dimanche, novembre 24, 2024
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Moncef Marzouki: le froid entre le Maroc et la Tunisie voué à disparaître

MONCEF MARZOUKI : LE FROID ENTRE LE MAROC ET LA TUNISIE EST UN NUAGE VOUÉ À DISPARAÎTRE

Jouant son rôle en matière de diplomatie partisane, le Parti de l’Istiqlal a décidé de revenir sur «l’actualité et l’avenir des relations bilatérales tuniso-marocaines suite à la crise diplomatique actuelle». C’était lors d’une rencontre organisée à distance, animée par l’ancien président de la République tunisienne, Moncef Marzouki, et le secrétaire général de la Coordination du parti en Europe, Hadj Chafiq. Une rencontre qui a été l’occasion pour l’ancien chef d’État de rappeler les relations historiques entre les deux pays, d’exprimer sa position au sujet du dossier du Sahara et de souligner l’importance de l’Union du Maghreb.




Les relations ternes entre le Maroc et la Tunisie depuis l’événement regrettable survenu lors du Sommet Ticad 8 relèvent de circonstances passagères.

«C’est un nuage d’été qui est voué à disparaître, compte tenu de l’excellence des relations bilatérales millénaires entre les deux pays et la fraternité indéfectible entre les deux peuples frères».

C’est ce que souligne l’ancien président de la République tunisienne, Moncef Marzouki. Un sujet sur lequel il s’est longuement attardé lors d’une rencontre organisée à distance cette semaine par le Parti de l’Istiqlal à travers son antenne, la «Coordination de l’Europe».

Durant le débat, l’ancien chef d’État tunisien est aussi revenu sur le dossier du Sahara, les relations du Maroc avec l’Algérie, l’avenir et les opportunités de l’Union du grand Maghreb.

Cet événement inédit, à mettre à l’actif de la diplomatie partisane du Parti de l’Istiqlal, a été aussi marqué par la participation d’éminentes personnalités politiques issues de la diaspora marocaine, représentant les quatre coins du globe, de même que des personnalités reconnues très actives au sein de la société civile et du domaine associatif.




La rencontre a été modérée par Hadj Chafiq, coordinateur général du parti de l’Istiqlal en Europe et qui est en même temps conseiller du président de la Chambre des conseillers.

Le débat tournait autour d’une problématique centrale, «L’actualité et l’avenir des relations bilatérales tuniso-marocaines suite à la crise diplomatique actuelle».

Au sujet des relations maroco-tunisiennes, Moncef Marzouki a déclaré, dès les premiers mots de sa prise de parole, qu’il était profondément stupéfait et consterné par l’attitude incompréhensible et inattendue de l’actuel Président tunisien, Kaïs Saïed, à l’occasion du Sommet Afrique-Japon Ticad-8.

Il a ainsi explicitement déclaré que l’accueil réservé au dirigeant du Polisario a été pour lui un vrai choc, dans le sens où cela constitue un tournant dangereux et sans précédent dans les relations bilatérales fraternelles entre les deux pays, eu égard à la position constante et inchangée de la diplomatie tunisienne depuis feu le président Habib Bourguiba.

Analysant les effets d’un tel revirement, il a jugé que cette initiative unilatérale injustifiée est susceptible de plonger les pays maghrébins dans un cycle de différends gratuits, qui risquerait de contribuer à perturber, voire entraver, le processus de construction du Grand Maghreb, déjà inopérant depuis plusieurs années.




Justement, ayant à cœur la question de l’unité maghrébine, il s’est longuement attardé sur l’analyse de la situation générale au niveau de la région du Maghreb, ainsi que sur l’explicitation du contexte historique ayant abouti à la construction de l’Union maghrébine.

«Celle-ci connaît depuis quelques temps des dissensions sans précédent en raison des divergences de points de vue, des crispations et des faux problèmes fabriqués de toutes pièces par certaines parties, dans le but de saper toute initiative constructive qui comblerait le fossé et unirait les rangs.

Cela ne correspond nullement à la volonté du Maroc qui aspire à améliorer les relations avec ses voisins du Maghreb, comme en témoigne clairement la Constitution de 2011 votée par le peuple marocain, où il est expressément affirmé dans le Préambule la nécessité d’«œuvrer à la construction de l’Union du Maghreb, comme option stratégique», a-t-il commenté.

Au sujet de l’intégrité territoriale, l’ancien président tunisien a réaffirmé sa profonde conviction concernant la marocanité du Sahara et la souveraineté historique du Royaume sur ses provinces du Sud, en rappelant les profonds et indéfectibles liens entre les Marocains sahraouis et le Trône.




Il a parallèlement dénoncé l’attitude du pouvoir algérien au sujet de l’affaire du Sahara marocain.

Pays qu’il a décrit comme étant toujours hostile aux droits et intérêts légitimes du Maroc, au mépris des coutumes et usages de bon voisinage, qui sont censés régner entre des peuples extrêmement proches, unis par la langue, la religion, la culture et les traditions.

Moncef Marzouki a par ailleurs souligné que la position officielle algérienne n’exprime nullement l’opinion ou le point de vue du peuple algérien. Selon lui, «il existe une grande différence entre l’opinion du peuple algérien frère et la position officielle du pouvoir algérien».

L’ancien président tunisien précise en outre que sa position n’est pas du tout liée à son attachement personnel au Maroc, mais «relève plutôt de la logique et de la raison, qui nécessitent de la franchise, de la clarté et, par voie de conséquence, la reconnaissance pure et simple de la légitimité historique du Maroc sur l’intégralité du territoire du Sahara marocain, ainsi que sa pleine souveraineté sur ses provinces», a déclaré l’ex président de la République tunisienne, Moncef Marzouki.