Retraite : l’Espagne a besoin de migrants marocains
Retraite : l’Espagne a besoin de migrants marocains
L’Espagne compte sur les migrants marocains pour sauver son système de retraite
L’Espagne fait face à un défi de taille avec le vieillissement de sa population, des taux de natalité faibles et une vague importante de départs à la retraite. Pour maintenir la viabilité de son système de retraite, le pays aura besoin d’un nombre significatif de migrants occupant des emplois stables au cours des trois prochaines décennies.
Le gouvernement de Pedro Sanchez estime que l’Espagne devra accueillir au moins 200 000 migrants par an jusqu’en 2050 afin de soutenir son système de retraites. Cependant, l’Autorité indépendante pour la responsabilité fiscale (AIREF) juge ce chiffre encore insuffisant, et préconise plutôt l’accueil annuel de 330 000 migrants pour répondre aux besoins croissants.
En 2007, avant la crise financière mondiale, l’Espagne avait enregistré un afflux de près de 730 000 migrants, principalement des Marocains, des Latino-Américains et des Roumains. Ces arrivées massives ont contribué à rajeunir la population, stimuler la croissance économique et transformer le marché du travail. Cependant, avec la crise de 2008, le nombre d’entrées a chuté avant de repartir à la hausse à partir de 2016, atteignant un pic en 2019, avant de retomber à cause de la pandémie.
D’après les prévisions de l’AIREF, l’Espagne comptera environ 54 millions d’habitants d’ici 2050, dont 18 % seront des étrangers, contre 11 % aujourd’hui. Ces migrants, notamment en provenance du Maroc, du Venezuela, de la Colombie, du Pérou et de l’Équateur, seront essentiels pour maintenir l’équilibre du système de retraites, qui représente actuellement 14,2 % du PIB. Si des réformes ne sont pas engagées et que l’immigration ne suit pas, les dépenses liées aux retraites pourraient grimper à 15,4 % du PIB d’ici 2050.
Outre l’immigration, une réforme en profondeur du marché du travail s’avère indispensable pour répondre aux défis structurels de la société espagnole et assurer la durabilité de son système de protection sociale.