La Belgique expulse une étudiante marocaine
La Belgique expulse une étudiante marocaine en Roumanie et abroge son visa Schengen
Étudiante en médecine dentaire en Roumanie, une ressortissante marocaine a saisi la justice belge, après que l’Office des étrangers a abrogé son visa Schengen qui lui facilitait notamment ses stages dans différents pays de la zone Euro.
L’Office a abrogé son titre de séjour, sans pour autant revoir ses conditions d’éligibilité.
Son expérience a été relatée par la RTBF, qui a rapporté que l’étudiante a été expulsée vers son pays de résidence, le 24 décembre.
Tout a commencé lorsque Ouiam Ziti, 23 ans, a décidé de rejoindre son frère jumeau en France pour passer les vacances de Noël, après la fermeture des frontières marocaines et l’impossibilité pour elle de rejoindre le royaume.
Mais avant cela, elle décide de traverser la Belgique, où elle comptait passer quelques jours chez son oncle, présenté également comme son garant.
Arrivée à l’aéroport de Charleroi, elle présente son titre de séjour roumain, son visa touristique Schengen délivré par les autorités françaises, mais la police aux frontières remet en question ses preuves de subsistance.
Elle présente alors sa carte bancaire, mais l’échange avec un agent tourne mal et elle est conduite dans un sous-sol. Ouiam finit par passer onze jours au Centre de transit Caricole à Steenokkerzeel, dont six jours en isolement imposé par le protocole sanitaire lié à la pandémie de Covid-19.
Sur la base d’un rapport, l’Office des Etrangers décide de l’expulser de Belgique.
L’instance défend d’ailleurs sa décision, par le biais de son porte-parole, Dominique Ernould: «L’étudiante ne remplissait pas les conditions pour pouvoir entrer en Belgique. Elle dispose d’un visa touristique délivré par la France.
Le but de son séjour doit être en France. Or, elle a déclaré qu’elle comptait rester 22 jours en Belgique.
Et pour cela, elle n’avait pas une prise en charge légalisée.» La concernée réfute cette version. «A aucun moment je n’ai dit que je voulais rester 22 jours en Belgique.
La seule chose que j’ai déclaré, c’est que j’avais un billet d’avion de retour pour la Roumanie le 3 janvier afin d’y poursuivre mon cursus universitaire.
Mais mon intention était bien de passer les fêtes en France avec mon frère jumeau et de passer seulement deux ou trois jours en Belgique avec mon oncle. C’est d’ailleurs lui qui devait me conduire à Lille», a-t-elle déclarée à la RTBF.
Le jour du rendu de la décision d’expulsion, Ouiam n’a été ni informée de la tenue de son audience, ni transférée au tribunal à cet effet.
L’Office des étrangers a simplement déclaré que le délai aurait pu être court, ou que la convocation ne serait «pas arrivée à temps» au centre fermé. Ouiam a confié en être sortie «traumatisée».