du plus grand casse de l’histoire. En février 2006, Ibrahim Lamrani, plus connu sous le nom de Lee Murray, et ses complices, ont réalisé le casse du siècle.
Déguisés en policiers, ils dévalisent le dépôt d’une société de transport de fond dans le comté du Kent (au sud-est de Londres) et emportent un butin record de 53 millions de livres sterling (78 millions d’euros), soit le plus important butin de l’histoire criminelle. Rentré au Maroc, où il pensait couler des jours tranquilles, Ibrahim Lee Murray est arrêté en juin 2006 par les autorités marocaines en compagnie de cinq personnes au MegaMall de Rabat.
Poursuivi pour «constitution d’une bande criminelle, vol qualifié à main armée, port illégal d’uniforme, enlèvement et séquestration, faux et usage de faux», Ibrahim Lee Murray a été condamné le 1er juin 2010 à 10 ans de prison ferme par la justice marocaine. En novembre de la même année, le criminel a vu sa peine prolongée à 25 ans, suite à une tentative d’évasion et une procédure en appel infructueuse.
Ashraf Sekkaki: l’«ennemi public numéro Un» des années 2000 en Belgique, et le roi de l’évasion, arrêté à Al Hoceima le 8 août 2009.
Connu pour ses braquages médiatisés et ses évasions spectaculaires, Ashraf Sekkaki a été déclaré «ennemi public numéro Un» en Belgique dans les années 2000. Poursuivi et condamné pour de multiples braquages, cambriolages, tentatives d’assassinat et trafic de drogue par la justice belge, le Belgo-Marocain est incarcéré à la prison de Bruges, la prison de haute-sécurité la plus gardée du pays.
Le 23 juillet 2009, Ashraf Sekkaki s’évade de manière spectaculaire à bord d’un hélicoptère. Considéré alors comme l’homme le plus dangereux de Belgique par Interpol, il est arrêté quelques jours plus tard par les autorités marocaines dans la ville d’Al Hoceïma, le 8 août 2009, après une course poursuite. Découvrant que la police était à ses trousses, Ashraf Sekkaki avait pris la fuite à bord de son véhicule.
Provoquant un accident de la circulation, le fugitif, blessé au genou et à l’épaule, a même de fuir à pied à travers les montagnes, en vain. Incarcéré à la prison d’Oujda, Ashraf Sekkaki a réussi, lors d’uen audience de son procès, à s’évader de nouveau en se cachant dans une valise. Quelques jours plus tard, il est retombé dans les filets de la police marocaine. Aujourd’hui, le roi de l’évasion purge sa peine de prison dans la prison de haute sécurité de Salé.
Nabil Ibelati: le braqueur arrogant, arrêté à Marrakech en 2015.
Le 31 juillet 2013, armé d’un pistolet et d’une grenade, Nabil Ibelati et son complice s’attaquent à une horlogerie à Cannes, emportant une centaine de montres, d’une valeur totale de 1,7 million d’euros. Opérant à visage découvert, le Franco-Marocain est rapidement identifié et activement recherché par la police.
Deux en plus tard, en aout 2015, le braqueur en fuite est condamné par la justice française à dix ans de prison ferme par contumace. Se pensant intouchable au Maroc où il s’est installé, le fugitif s’autorise même à narguer les magistrats du tribunal correctionnel de Grasse (dans le sud de la France) en leur envoyant des messages.
Pire encore, trois jours avant son procès, il poste une photo de lui sur une moto, dans une piscine, ou encore dégustant des cocktails. C’était sans compter sur l’efficacité des autorités marocaines. Quelques jours après son jugement et le lancement d’un avis de recherche international par Interpol, Nabil Ibelati est arrêté par la police marocaine, le 15 août 2015, à Marrakech.
Un prêtre présumé pédophile américain arrêté à l’aéroport d’Agadir, le 13 février 2016.
Poursuivi aux États-Unis pour une série d’agressions sexuelles sur des mineurs, lorsqu’il officiait dans une église de l’État de Californie entre 2000 et 2003, le prêtre présumé pédophile était recherché par les autorités américaines.
Faisant l’objet d’un mandat d’arrêt lancé par Interpol, le sexagénaire a été interpellé le samedi le 13 février lors de son passage aux frontières à l’aéroport Al Massira d’Agadir par les autorités marocaines. Quelques jours plus tard, le 16 février, il a été remis à Interpol.
Pierre Barraud: arrêté au Maroc le 13 juillet 2017, après 12 ans de cavale.
En 2004, Pierre Barraud est mis en examen pour le meurtre du jeune Kamel Laroussi, à Cannes, dans une affaire sur fond de trafic de stupéfiants. Bénéficiant d’une liberté provisoire et d’un placement sous contrôle judiciaire en 2005, il prend la fuite et s’évanouit dans la nature.
En 2010, le fugitif est condamné par contumace à 20 ans de prison par la Cour d’assises des Alpes-Maritimes. Douze ans plus tard, les autorités marocaines, en collaboration avec les enquêteurs français de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), alors chargés de retrouver le fugitif, arrêtent Pierre Barraud à El Jadida.
Raffaele Vallefuoco: le chef mafieux affilié à la Camorra a été arrêté en 2019 à Tanger.
Recherché pour trafic de drogue, assassinats, extorsion de fonds et autres faits de violence, Raffaele Vallefuoco est considéré comme le chef présumé d’une cellule de l’organisation Polverino, une branche de la mafia napolitaine, la Camorra.
Figurant sur la liste des 50 mafiosi les plus recherchés par l’Italie, Raffaele Vallefuoco s’était refugié en Espagne, où il avait été arrêté en 2012 puis relâché pour un défaut de procédure, avant d’entrer dans le territoire marocain. Mais bien mal lui en a pris. En effet, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par les autorités italiennes via Interpol, le chef mafieux est arrêté le 29 mai 2019 par les autorités marocaines à Tanger.
Antonio Prinno: le parrain affilié à la Camorra, en cavale depuis cinq ans, arrêté le 18 mars 2019 dans la vallée de l’Ourika.
Chef important du clan « Misso-Mazzarella », affilié à la Camorra, la mafia napolitaine, Antonio Prinno était en fuite depuis 2014. Poursuivi et recherché par la justice italienne pour le meurtre d’un jeune Italien, le parrain de cette organisation faisait l’objet d’une notice rouge émise par Interpol le 7 janvier 2019.
Localisé au Maroc, les autorités marocaines ont rapidement procédé à son interpellation dans la région de l’Ourika près de Marrakech. Sorti pour récupérer des fonds dans une agence de transfert d’argent, Antonio Prinno s’est rendu sans résistance aux policiers en civil qui l’attendaient en bas de chez lui, au soir du 18 mars 2019.
Dr. Hex: le cybercriminel à la renommée internationale arrêté au Maroc en 2021.
Accusé de nombreux crime sur le web, attaque de site, fraude à la carte bancaire, activité sur le dark web et phishing, le hacker Dr. Hex, dont l’identité n’a pas été révélée, faisait l’objet d’une enquête conjointe menée par Interpol, la police marocaine et le Groupe-IB, l’un des fournisseurs mondiaux de solutions de détection et de prévention des cyberattaques, de la fraude en ligne et de la protection IP.
Nommée «Lyrebird», cette opération, qui a finalement duré deux ans, a permis de localiser et d’appréhender au Maroc ce hacker et de le mettre hors d’état de nuire.