vendredi, novembre 22, 2024
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Mine de Ghara Jbilet: les médias en Algérie justifient la rupture de l’accord signé avec le Maroc

MINE DE GHARA JBILET: LES MÉDIAS EN ALGÉRIE JUSTIFIENT LA RUPTURE DE L’ACCORD SIGNÉ AVEC LE ROYAUME DU MAROC

Après la décision des autorités algériennes de rompre l’accord qui a été signé avec le Royaume du Maroc en 1972, concernant l’exploitation en commun de la mine de fer de Ghara Jbilet, les médias algériens tentent de justifier la décision.




Les médias algériens qui sont proches du pouvoir ont été appelés au renfort, après la décision des autorités algériennes, de rompre leurs engagements qui ont été signés avec le Royaume du Maroc en 1972, en exploitant directement la mine de fer de Ghara Jbilet, située à Tindouf.

Ils tentent ainsi de justifier la position prise par le gouvernement algérien.

Dans ce sens, bien que l’accord soit clair, le journal algérien El Hiwar a avancé qu’il s’agit d’un accord conclu «pour une certaine période» et qui ne «concerne pas la propriété».

Il a ajouté que «la mine de Ghara Jbilet est 100% algérienne, située sur le territoire algérien et soumise à la pleine souveraineté de l’Algérie».

Le journal algérien El Hiwar a soigneusement sélectionné certaines parties de l’accord pour montrer le bien-fondé de la décision algérienne.

Mais il a omis de souligner que l’accord prévoyait la création d’une société maroco-algérienne, pour extraire le fer de la mine qui doit, selon l’accord, transiter par un port marocain sur l’océan Atlantique, pour une durée de 60 ans, à compter de la date d’entrée en vigueur de l’accord.




De plus, l’accord précise également qu’à l’issue de la mission de l’entreprise, «les deux pays se consulteront en vue de parvenir à un accord commun, pour déterminer la formule à donner pour leur coopération ultérieure dans ce domaine».

Pour sa part, le quotidien algérien au format tabloïd Echorouk (c’est le quotidien le plus vendu en Algérie, presse arabophone et francophone confondues) a choisi de qualifier d’«allégations», les informations qui ont été diffusées par les médias marocains concernant l’accord.

Le média a ainsi donné la parole à un ancien ambassadeur algérien, dont il n’a même pas mentionné le nom, qui a avancé que «l’accord a été abandonné pour des raisons juridiques et politiques».

«Cet accord a été signé le 15 juin 1972 à Rabat, et il est annexé à l’accord relatif au tracé des frontières entre les deux pays.

L’Algérie l’a ratifié le 17 mai 1972 mais il a fallu 20 ans, avant que le Royaume du Maroc ne publie sa ratification de l’accord, le 22 juin 1992», a-t-il rappelé.

Le diplomate d’Echourouk a noté que «contrairement à l’Algérie, le Royaume du Maroc n’a pas remis sa ratification de l’accord au Secrétariat des Nations unies», ce qui soulève, selon lui, «de nombreuses questions sur la crédibilité des pactes signés par ce pays».




«Le Royaume du Maroc a décidé de rompre unilatéralement ses relations avec l’Algérie en 1976, alors que la signature de l’accord de 1972 visait à jeter les bases d’une paix durable entre les deux pays», a-t-il encore déclaré.

Il est à rappeler que le ministre algérien de l’Énergie et des mines, Mohamed Arkab, a donné, en fin de semaine dernière, le signal de lancement pour l’exploitation de la mine de fer de Ghara Jbilet à Tindouf.

Selon les médias officiels algériens, le gisement qui sera exploité s’étend sur une superficie de 5 000 hectares, soit un tiers de l’étendue totale de la mine qui est (donc) de 15 000 hectares. Les réserves dans cette zone sont estimées à 1 milliard de tonnes de fer.

Le ministre algérien de l’Énergie et des mines, Mohamed Arkab, a également indiqué que «ce projet structurant passera par plusieurs étapes, de 2022 à 2040».

Mohamed Arkab a noté que «la première s’opèrera de 2022 à 2025», avec l’extraction et le transport terrestre de «deux à trois millions de tonnes de minerai», en attendant l’achèvement de la ligne ferroviaire entre Béchar (à 852 kilomètres au nord-est de Tindouf) et le site d’exploitation.