Algérie-Maroc: qu’en pensent les députés de l’Assemblée nationale française?
Algérie-Maroc: qu’en pensent les députés de l’Assemblée nationale française?
La commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale française présidée par Françoise Dumas a rendu public récemment, un rapport sur la situation politique et militaire des pays de la méditerranée. Selon les députés français le risque de conflit entre le Maroc et l’Algérie est « limité ».
En effet, sur le Sahara marocain, les députés ont mentionné un « conflit gelé » et évoqué une « absence de solution politique ».
Cherchez l’erreur !
Le rapport intitulé “Enjeux de Défense en Méditerranée“ résume la situation politique et économique de la rive sud et particulièrement celle dans les pays du Maghreb.
Le texte a semble-t-il minimisé le risque d’un conflit conventionnel entre les deux voisins le considérant comme « faible ».
Le document se base sur les travaux réalisés par une mission d’information sur les enjeux de défense en Méditerranée et propose une mise en perspective des enjeux sécuritaires auxquels est confrontée la région.
Les rapporteurs, les députés Philippe Michel-Kleisbauer (Modem) et Jean-Jacques Ferrara (Les Républicains), ont procédé à des rappels synthétiques sur chaque pays de la région et dressé une description de la situation socio-politique et économique au Maroc.
Ils ont mis en avant le «bon déroulement des élections de septembre 2021 », qualifiant au passage le Royaume chérifien de « pôle de stabilité politique dans la région », sans pour autant occulter les difficultés que connaît parfois le pays sur les plans économique et social.
Au niveau sécuritaire, nos deux rapporteurs font état d’une « menace terroriste » qu’ils considèrent comme « prégnante bien que contenue », en rappelant que depuis 2002, « plus de 200 cellules terroristes ont été démantelées et plus de 4000 personnes ont été interpellées dans le cadre d’affaires liées au « terrorisme ».
Abordant le Sahara marocain ils l’ont présenté en tant que « conflit gelé » et étiqueté d’une « absence de solution politique » en dépit du plan d’autonomie du Maroc que jugent Paris, Washington… « sérieux et crédible ».
En effet, les conditions posées par le Conseil de Sécurité de l’ONU notamment les tables rondes n’étant pas encore réunies à ce stade.
Le rapport relève que malgré les enjeux et la rupture des relations diplomatiques entre Rabat et Alger (août 2021), la commission de l’Assemblée nationale fait part d’un risque de conflit « limité » entre les deux voisins du Maghreb.
« Le risque d’une transformation des hostilités au Sahara en un conflit conventionnel entre acteurs étatiques apparaît limité à ce stade.
En novembre 2021, le bombardement (qui a été attribué sans preuve par l’Algérie au Royaume du Maroc) de camions transitant à l’Est du Sahara et ayant causé la mort de trois Algériens n’a ainsi, fort heureusement, pas été suivi d’une escalade militaire entre les deux pays », ont noté les rapporteurs.
La lecture du document par ces derniers s’est intéressée particulièrement aux pays d’Afrique du Nord (Algérie, Libye, Tunisie et Royaume du Maroc) et n’a pas été tendre pour le voisin de l’Est.
« L’Algérie fait face à une instabilité politique couplée à une situation économique dégradée, en raison certes, de la pandémie, mais également de la baisse des cours du pétrole depuis 2014 ».
Cette dernière a notamment entraîné l’épuisement en février 2017 du fonds de régulation des recettes, chargé de la gestion des excédents budgétaires liés aux exportations d’hydrocarbure. «
Une telle situation est de nature à réduire les marges de manœuvre du régime pour soutenir financièrement la population en cas de nouvelles crises sociales « Hirak »», a-t-il été encore dit dans la lecture du rapport.
Sur le plan sécuritaire, la présence d’AQMI en Algérie a été fortement réduite, ont noté les rapporteurs qui font état « du raid de l’ANP dans le Jelel en décembre 2020, qui a neutralisé l’état-major itinérant de l’organisation ».
Le Rapport souligne par contre que « l’Algérie est cependant préoccupée par l’évolution de la situation au Sahel et la crainte de voir se constituer « un grand Azawad » à ses frontières ».