Maroc: désarroi après la prolongation de la suspension des vols
Maroc: désarroi après la prolongation de la suspension des vols
Le Covid-19, qui a fait plus de 5 millions de morts (Université Johns Hopkins) depuis et infecté plus d’un quart de milliard de personnes en deux ans de pandémie, impassible continue de ses dommages collatéraux.
Ses répercussions sont désastreuses sur nombre de domaines, dont le transport et plus particulièrement sur l’aérien. Après avoir cru recouvrer ses ailes à la faveur d’une reprise grâce à un semblant d’ouverture du ciel, l’aviation mondiale en général et la nôtre en particulier repique du nez et ce, notamment depuis l’apparition du dernier-né de Dame Covid, Omicron.
Qu’en est-il de notre ciel ? Au Maroc nous dit l’Office National des Aéroports (ONDA), « tous les vols commerciaux à l’international sont suspendus. Ne sont opérationnels que les vols domestiques et ceux dits de rapatriement ».
C’est dire le désarroi de l’Office dont les aéroports fonctionnent au ralenti quand ils ne sont pas à l’arrêt, mais également celui des compagnies marocaines, Royal Air Maroc et Air Arabia.
Ces dernières opéreront encore quelques vols de rapatriements à partir du Maroc jusqu’au 31 décembre 2021, mais ne pourront pas transporter de passagers vers le Royaume et surtout plus de possibilités de ciel à l’international à partir du Royaume jusqu’au 31 janvier 2022. C’est le plus désespérant !
C’est le dernier NOTAM ((Notice to Airmen) ou message aux navigants ainsi que les exploitants aériens nationaux) publié par la Direction générale de l’Aviation Civile (DGAC) le # 1094/21 du 24/12/2021. Un joli cadeau de Noël. En effet, le document indique que « tous les vols au départ ou à l’arrivée au Maroc étaient suspendus à l’exception de ceux dits techniques, cargos ou de rapatriement.
Cette dernière catégorie nécessitant toutefois l’autorisation spéciale des autorités (DTA/DGAC) avec l’accord bien entendu du ministère des Affaires étrangères du Royaume du Maroc. Ces vols doivent être effectués avec des escales raccourcies et les équipages doivent rester à bord ».
Il faut rappeler que l’Exécutif a indiqué, hier, la fin des vols de rapatriement vers le Royaume (Lisbonne, Istanbul et Dubaï,…).
C’est un véritable désastre qu’est en train de subir le secteur de l’aérien au Maroc après deux ans d’impact direct et plus particulièrement pour la Royal Air Maroc qui avait cru voir le bout du tunnel avec une légère reprise à la faveur d’un semblant retour à la normale.
Mais comme pour ajouter à sa peine, le dernier-né de Dame Covid Omicron aura eu raison de l’abnégation de Royal Air Maroc à reprendre son activité naturelle. Quant aux passagers C (visas Schengen, test PCR, vaccination…) nous a-t-on chuchoté, il leur est permis une escapade à la faveur des derniers vols de rapatriement vers d’autres cieux, mais à leurs risques et périls.
En effet, les variants ont changé la donne pour de nombreux pays. Ce nouveau coup de froid, sur le secteur aérien, intervient alors qu’il espérait à une reprise en 2022 même si un retour à la situation pré-Covid n’était pas envisageable avant 2024, voire 2027 selon les zones.
Avant même l’avènement “Omicron “ l’Association du Transport Aérien International (IATA) prévenait que les compagnies aériennes européennes allaient conclure 2021 sur une perte de 20,9 milliards de dollars, et les voyait rester dans le rouge de 9,2 milliards en 2022.
La propagation de la nouvelle variante du coronavirus a obligé Lufthansa à apporter des changements majeurs à son programme hivernal. Le transporteur allemand prévoit de les réduire d’environ 33 000, rapportait Reuters aujourd’hui.
Des données préliminaires de l’Association professionnelle “Airports Council International Europe “ (ACI Europe) sur le trafic passager en Europe indiquent la baisse du cinquième du trafic passager dans les aéroports européens durant les trois semaines suivant l’identification du nouveau variant Omicron.
On estime également que les coefficients d’occupation sur les vols à destination/en provenance de ces aéroports européens sont passés de 66 % (semaine 46) à 54 % (semaine 49). C’est dire les pertes sèches auxquelles font face les compagnies aériennes.