Maroc: les taxis en colère
LES TAXIS EN COLÈRE: LES AIDES DU GOUVERNEMENT PARTENT DANS LES POCHES DES PROPRIO D’AGRÉMENTS
Les chauffeurs de petits taxis s’estiment lésés dans l’affaire des aides de l’État pour soutenir le secteur des transports face à l’augmentation des prix du carburant. Le système octroie les aides aux propriétaires d’agréments.
Ce sont les propriétaires des agréments de taxis qui ont reçu les aides directes de l’Etat pour soutenir le secteur du transport public, notamment celui des petits taxis.
Mais cette attribution qui semblait « logique » au gouvernement comporte des irrégularités qui caractérisent tout ce secteur miné par des commerçants d’agréments. « Je n’ai pas vu la couleur de ces aides du gouvernement. Je suis en conflit avec le propriétaire de l’agrément pour cela », a indiqué un chauffeur de taxi témoignant de la situation qui « n’a pas changé » pour lui et pour de nombreux chauffeurs.
En cause, ces aides du gouvernement dont le montant est estimé à 1600 dirhams ont été empochées par les propriétaires des agréments et non pas les chauffeurs qui payent de leur poche le plein d’essence. Rares sont les propriétaires d’agréments de taxi qui ont rétribué l’argent perçu aux chauffeurs.
En fait, non seulement ces propriétaires d’agréments ne sont pas concernés par les hausses des prix de l’essence puisque ce ne sont pas eux les conducteurs de taxis, mais en plus, se voient offrir de la part du gouvernement des chèques de 1600 dirhams.
« Il a touché l’argent deux fois et me laisse payer le plein avec les nouveaux prix. Je ne suis pas le seul dans cette situation. Vous trouvez ça normal qu’une personne qui ne travaille pas, qui a en sa possession une cinquantaine d’agréments et de taxis, touche 1600 dirhams de l’État multiplié par le nombre de ses agréments par deux ? », s’est indigné un autre chauffeur.
Et un autre d’expliquer que normalement si le propriétaire de l’agrément voulait garder l’argent des aides du gouvernement, il devrait permettre au conducteur de retrancher 50 dirhams par jour de ce qu’il doit au chauffeur (en moyenne 250 dirhams par chauffeur en dehors du plein d’essence), ce qui équivaudrait à 1500 dirhams par mois.