(Vidéos) La « Tanjia », patrimoine culturel immatériel de Marrakech
(VIDÉOS) LA « TANJIA », UNE SPÉCIALITÉ CULINAIRE TYPIQUE DE MARRAKECH DEVENUE UN PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
Spécialité incontournable de la Cité ocre, la Tanjia, ce plat typique le plus populaire chez les Marrakchis, notamment les artisans qui veillent à le préparer et à le partager lors des « Nzahas », se veut une illustration éloquente de l’intérêt accordé à la préservation du patrimoine culturel immatériel du Maroc dans le domaine culinaire, riche et diversifié avec des délices dont la réputation a dépassé les frontières.
En effet, la « Tanjia », qui a su résister au nouveau mode de vie et à la modernité galopante, a toujours accompagné le rayonnement de Marrakech et sa notoriété en tant que l’une des grandes destinations touristiques internationales les plus privilégiées.
Ce patrimoine culinaire a ainsi suscité l’admiration et la curiosité des grands chefs à l’échelle mondiale, de par son goût savoureux et la particularité de sa préparation qui exige une connaissance approfondie de ses ingrédients et se démarque totalement des autres plats traditionnels et célèbres au Maroc, notamment le « Tajine ».
Ce délice intimement lié à la ville de Marrakech à travers l’histoire et indissociable également des « Nzahas » que les artisans veillent à organiser chaque vendredi dans les parcs et jardins afin de se ressourcer après une semaine de travail, a longtemps été synonyme de l’hospitalité légendaire des Marrakchis et de leur débordante joie de vivre, de la convivialité et du partage, qui font l’ADN de la cité ocre et de ses habitants.
Pour la chercheuse en patrimoine local de Marrakech, Mme Latifa Tbayli, la « Tanjia » fait partie du patrimoine culturel immatériel marocain, aux côtés d’autres plats, notant que ce mets typique de la cité ocre se distingue par le rituel exceptionnel de sa préparation et le mode de sa cuisson, puisqu’il est enseveli sous les cendres et les braises chez le « Fernachi ».
Dans une déclaration à la MAP, Mme Tbayli a précisé que la « Tanjia » était toujours une spécialité des hommes, ajoutant que la préparation de ce plat purement traditionnel est souvent confié à quelqu’un qui maîtrise ce savoir-faire et en connaît les secrets, rappelant dans ce sens les ingrédients, le rituel de préparation et le mode de cuisson dans les règles de l’art.
La chercheuse, qui compte à son actif une série de publications et d’ouvrages traitant du patrimoine culturel, matériel et immatériel, de la ville de Marrakech, a relevé l’existence de plusieurs types de « Tanjia » que les touristes, marocains ou étrangers, tiennent à déguster dans des restaurants spécialisés lors de leur séjour dans la cité ocre.
La chercheuse a noté que la « Tanjia » peut être préparée à la viande de poulet, aux jarrets de veaux et de bœufs, et même à la viande de lapin.
Toutefois, a-t-elle fait constater, la « Tanjia » préparée à la méthode moderne et servie dans certains restaurants, a, certes, le même goût, mais elle manque de ce rituel qui accompagne sa préparation et la méthode de cuisson chez le « Fernatchi » que les Marrakchis veillent à respecter et à perpétuer pour que ce mets soit préparé et servi dans le respect des règles traditionnelles.
Certes, la « Tanjia » est indissociable de la ville de Marrakech. Toutefois, d’autres plats, qui sont partagés entre les Marocains dans les différentes villes et régions du Royaume, dont notamment le « Couscous », le « Tajine », la « Harira » (soupe marocaine), la « Saffah madfouna au poulet » ou encore la « Pastille », garnissent aussi la table des familles marrakchies et sont présents lors des fêtes et fortement sollicités aussi bien au niveau local que dans les restaurants internationaux.